Le marché Sandaga a ses charmes et ses mystères. « Rukku diskett » (coin des jeunes filles) y figure en bonne place. C’est le coin in de ce marché. « Rukku diskett » est une voie située dans les dédales de ce lieu de commerce entre la rue Sandiniery et l’angle de la rue Émile Badiane et doit sa notoriété à la diversité de ses articles.
Le coin regorge de tout. Bijoux, nuisettes, robes, sacs, jeans, pots d’encens, petits pagnes de nuit, « bine-bine »… Bref, tout ce dont une femme a besoin pour être à la mode. Ce lieu situé sur le prolongement de la rue Sandiniéry, à quelques encablures du célèbre rond-point Sandaga, ne passe pas inaperçu. Le terme « rukku diskett » parle pour lui-même. Quelques clientes y font d’inlassables va-et-vient. En cette matinée du mardi 23 mai 2023, les marchands sont en pleine activité. Si certains déballent leurs marchandises, d’autres rangent quelques articles. Il est midi et ils sont au taquet.
Abdou Cissé vend des habits. Dans ce lieu depuis plus d’une dizaine d’années, le commerçant avoue y trouver son compte et le nom y est pour beaucoup. « Rukku diskett est très réputé à Sandaga. Il y a tout le temps des passantes qui demandent après ce coin », reconnaît le quadragénaire assis devant son échoppe. Ce dernier affirme qu’il assiste tous les jours à un incessant ballet de va-et-vient. Cela est dû aux articles proposés par les commerçants. « Il répond bien à son nom car nous ne vendons que des produits destinés aux jeunes dames », explique-t-il.
Prix abordables, articles divers et de qualité
« Rukku diskett » tient également sa particularité de ses articles rares. « Il y en a qu’on ne trouve qu’ici et à des prix abordables », dit fièrement Abdou Cissé. Et d’ajouter : « si une cliente vient acheter une robe, elle va revenir à tous les coups avec sa copine ». Cela a aussi fait la notoriété de « rukku diskett ». Le marchand révèle qu’il y a même des commerçants qui viennent s’y approvisionner pour leurs boutiques.
Alimatou Fall fait le tour des étals à la recherche d’habits à acheter. Elle finit par s’arrêter à la boutique de Mor Talla. Ce dernier vend des jeans et des vêtements de friperie. Après quelques marchandages, la trentenaire finit par acheter un jean et une chemise. Elle repart satisfaite. Le choix de ce lieu n’est pas fortuit. Cette habituée du marché Sandaga s’arrête souvent à « rukku diskett » pour ses emplettes. « Je préfère venir à ‘’rukku diskett’’ parce que j’y trouve tout ce dont j’ai besoin. Les articles sont disponibles à des prix très abordables », confie-t-elle. Cette dernière apprécie également les produits qu’elle juge de bonne qualité.
« Nous vendons de beaux articles et à bon prix », relève Mor Talla, commerçant établi à « rukku diskett » depuis 2006. Le succès du lieu de commerce, il l’explique aussi par la diversité des produits à des prix défiant toute concurrence. Maty Leye fait souvent ses courses au marché Sandaga. « Rukku diskett » est un endroit qui lui est familier. La femme de 27 ans vient juste d’acheter ave satisfaction des chaussures. « Les prix sont abordables et on y trouve du tout », affirme-t-elle ravie d’avoir trouver son bonheur. Ce n’est pas le coin des jeunes filles pour rien !
Un nom qui sied
La rue doit son nom à une femme. Cette dernière était passée faire ses courses et avait été surprise de voir autant d’articles féminins dans un même lieu. Cela remonterait à 2004. « C’est le rukku des diskett », avait-elle dit sur le ton de l’humour. Les vendeurs ont confirmé ses dires et c’est comme cela que le nom est resté d’après Abdou Gueye. Le vendeur de lingerie établi dans cette rue depuis 1999 explique qu’ils ont utilisé ce terme pour designer ce coin du marché. Le bouche à oreille a fortement contribué à la réputation de cette rue. Les musiciennes ont également joué leur partition. « Elles venaient ici pour acheter des habits pour les besoins de leurs clips », narre l’homme de 48 ans. Un succès qui dépasse les générations !