Plusieurs défis sont à relever dans la réalisation des infrastructures en Afrique. Selon l’ingénieur à la Banque africaine de développement (Bad), Abdoulaye Diarra, il s’agit entre autres de la mobilisation des financements, de l’insécurité routière, des impacts environnementaux et sociaux. Il s’exprimait hier, vendredi 28 avril, à l’ouverture officielle de la 8éme conférence sur le financement des infrastructures en Afrique.
Le développement des infrastructures routières dont le continent africain n’en dispose pas assez, nécessite que plusieurs défis soient relevés. L’ingénieur en transport a la Banque africaine de développement (Bad), Abdoulaye Diarra, qui s’exprimait hier, vendredi 28 avril, à la seconde journée de la conférence sur le financement des infrastructures en Afrique en note plusieurs. D’abord, souligne-t-il, « les financements sont de plus en plus rares et une fois qu’ils sont mobilisés, ils deviennent des montants assez importants. Le défi majeur reste donc de pouvoir assurer après la durabilité de ces investissements ». En plus des financements, les infrastructures en Afrique restent confrontées aux conséquences de la surcharge surtout celle des gros porteurs. « L’engagement des Etats au niveau de l’Uemoa pour qu’à l’horizon 2022, il y ait une application intégrale du règlement 14. Ce qui n’est pas le cas. Donc aujourd’hui, le nouveau calendrier qui est fixé c’est qu’à l’horizon 2024, cette intégration-là soit intégrale ». Sur la question, Abdoulaye Diarra salue les efforts conjugués de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) et de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa). Il y a une initiative salutaire qui a été prise notamment par la Cedeao pour arriver à un texte harmonisé entre la Cedeao et l’Uemoa.
Dans celui-ci, précise-t-il, « un certain nombre de dispositifs sont prévus notamment des mesures pour contraindre les acteurs notamment les transporteurs au respect de ce texte harmonisé à travers l’application d’un certain nombre de pénalités et de mesures pour arriver au délestage, au déchargement des camions, des véhicules qui ne respecteront pas la charge à l’essieu ». L’autre inquiétude pour les bailleurs est l’insécurité routière. « C’est une question qui préoccupe les Etats mais également les partenaires techniques et financiers. Eu égard au nombre de décès et les blessés par accidents de la route », note Abdoulaye Diarra.
Pour cette cause, l’ingénieur en transport de la Bad, Abdoulaye Diarra, dira : « dans tous les projets d’infrastructures que nous finançons, nous mettons en place un volet audit de la sécurité routière. Et aujourd’hui, nous sommes en discussion avec l’Etat pour voir parce que l’Anaser a saisi la Bad avec un plan d’action à court terme ».
La Bad se dit prête pour accompagner « l’Etat à travers l’Anaser pour la mise en place de ce plan d’action-là dont l’objectif final est l’atteinte de la décennie en matière de réduction du nombre d’accidents et de décès par accident de la route ». La réalisation d’infrastructures s’accompagne aussi, selon Abdoulaye Diarra, d’un certain nombre d’impacts négatifs notamment sur l’environnement mais aussi d’impacts sur les communautés d’où certaines exigences de la Bad. « Nous exigeons à ce que cela soit élaboré, un plan d’action de réinstallation avec à la clé, les mesures qui sont prévues pour la compensation des pertes pour les personnes qui sont affectées par le projet. Sur le volet changement climatique aussi, c’est vrai que c’est un volet nouveau mais de plus en plus aussi, nous tenons à ce que les projets ne viennent pas engendrer des actions qui vont en tout cas dans le sens d’aggraver les effets négatifs sur le plan climatique ».