D’après le recensement de l’Ansd de 2017, 99,8% des entreprises sénégalaises sont constituées de Pme (plus de 400 000 sur un nombre total de plus de 458 000 entreprises). Pourtant, celles-ci captent moins de 10% des crédits bancaires. Pour corriger ce hiatus, la Bceao a initié une concertation nationale avec le soutien de la Giz (2-4 novembre 2022) à l’issue de laquelle 47 recommandations ont été retenues. « Le Soleil » prend prétexte de l’atelier de restitution de ces recommandations, organisé hier, à Dakar, pour revenir sur les enjeux, dans le cadre de ce dossier.
Dossier réalisé par LE SOLEIL
Nouvelle loi d’orientation des Pme, commande publique, mise en place de plusieurs structures d’appui et d’encadrement (Sae)… Ces dernières années, l’Etat du Sénégal a multiplié les initiatives en faveur des Pme-Pmi afin d’en faire le moteur de la croissance. Mais en dépit de ce cadre favorable, celles-ci peinent à éclore, notamment faute d’accès au financement. La concertation nationale organisée du 2 au 4 novembre 2022 sous l’égide de la Bceao, avec l’appui de la Giz, et réunissant l’ensemble des acteurs, a permis de retenir 47 recommandations pour améliorer l’accès au financement des Pme-Pmi. « L’objectif est d’identifier les difficultés et d’apporter des solutions efficaces pour l’accès des Pme-Pmi au financement », explique Seydina Aboubacar Sadikh Ndiaye, Directeur des Pme au Ministère du Commerce et président du Comité national de pilotage du dispositif de financement des Pme. L’atelier de restitution, organisé hier, à Dakar, vise à recueillir les avis et suggestions de toutes les parties prenantes avant d’aller vers un plan d’actions.
Trouver des solutions adaptées
D’après Assiétou Thiam Diakhaté, Directrice du département de la banque commerciale chez Ecobank (qui regroupe notamment les Pme-Pmi et les grandes entreprises locales du secteur public), la concertation devrait permettre de trouver des solutions adaptées aux véritables problèmes des Pme. « Nous avons un contexte national favorable à l’éclosion des Pme, mais celles-ci peinent à saisir cette opportunité, parce qu’elles ne sont pas bien encadrées et n’ont pas les ressources nécessaires. Donc, nous devons trouver des solutions idoines pour leur permettre de saisir ces opportunités », dit-elle, citant l’exploitation du pétrole et du gaz et la commande publique. À son avis, les Pme africaines, sénégalaises en particulier, ont un défi important à relever, celui de la compétitivité, dans le contexte de la Zlecaf. Ce contexte justifie la réflexion sur le bon modèle économique et la mise en place d’un cadre pertinent pour que les banques puissent financer et accompagner les Pme. Si l’Etat du Sénégal a mis en place un dispositif dans ce sens (avec le Fonsis, le Fongip et la Der), celles-ci peinent à accéder à ces outils. D’où la nécessité pour les différents acteurs de travailler ensemble pour définir des modèles de financement appropriés. « La concertation devrait nous permettre d’optimiser les efforts que l’Etat fait pour que les Pme puissent réellement contribuer à la croissance économique du pays », espère Assiétou Thiam Diakhaté.
Dans un entretien qu’il nous avait accordé à Dakar, le 14 novembre dernier, dans le cadre des célébrations des dix ans de présence d’Investisseurs et Partenaires (I&P) au Sénégal, Jérémy Hajdenberg, Co-directeur général de ce fonds d’investissement, soulignait l’importance d’être à l’écoute des entrepreneurs. Il faut éviter, dit-il, des scénarii vus dans d’autres pays, où les administrations se parlent entre elles, mais n’écoutent pas ceux qu’elles prétendent aider. Il conseille de réfléchir, dans le cadre de cette concertation, à l’ensemble des besoins des entrepreneurs (le financement, le renforcement des compétences, etc.). Et surtout veiller à l’exécution. Il attire l’attention sur une question cruciale : le rapport entre les entrepreneurs et les services fiscaux et la commande publique.
Pour Jean Bertrand Badiane, Secrétaire général de la Chambre de commerce de Ziguinchor, il est primordial de procéder, au préalable, à un recensement complet des Pme et les primo-entrepreneurs au niveau local afin d’avoir une cartographie réelle de la situation et des besoins de chacun. M. Badiane estime que l’accent devrait être mis sur les Pme-Pmi et Tpme évoluant dans la transformation des produits locaux.
