L’AIE s’attend à ce que la part de l’électricité issue de sources renouvelables sur le continent passe de 24% de la production totale en 2021 à environ 30 % en 2025. Durant la même période, la part de l’électricité générée par les centrales à charbon devrait chuter de 28 % 24 %.
Les énergies renouvelables remplaceront le charbon comme deuxième source d’électricité en Afrique en 2025, a estimé l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans son rapport « Electricity Market Report 2023 » publié le 8 février.
La production d’électricité à partir de sources renouvelables devrait augmenter de plus de 60 terawatt-heure (TWh) entre 2023 et 2025, pour atteindre environ 30 % de la production totale en 2025 contre 24% en 2021.
Le rapport souligne également que le gaz naturel devrait rester la principale source d’électricité en Afrique d’ici 2025. La production des centrales électriques alimentées par ce combustible fossile augmenterait d’environ 30 TWh entre 2022 et 2025, pour atteindre près de 400 TWh. Malgré cette augmentation, la part du gaz naturel dans le mix de production d’électricité passera de 42% en 2021 à 41% en 2025, en raison de l’expansion des énergies renouvelables.
La production d’électricité à partir du charbon devrait rester stable, à environ 240 TWh, mais sa part devrait diminuer dans la production totale, passant de 28 % en 2021 à 24 % en 2025.
L’AIE s’attend d’autre part à ce que la croissance de la demande d’électricité sur le continent atteigne plus de 3 % en 2023, grâce notamment à une amélioration de la capacité de production en l’Afrique du Sud et à une légère amélioration de la situation macroéconomique, avant d’atteindre une moyenne annuelle de 4,5 % en 2024 et en 2025.
En 2022, la demande d’électricité en Afrique a enregistré une croissance de 1,5%. Ce taux est inférieur aux prévisions initiales de l’AIE (4%), en raison notamment du ralentissement de la croissance économique dans un contexte de hausse de prix des produits énergétiques et d’envolée de l’inflation. De plus, la consommation d’électricité en Afrique du Sud a enregistré une baisse à cause du manque d’entretien des vieilles centrales à charbon.
Une demande tirée par les pays émergents
Le rapport révèle par ailleurs que la demande mondiale continue d’afficher une tendance haussière. Sa croissance a légèrement ralenti en 2022 dans un contexte de crise énergétique et de difficultés économiques. Mais elle devrait de nouveau s’accélérer pour atteindre un taux annuel moyen de 3% durant la période 2023-2025.
Les pays émergents joueront un rôle de locomotive dans ce cadre : 70 % de cette demande supplémentaire viendra de la Chine, de l’Inde et des pays d’Asie du Sud-est durant trois prochaines années.
La demande des économies développées devrait aussi augmenter. D’autant que ces pays se tournent de plus en plus vers l’électricité pour éviter de recourir aux énergies fossiles, notamment dans le secteur des transports.
Les énergies bas-carbone (énergies renouvelables et énergie nucléaire) devraient cependant couvrir plus de 90% de la demande mondiale supplémentaire d’ici 2025.
La production d’électricité à partir des sources renouvelables devrait en effet augmenter de 9 % par an à l’échelle planétaire entre 2023 et 2025, soit un taux de croissance supérieur à celui de toutes les autres sources d’énergie combinées. La part de ces énergies dans la production d’électricité dans le monde devrait ainsi passer de 29 % en 2022 à 35 % en 2025.
Pour sa part, la production d’électricité nucléaire devrait croître de 3,6 % en moyenne par an.
La Chine représentera plus de 45 % de la croissance des énergies renouvelables prévue dans le monde au cours de la période 2023-2025, suivie par l’Union européenne avec 15 %.
La production mondiale d’électricité à partir du gaz naturel et du charbon devrait, quant à elle, rester globalement stable au cours des trois prochaines années.