A la Commission economique pour l’Afrique, l’idée selon laquelle un marché international des capitaux plus équitable et un marché du carbone plus efficace peuvent aider à réduire les vulnérabilités que subissent les populations du continent.
Antonio Pedro (photo), l’actuel secrétaire général par intérim de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) a déclaré ce mercredi 15 mars à Addis-Abeba, en Ethiopie, que l’Afrique avait besoin d’un système financier international plus « juste et équitable ». Cela, selon lui, permettrait de mobiliser les ressources nécessaires pour réduire les inégalités et les vulnérabilités auxquelles font face les populations de la région.
« De nombreux pays africains ne peuvent pas accéder aux marchés financiers internationaux en raison des taux d’intérêt élevés, et les mécanismes existants d’allègement de la dette ne fonctionnent pas bien pour eux », a-t-il fait savoir dans son discours à l’occasion de l’ouverture des travaux d’experts en vue de la 55e Conférence des ministres africains des Finances, de l’Economie et de la Planification.
Pedro a également soutenu que le marché du carbone pourrait offrir une opportunité de mobilisation de ressources importante pour l’Afrique. Si l’Afrique tire parti de ses forêts tropicales et développe ses marchés du carbone, elle pourrait dégager une valeur estimée à 82 milliards de dollars par an et créer 167 millions d’emplois supplémentaires.
L’Afrique cherche à atteindre les Objectifs de développement durable, mais elle fait face à de nombreux défis, tels que la pauvreté, l’inflation et les pressions financières internationales récentes. Selon un rapport de la CEA, les risques mondiaux s’accumulent et exercent une pression supplémentaire sur les budgets des pays africains, qui ont été fortement sollicités pendant la pandémie de Covid-19 et les événements mondiaux qui ont suivi.
Avec une moyenne de 3,8% attendue pour l’année 2022, la croissance économique est de retour sur le continent, mais elle n’est pas suffisante pour répondre aux problèmes des populations, et aujourd’hui 695 millions de personnes, soit environ 50% de la population africaine seraient dans la pauvreté ou en sont proches.
L’appel d’Antonio Pedro pour un système financier international plus juste et équitable est une demande légitime et désormais constante de la part de l’Afrique pour mobiliser les ressources nécessaires afin de réduire les inégalités et les vulnérabilités auxquelles font face ses populations.