La ville de Thiès bénéficiera de quatre nouveaux forages et de 30 kilomètres de réseau devant renforcer son alimentation en eau potable et aider à raccorder 22 quartiers non encore desservis, a annoncé mardi le directeur général de la SONES, Charles Fall, informe « APS » et reprit par DirectActu
Deux de ces quatre forages sont prévus respectivement au nord-est de la ville, a-t-on appris lors d’une présentation à l’hôtel de ville de Thiès. Ils vont desservir le quartier Diakhao et le camp militaire, ainsi que la voie de contournement nord (VCN), pour un coût d’environ 600 millions de francs CFA. Le forage du camp militaire aura une capacité de 2.500 mètres cubes, a indiqué El Hadj Ada Ndao, directeur des travaux à la SONES, lors de cette séance de travail à laquelle participait le DG de la SONES.
Charles Fall était à la tête d’une délégation venue présenter au maire Talla Sylla et à ses collaborateurs les projets prévus dans la ville. La séance visait aussi à faire le point sur les investissements consentis à Thiès ces dernières années dans le secteur de l’hydraulique.
Charles Fall a annoncé à cette occasion le démarrage des travaux de construction d’un château d’eau d’une capacité de 2.000m3 dans la commune de Thiès sud. Il a indiqué qu’il est prévu à cet effet plus de 30 km de réseau de distribution secondaire, pour ceinturer toute la partie sud de la ville. Cette infrastructure hydraulique permettra de distribuer l’eau transférée à partir du Lac de Guiers, grâce au projet de réalisation de la troisième usine de traitement d’eau de Keur Momar Sarr (KMS 3).
M. Fall a assuré que les 22 quartiers non encore desservis et dont le maire lui a remis la liste, seront pris en compte dans le projet, prévu pour une durée de 15 mois. La commune de Fandène devrait aussi bénéficier d’un « accès correct » à l’eau grâce à ce projet.
Le DG de la SONES a sollicité l’aide de la mairie dans l’information et la sensibilisation des personnes affectées par le projet, en vue de la libération des emprises. Talla Sylla lui a répondu favorablement, en annonçant la mise à contribution de la brigade de surveillance de la mairie de Thiès. Il s’est réjoui de la perspective d’amélioration de la distribution de l’eau, un volet important du plan de développement de la ville, finalisé en 2018 et qui avait identifié 22 quartiers non desservis.
Pour le maire, ce projet que la SONES met en oeuvre en collaboration avec Sen’eau, devrait permettre de satisfaire la demande en eau de Thiès, dont certains quartiers (Darou Salam, Cité ouvrière, Cité Lamy) connaissent encore des problèmes d’eau.
Il sera combiné aux réalisations en vue du PACASEN, le Programme d’appui aux communes et aux agglomérations du Sénégal.
Selon Talla Sylla, Thiès subit une pression renforcée par sa « vocation de métropole d’équilibre », qui en fait « forcément une destination », a-t-il analysé. Le DG de la SONES a toutefois souligné une amélioration de l’alimentation en eau potable de la ville ces dernières années.
« Entre 2018 et aujourd’hui, nous avons augmenté la capacité de production à Thiès de 70% », a-t-il dit, notant que les problèmes d’accès à l’eau remontés à ses services sont devenus « rares ». Sur les 550.000 m3 prélevés sur le dispositif Lac de Guiers, Thiès consomme « à peu près 30.000 m3 par jour », a-t-il dit, ajoutant que la capitale du rail est la deuxième ville sénégalaise en termes de consommation après Dakar, avec 5%. Une bonne partie des quartiers de Thiès connaissaient des problèmes « assez sévères », il y a quatre ans, a relevé le DG de la SONES, non sans ajouter que ces difficultés ont « en grande partie trouvé une solution, avec un meilleur accès » à l’eau pour nombre d’entre eux.
Ce qui n’exclut pas, a-t-il reconnu, la nécessité d’étendre la fourniture d’eau aux quartiers périphériques. Les problèmes d’eau à Thiès s’expliquaient aussi bien par des investissements « insuffisants » que par la qualité des eaux de la nappe, caractérisées par une forte teneur en calcaire, selon El Hadj Ada Ndao.
Le calcaire mélangé à du fer, provoque une obstruction des canalisations, empêchant un bon service de l’eau, malgré une production renforcée par une dizaine de forages implantés autour de la ville, dont la plupart sont à plus de 400m de profondeur.
Pour y remédier, la SONES a renouvelé plus de 90 km de réseau. Le secrétaire général de la mairie de Thiès, Ibrahima Bakhoum, a toutefois suggéré que soit revu à la hausse le barème d’indemnisation des impactés du projet, jugeant bas celui appliqué aux 316 personnes qui étaient concernées par les impenses dans le cadre du projet KMS3 et qui se sont partagées 888 millions de francs CFA, soit en moyenne à près de 3 millions chacune. Sur tout le tracé des conduites d’eau de 216km de Keur Momar Sarr à Dakar, 1.992 personnes affectées par le projet se sont répartis 7,9 milliards FCFA d’impenses.