Le continent est l’une des deux principales régions du monde qui disposent du meilleur potentiel de production de l’hydrogène vert à des coûts compétitifs. La plupart des projets qui y seront implantés sont orientés vers l’exportation.
La production d’hydrogène vert en Afrique devrait enregistrer une croissance exponentielle durant les prochaines années pour atteindre 4 millions de tonnes en 2030 contre 0,01 million de tonnes en 2022, selon un rapport publié par le cabinet de recherche et d’intelligence économique Rystad Energy.
Le rapport, qui se base sur le portefeuille des projets déjà annoncés ces dernières années, souligne que le continent africain et le Moyen-Orient sont les deux régions qui disposent du meilleur potentiel de production de l’hydrogène par l’électrolyse de l’eau en utilisant une électricité issue exclusivement de sources renouvelables.
Ces deux régions, qui sont capables de produire de l’hydrogène vert à des coûts compétitifs par rapport aux autres régions du monde grâce à leurs abondantes ressources en termes d’ensoleillement et de vent, devraient devenir de véritables hubs énergétiques spécialisés dans l’exportation de l’hydrogène propre durant les prochaines décennies. D’autant plus que la demande domestique pour cette énergie ne sera pas forte au regard de la structure des économies en Afrique et au Moyen-Orient.
A l’échelle mondiale, l’Europe et l’Amérique du Nord resteront cependant en tête du classement des régions qui produiront les plus grands volumes d’hydrogène, tous types confondus, d’ici 2030. Ces deux régions concentrent plus de la moitié des quelque 700 projets annoncés au plan mondial. Elles devraient produire 24 millions de tonnes par an à la fin de la décennie en cours sur une capacité mondiale de 40 millions de tonnes par an.
Le rapport révèle également que 242 projets d’usines d’hydrogène, tous types confondus, ont été annoncés en 2022. Ces projets représentent une capacité de production cumulée additionnelle de 22,5 millions de tonnes.
Une forte demande en Asie, en Amérique du Nord et en Europe
Sur les projets annoncés durant l’année écoulée, 64% ont l’hydrogène comme produit final, avec une capacité de production de 11 millions de tonnes et 25 % produiront de l’ammoniac.
Le reste des projets concernera la conversion de l’hydrogène en méthanol et en carburants synthétiques.
A l’instar des années précédentes, l’hydrogène vert s’est de nouveau taillé la part du lion en 2022, représentant 87 % de la capacité additionnelle annoncée. Peu de changements ont été constatés pour l’hydrogène gris (produit à partir des combustibles fossiles), bleu (produit à partir des combustibles fossiles, mais décarboné grâce à des techniques de captage et de stockage de carbone) et jaune (produit grâce à l’énergie nucléaire).
Durant l’année écoulée, douze nouveaux pays ont d’autre part adopté des stratégies nationales comportant des objectifs en matière de production et d’utilisation de l’hydrogène, faisant passer le nombre de pays disposant de ce genre de stratégies à 36.
En outre, cinq pays, dont la Belgique et la Corée du Sud, ont actualisé leurs stratégies en 2022 pour revoir à la hausse leurs objectifs.
Rystad Energy indique par ailleurs que l’Asie devrait afficher la plus forte demande d’hydrogène d’ici 2050. Alors que les énormes besoins des industries lourdes en Chine et Inde devraient être probablement satisfaites grâce à la production domestique, le Japon et la Corée du Sud compteront davantage sur les importations de l’hydrogène et de ses dérivés comme l’ammoniac et le méthanol.
La demande devrait aussi augmenter en Europe et aux États-Unis à partir de 2030, ce qui engendrerait un important déficit de l’offre mondiale après 2035. La capacité de production d’hydrogène propre ne devrait alors représenter que 20 % des besoins nécessaires pour atteindre les objectifs fixés par la plupart des pays du monde en matière de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre.