Dakar et sa banlieue ont renoué, hier, avec les scènes de violences et de casses après le verdict rendu par la Chambre criminelle sur l’affaire de «viols répétitifs et menaces de mort», condamnant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme. Non contents de la décision du juge, les jeunes sont sortis en masse dans beaucoup de quartiers de la capitale pour exprimer leur colère.
Le président de la République avait juré que les émeutes de mars 2021 ne se reproduiraient plus au Sénégal. Pourtant, le pays a encore vécu une journée de violences pareilles à celles de mars 2021. Une journée très mouvementée après le verdict rendu public, par la Chambre criminelle de Dakar sur l’affaire Sweet Beauté condamnant le leader de Pastef, Ousmane Sonko à 2 ans de prison ferme pour «corruption de la jeunesse». En effet, des jeunes, qui considèrent que cette décision de justice est dictée par Macky Sall et son régime pour empêcher le patron du parti Pastef/les patriotes de se présenter à l’élection présidentielle de 2024, sont sortis pour déverser leur colère dans les rues de Dakar et de sa banlieue. Ils ont cassé tout sur leur passage.
La violence a atteint son paroxysme à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, où on annonce la mort d’un nervi. Mais cette information est démentie par la direction du Coud. Des morts sont également annoncés à Dakar, Rufisque et Bignona. Mais nous ne sommes pas en mesure de vérifier ces informations.
Signe de leur dégoût de la justice sénégalaise, les étudiants ont totalement saccagé la faculté de droit, juste après le verdict. Dans leur furie destructrice, ils ont incendié une partie du bâtiment du département de Pharmacie, saccagé la bibliothèque universitaire et une partie du nouveau bâtiment de la faculté des Lettres. Après cela, ils se sont affrontés aux forces de sécurité et de défense sur l’Avenue Cheikh Anta Diop pendant des heures avant de se replier à l’intérieur du campus social. Ils ont saccagé les restaurants du campus avant de descendre vers le «Couloir de la mort». Sur place, le Centre d’études des sciences techniques de l’information (Cesti) a payé le plus lourd tribut. Les jeunes manifestants ont incendié le bus de l’école et une partie du bâtiment.
Aux Parcelles Assainies les jeunes manifestants ont fait face aux forces de sécurité et de défense durant toute la matinée jusqu’à 16 heures voire 17 heures. Armés de pierres, ils se sont frottés aux éléments de la police qui ripostent à chaque fois par des jets de lacrymogènes. Sur la voie qui quitte le marché de Dior de l’Unité 20 menant vers le camp des sapeurs-pompiers, les jeunes ont barré la route en érigeant des barrières avec des pneus brûlés et des kiosques Orange renversés.
Au rond-point Case Bi des groupes de jeunes se sont bien frottés aux Fds à coups de pierres. Aux dernières nouvelles, le supermarché Auchan situé au Croisement a été attaqué par les casseurs. Des violents affrontements se sont également produits dans le quartier de la Médina et aux alentours. Ces violences se sont intensifiées sur beaucoup d’artères de la capitale qui mènent vers le centre-ville, obligeant les chauffeurs des taxis, des bus de transport en commun et véhicules particuliers à faire demi-tour pour se sauver.
A Niary Tally, les jeunes partisans du leader de Pastef ont occupé les artères pendant des heures en brûlant des pneus avant d’être dispersés par les forces de sécurité et de défense. Des violences manifestations ont été notées également dans d’autres quartiers de la capitale notamment à Pikine, Thiaroye, Dalifort etc où beaucoup de dégâts matériels ont été enregistrés.