Le Fonds de garantie des investissements prioritaires (Fongip) et l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Sénégal (Apbef) ont signé, le 19 août, le deuxième avenant de l’accord-cadre qui matérialise l’augmentation des quotités de garantie pour les Pme et les grandes entreprises dans le cadre du mécanisme de financement destiné à accompagner la résilience des entreprises, informe « Le Soleil » et reprit par DirectActu
Le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, a présidé, le 19 août, la signature, entre le Fonds de garantie des investissements prioritaires (Fongip) et l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Sénégal (Mécanisme de financement des entreprises: Les quotités de garantie revues à la hausse), du deuxième avenant de l’accord-cadre qui matérialise l’augmentation des quotités de garantie pour les Pme et les grandes entreprises dans le cadre du mécanisme de financement destiné à accompagner la résilience des entreprises. En termes clairs, la quotité pour les Pme passe de 50 % à 60 % et celle des grandes entreprises de 20 % à 40 %. L’objectif visé à travers cette initiative, selon le ministre, est de permettre à plus d’entreprises de bénéficier de ces financements.
Le taux d’intérêt est maintenu à 3,5 %. Le spécialiste en microfinance Souleymane Sarr, par ailleurs directeur général adjoint d’Acep, définit la quotité de garantie comme la quote-part de risque en % supportée par le Fonds de garantie. Elle protège l’institution financière qui accorde du crédit contre la défaillance de l’emprunteur à hauteur de cette quotité. Ceci, pour compenser la perte. Le reste étant supporté par l’institution financière. S’agissant de son utilité, la hausse de cette quotité permet de mobiliser des ressources pour accroitre un fonds de financement à destination d’une cible donnée grâce à l’effet de levier qu’il crée sans apport direct de fonds. M. Sarr explique que la quotité de 50 % veut dire qu’en cas de défaillance de remboursement d’un client, le Fonds de garantie indemnise la banque pour 50 % du capital restant dû et la banque supporte dans ses livres les 50 %. Autrement dit, pour un prêt de 100 000 FCfa en défaut, le Fonds de garantie supporte 50 000 FCfa. Si la quotité passe à 60 %, le Fonds supporte 60 000 FCfa du capital restant.
« Cette augmentation est certes nécessaire, mais elle n’est pas suffisante. Tout dépend des raisons qui font que les banques n’ont pas atteint les objectifs de décaissement au profit des Pme et grandes entreprises. Maintenant si l’État prend 10 % plus de risque (de 50 à 60 %), les banques pourraient mobiliser plus de ressources », précise l’expert en microfinance, soulignant que la garantie profite aux deux parties (banques et entreprises). Elle facilite l’accès des Pme au crédit et permet d’indemniser les banques en cas de défaut de remboursement du client.
Le directeur général de l’Adepme, Idrissa Diabira, estime que l’augmentation de la quotité de garantie permettra d’inciter davantage les banques à financer des projets de Pme et grandes entreprises. C’est un niveau de sûreté plus important pour les institutions bancaires. Pour les dirigeants d’entreprise, cette hausse leur évite de devoir produire d’autres garanties additionnelles. Il rappelle que la garantie du Fongip est une garantie cash, donc potentiellement intéressante dans l’exposition d’une banque qui est astreinte à respecter des règles prudentielles. D’après M. Diabira, l’évolution institutionnelle du Fongip, en cours, permettra de rendre encore plus attractive la garantie, et donc, facilitera le financement.
Pour rappel, dans le Programme de résilience économique et sociale (Pres), le Chef de l’État, Macky Sall, avait annoncé, le 3 avril passé, la création d’un mécanisme de financement d’un montant de 200 milliards de FCfa en soutien au secteur privé sous forme de crédits de trésorerie ou d’investissement en partenariat avec les établissements de crédits. Pour matérialiser cette mesure, le ministre de l’Économie et le président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Sénégal, Amadou Boca Sy, ont signé, le 29 avril dernier, l’accord-cadre définissant les modalités d’octroi des financements.