En une semaine, plus de 60 personnes ont perdu la vie dans des accidents de circulation. Abdoulaye Saydou Sow, ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, maire de Kaffrine et également vice-président de la Fédération sénégalaise de football, a soutenu que c’est une tragédie. « C’est dur et c’est éprouvant. Je m’incline encore une fois devant la mémoire de ces disparus lors de ces deux accidents à Sikilo et à Sakal. C’est une tragédie, mais dans ces moments durs, il faut en tirer des leçons. Il y a lieu de faire une introspection individuelle d’abord avant qu’elle ne soit collective. Je crois que cette fois-ci, il y a lieu de tirer toutes les conséquences et de ne pas reculer », a-t-il déclaré dans l’émission Jury du Dimanche sur les ondes de Iradio.
Avant de poursuivre : « parce qu’il y a des moments où il faut savoir prendre des décisions et l’État dans sa posture de régulation, dans sa posture de gardien des libertés doit sévir, doit prendre des mesures et c’est ça qui a motivé le conseil interministériel tenu le lendemain du drame de Sikilo avec les 23 mesures. Bien entendu, ces 23 mesures suscitent beaucoup de commentaires mais la position de l’État est claire. Le chef de l’État l’a réaffirmé, c’est intolérable d’accepter que des problèmes de discipline, certaines questions qui relèvent de petits détails puissent coûter la vie à des centaines de Sénégalais. C’est pourquoi le président a demandé que ces mesures soient appliquées dans toute leur rigueur ».
À la question de savoir est-ce que l’État n’a pas failli, l’invité de Mamoudou Ibra Kane rétorque : « c’est un lourd héritage. Aujourd’hui, on aurait parlé de faillite si les routes n’étaient pas améliorées. Ce n’est pas une question d’étroitesse de la route qui a été la cause de l’accident. En 10 ans, le président Macky Sall a ajouté presque 2500 km de linéaire. C’est quand même un travail formidable qui a été fait. Il a trouvé 34 km d’autoroute et aujourd’hui on est à 254 km ». Selon lui donc, fondamentalement, c’est d’abord un problème de culture citoyenne qu’il faut inculquer à la population. « Il ne faut pas dire que c’est l’État qui est à l’origine de tout. Je pense qu’il y a d’abord une responsabilité individuelle. Par ailleurs, je pense que c’est le moment d’appliquer les mesures. Sinon on ne les appliquera jamais », a-t-il dit.
Concernant la question des porte-bagages, le ministre a informé qu’il était au conseil interministériel et beaucoup de syndicalistes ont changé de veste après. « Ils étaient d’accord sur ça. Mais, certains ne résistent pas à la pression de la base. L’État a donné un délai parce qu’on ne peut pas du jour au lendemain changer ça. L’État a réaménagé la mesure. Il faut donner du temps à ces transports pour pouvoir se réadapter. Il faut un contrôle strict parce que ce qui se passe sur nos routes est inacceptable. Il faut que les mesures soient appliquées quelle que soit la pression. L’Etat n’entend pas revenir sur aucune mesure même s’il y’a grève. Parce qu’une seule vie ne mérite pas ce qui se passe », a averti le ministre. Avant de conclure : « ceux qui commentent les décisions du gouvernement sont ceux-là qui n’étaient pas auprès de ces images douloureuses, macabres auxquelles nous avons assisté. Il suffit de les voir pour comprendre qu’il n’y a pas de petites mesures sur cette question. Heureusement, il y a un hôpital de niveau 2 à Kaffrine qui a pu accueillir l’ensemble des blessés. Sinon le bilan pourrait s’alourdir ».