Invité à RFI ce lundi, Jean-François Lhuillier, ancien chef de poste des services secrets français, la DGSE, s’est exprimé sur la crise libyenne et l’implication de la France.
C’est dans le cadre de la présentation de son livre de mémoire. “L’Homme de Tripoli, Mémoires d’agent secret” que l’ex-agent secret revient sur sa mission en Libye de 2009 à 2012. Jean-François Lhuillier fait partie de ces hommes de l’ombre qui ont informé les gouvernants français sur le contexte libyen avant, pendant et après la chute de Mouammar Kadhafi.
L’aide de la France
En 2011, un soulèvement parti de Bengazi, la deuxième ville libyenne, mettait fin au règne de Mouammar Kadhafi. Une situation échappant au contrôle d’Abdallah al-Senoussi qui fera appel à la France. “Il ignore tout de ce que seront les orientations de la France par la suite. Non seulement il l’ignore, mais nous aussi, on l’ignore”, explique l’ancien espion. À l’époque, selon lui, l’aide de la France s’est traduit par la diffusion et la dissémination d’armes aux groupes rebelles. Le service action était à l’origine de cette opération qui s’accompagnait d’une formation militaire des rebelles.
Les conséquences de cette implication seront désastreuses et regrettables pour Jean-François Lhuillier : “les répercussions de cette désastreuse expédition en terre libyenne n’ont pas été vues. C’est un désastre total pour ce pays. Vous voyez dans quel état il est aujourd’hui”. Avant la chute du régime libyen, son service était déjà très inquiet de la montée du terrorisme, appuyé d’une certaine manière par la communauté internationale et qui a plongé le pays dans une crise profonde : “Kadhafi a été abattu et la Libye abandonnée aux forces prédatrices, obscurantistes, religieuses ou mafieuses”
Malgré une implication arbitraire de la France, L’ex-chef de poste des services français, prend à la fin la défense de la DGSE et loue le travail abattu par le service, car jugé complet selon lui.