Alors que des manifestations ont commencé au Mali pour exiger la démission du président de la république Ibrahim Boubacar Keita et de son Premier ministre Boubou Cissé, l’armée vient de prendre les choses en main, en procédant à un coup d’Etat.
Le président malien IBK vient d’être arrêté par les militaires mutants qui s’étaient dirigés à son domicile. Le Premier ministre Boubou Cissé a aussi été arrêté par les putschistes. « Nous pouvons vous dire que le président et le Premier ministres sont sous notre contrôle. Nous les avons arrêtés chez lui », a déclaré ce militaire ayant requis l’anonymat. IBK et son Premier ministre sont dans un blindé en route pour Kati ».
Cette situation intervient alors que le pays était en ébullition depuis plusieurs semaines avec des milliers de manifestants qui réclamaient le départ d’IBK. La situation sécuritaire du Mali est complétement dégradé avec l’insurrection djihadiste qui est aux portes de la capitale Bamako. Aussi la corruption gangrène le système économique du pays avec une crise sociale inquiétante. Malgré l’intervention de la CEDEAO, les jeux sont faits l’armée a pris les rênes du pays.
Un signal fort pour Alpha Condé et Alassane Ouattara ?
La situation au Mali, bien que n’ayant pas un rapport direct avec ce qui se passe dans certains pays d’Afrique dont la Côte d’Ivoire et la Guinée, pourrait bien être une source d’inspiration. En Côte d’Ivoire, les manifestants réclament le renoncement du président à un troisième mandat. Alassane Ouattara a annoncé qu’il était candidat pour un nouveau mandat, créant une vague de manifestations dans le pays, qui ont déjà fait plusieurs morts. Même si l’armée semble acquise à la cause de ce dernier, étant pour la plupart des ex-rebelles, il n’est pas exclu qu’une mutinerie éclate et emporte Ado ; les militaires ivoiriens étant des habitué de ce genre de chose.
En Guinée, Alpha Condé refuse de partir et vient d’être investi par son parti, pour être son candidat à la prochaine présidentielle. Avant cela, le président avait déjà supervisé la révision de la constitution pour revenir au pouvoir à la fin de son mandat. Plusieurs dizaines de personnes sont mortes dans des manifestations contre la révision de la constitution et ensuite contre sa candidature à la suite de la révision forcée. L’armée, comme en Côte d’Ivoire reste fidèle à Condé, mais pourrait faire volte-face comme après le décès de Lansana Conté, ce qui d’ailleurs, a permis à Alpha Condé de venir au pouvoir.