La tension politique n’épargne pas les professionnels de l’information et de la communication. Les journalistes exercent difficilement leur métier.
Les crises politiques ont tendance à impacter les médias et la liberté de presse. Ces années qui précèdent la présidentielle de 2024 n’y échappent pas. Alors que les syndicats des médias ont engagé le combat pour dénoncer la coupure du signal de Walfadjri suite à la retransmission de la manifestation de Mbacké du jeudi 9 février, la liberté de la presse continue d’être bafouée.
Avant-hier, jeudi 16 février 2022, suite à la convocation du leader du Pastef Ousmane Sonko, sur le dossier du Prodac, des journalistes ont été arrêtés puis relâchés. Ils couvraient les évènements qui ont fait suite à l’exfiltration de l’homme politique par les forces de sécurité. Certaines images prises sont supprimées de leurs outils de travail. Lors de la déclaration de politique générale du Premier ministre, Amadou Ba, des journalistes ont été interpellés puis remis en liberté pour avoir réclamé la libération de leur confrère Pape Alé Niang détenu en ces temps-là pour divulgation d’informations secrètes. Libéré, le journaliste d’investigation est retourné une deuxième fois en prison pour la même affaire. Bien avant cette arrestation, un redressement fiscal avait été envoyé au groupe D médias de Bougane Gueye Dani dont le groupe de presse est aussi fréquemment condamné par le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra).
Sur le terrain, les journalistes exercent difficilement leur travail. A la convocation du leader du Pastef, Ousmane Sonko dans l’affaire dite de Sweet beauty, ils ont été gazés par les lacrymogènes des forces de sécurité. Un acte qui n’est pas un cas isolé. Assez souvent, ils sont dispersés alors qu’ils sont dans l’exercice de leur métier. La brutalité contre la presse, on le constate constamment. Des preneurs d’images de Dakaractu et de Buurnews ont été aussi brutalisés. Selon Reporters sans frontières (Rsf), le Sénégal qui était 49éme au classement mondial de la liberté de la presse en 2021 s’est retrouvé à la 73éme place en 2022, soit un recul de 24 points. Cette baisse s’explique notamment par les agressions, violences verbales, bagarres et arrestations dont les journalistes sont victimes.