Maroc a abrité le 31 janvier 2023, à Agadir, la deuxième session de la conférence de Haut Niveau « pour une intégration scientifique, économique et environnementale en faveur de l’économie bleue ».
Une conférence à laquelle a pris part notre pays, représenté par le ministre des Pêches et de l’Economie maritime, Pape Sagna Mbaye, à la tête d’une forte délégation comprenant notre ambassadrice au Maroc, le conseiller spécial du président de la République, en charge des activités de pêche, le secrétaire général du ministère, le directeur du Port de pêche de Dakar, Seydou Touré, représentant le directeur général du Port Autonome de Dakar, Mountaga Sy. Outre le Sénégal, des représentants d’autres Etats, d’organisations internationales et régionales ont pris part à cette rencontre en présence d’un représentant de la Commission européenne. Au terme des travaux présidés par Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts du Royaume du Maroc, les participants ont adopté une déclaration dite d’Agadir.
Dans cette déclaration d’Agadir dont nous avons copie, les participants saluent l’initiative prise parle Royaume du Maroc, dans le cadre de l’Agenda d’action de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, lancé lors de la CoP22 tenue à Marrakech et concrétisée par la plateforme Blue Belt. Ils encouragent la mise en place des mécanismes de promotion de l’innovation et de conception de projets durables dans le domaine de la pêche et de l’aquaculture dont l’objectif est de préserver et conserver les écosystèmes marins. Également, ils ont souligné que les océans et les activités économiques et sociales qui sont liées jouent un rôle stratégique dans l’économie bleue des pays africains et leur développement durable.
La déclaration d’Agadir a aussi constaté que les écosystèmes marins sont menacés par l’augmentation significative de l’impact cumulé, en particulier en raison du changement climatique mais aussi de la pêche, et de la pollution. Par conséquent, les participants ont réitéré la nécessité de faire aboutir les actions fixées dans l’Agenda 2030, et ses Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment l’ODD 13 sur la lutte contre les changements climatiques et particulièrement l’ODD 14 sur la vie aquatique visant la conservation et l’exploitation soutenable des océans et des mers. Ils ont ainsi confirmé leur volonté d’asseoir une coopération étroite entre les pays et les organisations internationales, régionale et sous- régionales conformément aux dispositions des articles 117 et 118 de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS) qui soulignent le devoir de coopérer entre les parties tout en rappelant les conclusions alarmantes de la conférence biennale de l’ONU sur les océans (Lisbonne 2022), appelant la communauté internationale à accélérer la réalisation de l’ODD 14, pour un océan productif soutenant un approvisionnement alimentaire durable et l’économie Bleue.
Sur l’intégration des considérations climatiques et éco-systémiques dans les économies Bleues, la déclaration d’Agadir affirme que c’est un pré requis pour la sécurité alimentaire à long terme, le développement humain et l’utilisation soutenable des Océans et de leurs multiples ressources. Dans ce registre, elle a rappelé la nécessité d’un ancrage des activités maritimes, en général, et halieutiques en particulier, dans le cadre de l’économie bleue comme approche de développement intégré, source de nouvelles opportunités économiques prometteuses, valorisant le capital naturel et social.
Un océan résilient !
Pour ce qui est de l’importance vitale d’accroître la contribution du continent africain aux efforts mondiaux de renforcement des sciences océaniques, dans le cadre de la Décennie pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030), aux fins de soutenir un développement inclusif, la déclaration d’Agadir rappelle l’impérieuse nécessité d’encourager la recherche scientifique, l’expertise, l’innovation, les systèmes d’observation des océans, les partenariats multi-acteurs et les synergies pour mettre en œuvre une approche intégrée et écosystémique de tous les secteurs de l’économie bleue, basée sur la science
Les participants ont aussi partagé une vision commune notamment pour un océan résilient et un système de production alimentaire des produits de la mer durable, fondés sur la science et ont affirmé que la structuration de l’action stratégique devra se baser sur les trois piliers suivants dans le cadre de l’initiative Blue Belt. Il s’agit de développer et maintenir à long terme des observations côtières et océaniques de haute qualité ; d’intégrer l’ensemble des acteurs halieutiques dans le processus de durabilité pour aboutir à une résilience climatique et économique et, enfin, de promouvoir et soutenir des pratiques aquacoles durables et contribuer à l’adaptation et l’atténuation du changement climatique.