Ces écueils au financement des Pme
Les facteurs qui limitent l’accès des Pme-Pmi au financement bancaire sont multiples. Selon les différents acteurs, il s’agit essentiellement du manque de fiabilité des informations fournies par les Pme-Pmi, du problème de gouvernance et de management, de la faiblesse des fonds propres, etc. La garantie, très souvent évoquée comme obstacle au financement des Pme, ne vient « qu’en quatrième position par rapport aux difficultés que rencontrent les banques pour financer », indique Assiétou Thiam Diakhaté, rappelant que le dispositif mis en place par la Banque centrale vise à lever ces obstacles. « Dans le cadre du partenariat avec les structures d’appui et d’encadrement (Sae), notamment l’Adepme, nous parvenons à alléger les garanties et même réduire les taux d’intérêt, parce que nous avons une décision de crédit basée sur des risques mesurés. Aujourd’hui, nous arrivons à financer des acteurs de l’informel sans demander de garanties, parce que nous les avons mis dans un canevas qui nous permet d’avoir de la visibilité sur leurs activités », explique Mme Diakhaté.
Mais, pour Mariama Mbodji, fondatrice de Maria Distribution, une Pme évoluant dans la transformation de produits locaux, les taux d’intérêt restent élevés. « Si on doit payer un taux d’intérêt de 12 à 16%, ou 24% s’il s’agit d’un Système financier décentralisé [Sfd], alors que sa marge bénéficiaire brute varie entre 15 et 20%, là je dis qu’on travaille pour la banque », déplore-t-elle. En plus d’un allègement des taux, elle plaide pour des lignes de crédit mieux adaptées aux besoins des entreprises et un allongement des délais de remboursement.
La disponibilité de la matière première figure également parmi les principales contraintes pour les Pme-Pmi évoluant dans la transformation de produits locaux. Cette situation, souligne Mme Mbodji, plombe sérieusement la compétitivité des produits sénégalais. C’est pourquoi elle invite l’Etat à subventionner l’acquisition d’équipements. De même, les Sae devraient prendre en charge gratuitement le volet formation et promotion, dit-elle. Bref, « le financement est important, mais il faut avoir un œil sur tout le reste de la chaîne », conclut l’entrepreneure.
Est-ce qu’il faut assouplir la réglementation de financement ou vacciner les Pme pour qu’elles soient de plus en plus éligibles ? Telle est l’équation, à en croire Abdou Karim Fofana, le Ministre du Commerce, de la Consommation et des Pme. Pour lui, il faut certes assouplir, mais en même temps se préparer à la concurrence continentale dans le cadre de la Zlecaf.
ASSIÉTOU THIAM DIAKHATÉ, DIRECTRICE DU DÉPARTEMENT PME CHEZ ECOBANK
« Nous avons structuré une offre sur mesure pour les Pme »
Ecobank Sénégal est l’une des banques les plus engagées sur le financement des Pme-Pmi et l’une des premières à s’articuler au dispositif de la Banque centrale. Assiétou Thiam Diakhaté, Directrice du département de la banque commerciale (qui regroupe les Pme-Pmi et les grandes entreprises locales du secteur public local, le système décentralisé de l’Etat, les Ong, les associations…) explique les raisons de ce positionnement sur un segment parfois jugé à « risques ».
En matière de financement des Pme-Pmi, Ecobank, citée comme la championne dans le cadre du dispositif de la Banque centrale, a une offre assez large. « En fonction des activités des acteurs économiques, de leurs profils, nous avons une offre très large. Depuis la mise en œuvre du dispositif de la Bceao au sein d’Ecobank, nous essayons d’adapter cette offre à la plus grande masse. Nous avons structuré une offre sur mesure pour que les Pme puissent accéder plus facilement au financement bancaire », explique Assiétou Thiam Diakhaté. Ce positionnement sur ce segment à risques, dit-elle, se justifie par le fait que la problématique de l’accès au financement des Pme est largement partagée dans les pays où intervient la banque. En plus, au Sénégal, dit-elle, il y a de belles perspectives économiques qui offrent de grandes opportunités aux Pme. « Nous avons de manière générale des contraintes réglementaires sur le crédit, des normes à respecter, mais cela ne doit pas nous empêcher de nous pencher sur des problèmes qui touchent réellement notre économie », estime Mme Diakhaté.
Ainsi, Ecobank compte s’appuyer sur le dispositif de la Banque centrale, « qui est un cadre très convivial pour accompagner les Pme pour qu’elles puissent se développer et avoir une croissance sur le long terme ». En effet, souligne Mme Diakhaté, ce dispositif met en avant toute une organisation avec comme piliers les Structures d’appui et d’encadrement (Sae). Celles-ci permettent, dit-elle, de lever certaines contraintes auxquelles les banques étaient confrontées pour le financement des Pme-Pmi. Le travail en amont des Sae en matière de structuration permet à la banque d’avoir « plus de lisibilité et de visibilité sur l’activité de l’entreprise et de prendre plus facilement la décision de crédit ».
D’après Mme Diakhaté, Ecobank a pu lever plus de 15 milliards de FCfa de financement pour les Pme-Pmi. « Nous avons structuré, avec des partenaires, des financements pour atteindre certaines cibles qui, jusqu’à présent, n’étaient pas forcément financées par les banques », se réjouit-elle. Elle cite l’exemple du partenariat avec l’Unacois qui a permis à la banque d’attaquer le segment des acteurs de l’informel. Ainsi, l’année dernière, après la Covid-19, Ecobank a levé 15 milliards de FCfa. Pareil cette année. « Et nous sommes en partenariat avec d’autres structures qui ne sont pas forcément des Sae pour structurer le financement de masse. En outre, nous avons travaillé avec l’Adepme et nous avons pu lever des fonds importants pour un très grand nombre de Pme. Aujourd’hui, nous sommes à un peu moins de 150 entreprises financées dans le cadre de ce partenariat », ajoute-t-elle. L’idée est de partir de ce genre d’expérience, de bâtir des modèles plus structurés pour aller sur le financement à l’échelle.
Le dispositif de la Bceao, une opportunité pour les banques et les Pme
La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a mis en place, sur instruction des Chefs d’Etat de l’Uemoa, un dispositif de soutien au financement des Pme/Pmi. C’est ainsi qu’un Comité national de pilotage dudit dispositif a été créé en 2018. « Le dispositif est une grande opportunité pour les banques pour financer de manière structurée et sécurisée les Pme-Pmi. C’est aussi une opportunité pour ces dernières de pouvoir réaliser des projets d’investissements avec des conditions allégées et développer leurs activités, tout en bénéficiant d’un accompagnement et d’un encadrement technique », analyse Assiétou Thiam Diakhaté, responsable du département Pme chez Ecobank Sénégal. En s’articulant à ce dispositif, la banque fait le pari d’aller vers le financement de masse. « Nous nous sommes organisés en conséquence et avons mis en place une plateforme de financement pour toucher le plus grand nombre », précise Mme Diakhaté. Le dispositif de la Bceao prévoit notamment la signature de conventions entre les banques et les Structures d’appui et d’encadrement (Sae). Ce qui permet de mieux adresser les demandes de crédit des Pme-Pmi, en les aidant à s’aligner aux exigences des banques. Ainsi, « le couple Adepme-Ecobank est de loin le premier en termes de volume et de nombre de dossiers financés dans le cadre de ce dispositif », se réjouit Idrissa Diabira, Directeur général de l’Adepme. La preuve, à son avis, qu’on peut financer les Pme de manière sécurisée.
Rendre pleinement opérationnel le dispositif
Selon Seydina Aboubacar Sadikh Ndiaye, président du Comité national de pilotage du dispositif de financement des Pme, avec ce dispositif, l’encours de crédit commence à progresser au profit des Pme grâce au soutien et l’accompagnement des Structures d’appui et d’encadrement (Sae) qui sont membres de ce dispositif. Mariama Mbodji, fondatrice de la Pme Maria Distribution, loue aussi le travail de certaines Sae comme l’Adepme. « Sans l’accompagnement de cette structure, j’aurais fermé mon entreprise durant la Covid-19 », confie-t-elle.
De son côté, la Chambre de commerce de Ziguinchor, en tant que Sae, a pu accompagner 30 entreprises au niveau local. Sur les 20 dossiers transmis aux banques pour financement, 10 ont reçu un avis favorable, informe M. Badiane, espérant que pour l’autre dizaine, il y aura un dénouement favorable.
Pour le Directeur national de la Bceao, Ahmadou Al Aminou Lô, il convient, à l’issue de cette concertation, de rendre pleinement opérationnel le dispositif. Il espère ainsi la mise en place d’une coalition en vue de « rationaliser, structurer et optimiser les interventions multiples en faveur des Pme-Pmi ». M. Lô insiste sur une nécessaire synergie entre les différents acteurs. « Il urge donc de travailler autrement », dit-il. De son côté, le Ministre du Commerce, de la Consommation et des Pme, Abdou Karim Fofana, recommande d’intégrer les Systèmes financiers décentralisés (Sfd) au dispositif de la Bceao.
804 Pme financées pour un encours de 350 milliards de FCfa
D’après le Directeur national de la Bceao, les recommandations issues de cette concertation « sont à la fois pertinentes et consensuelles, offrant ainsi pour la première fois une feuille de route claire au Ministère du Commerce et des Pme pour en faire le point de centrage des politiques publiques en faveur du financement des Pme-Pmi ». Ainsi, le système bancaire et les institutions de microfinance se retrouveront parfaitement dans cette feuille de route qui leur offre une base de consolidation de l’offre de crédit au profit des entreprises, estime Ahmadou Al Aminou Lô. Il rappelle que sur la base des données disponibles à fin septembre dernier, 804 Pme ont bénéficié de financements sur le régime de ce dispositif avec un encours de 350 milliards de FCfa contre environ 250 milliards il y a de cela trois ans, soit une hausse de 32% en glissement annuel. Un pic de financement de 600 millions a même été atteint en mars 2022, précise M. Lô, promettant que la Bceao examinera avec intérêt les propositions formulées en vue d’améliorer le dispositif de promotion et de financement des Pme-Pmi.
PLÉTHORE DE STRUCTURES D’APPUI ET D’ENCADREMENT
Le défi de la complémentarité
Dans le cadre de son dispositif de soutien au financement Pme-Pmi, la Banque centrale a agréé, à ce jour, 33 Structures d’appui et d’encadrement (Sae) au Sénégal. Si certains soulignent le manque de cohérence et de clarification du rôle des uns et des autres, la plupart des acteurs semblent se réjouir de cette diversité. « Lorsque je démarrais au Sénégal en 2010-2011, il y avait beaucoup moins d’interventions d’acteurs publics dans l’accompagnement des Pme. Donc, c’est une très bonne chose d’avoir renforcé ce dispositif », observe Olivier Furdelle, Directeur général du fonds d’investissement Teranga Capital, soulignant que la tendance est « très bonne au Sénégal ». À son avis, chacun de ces acteurs a, via ses propres modems, contribué à faire émerger des graines de champions. Par exemple, Teranga Capital a financé, en même temps que la Der/Fj, l’amorçage de startups. Toutefois, dit-il, ces acteurs gagneraient à être plus coordonnés et trouver des moyens d’interventions différents pour amplifier l’impact. « Nous avons la chance d’opérer de manière très profonde dans une quinzaine de pays du continent, de Madagascar à Dakar, aussi bien en Afrique francophone qu’anglophone, je ne crois pas qu’il y ait un pays dans lequel le dispositif soit aussi complet qu’au Sénégal », renchérit Jean-Michel Severino, président d’Investisseurs et Partenaires (I&P) dans un entretien qu’il nous a accordé à Dakar, le 14 novembre dernier. En effet, en dépit qu’il soit relativement jeune, ce dispositif d’accompagnement des Pme est monté très rapidement en puissance. « Donc, c’est normal qu’il tâtonne et qu’il y ait quelques problèmes de cohérence », dit-il. Ce genre de situation est d’autant plus inévitable, à son avis, que « le Sénégal est en train de faire œuvre de pionnier, parce qu’il n’y a pas beaucoup d’exemples dont il peut s’inspirer en les copiant ». « Vu de notre perspective, on préfèrerait être dans un contexte dans lequel il y a beaucoup d’initiatives, avec certaines incohérences, que dans un contexte où on se bat contre la rareté, voire une absence d’incompréhension du Gouvernement sur le potentiel de la création d’emplois à travers la start-up ou la Pme », conclut Jean-Michel Severino. Un constat que partage Assiétou Thiam Diakhaté, Directrice de la banque commerciale chez Ecobank. Selon elle, la diversité des Sae est « nécessaire », parce que le tissu de Pme-Pmi est très large. En effet, d’après le recensement 2017 de l’Ansd, 99,8% des entreprises sont constituées de Pme (plus de 400 000 sur un nombre total de plus de 458 000 entreprises). « Le défi c’est d’aller vers une bonne coordination des Sae, dans la standardisation de l’offre pour qu’on puisse parler le même langage », estime Mme Diakhaté. Du côté des Pme aussi, on insiste sur la complémentarité des Sae. « C’est mieux d’avoir pour chaque volet un acteur dédié que d’avoir une superstructure dont l’efficacité serait limitée par les lourdeurs bureaucratiques », estime Mariama Mbodji, fondatrice de la Pme Maria Distribution. L’un dans l’autre, soutient Jean-Bertrand Badiane, secrétaire général de la Chambre de commerce de Ziguinchor, il est nécessaire d’avoir une meilleure coordination entre les Sae qui « doivent se mettre dans une corrélation et mûrir une stratégie globale de soutien ».
Vers un plan d’actions intégré au Pap-2A
À l’issue de ce processus de concertation, les 47 recommandations sur le financement des Pme seront déclinées sous forme de plan d’actions intégré qui va réunir tous les acteurs concernés et articulé au Pap-2A, indique Seydina Aboubacar Sadikh Ndiaye, président du Comité national de pilotage du dispositif de financement des Pme. Ces recommandations concernent, entre autres, le renforcement du dispositif Pme-Pmi de la Banque centrale, l’éducation financière des Pme qui ne maîtrisent pas forcément les produits financiers et les procédures des banques. « C’est pourquoi, dans le cadre du dispositif, on a des Structures d’appui et d’encadrement (Sae) qui les accompagnent pour préparer leurs dossiers et suivre tout le processus de remboursement afin de réduire la frilosité des banques à prêter de l’argent et le taux de rejet des dossiers », souligne M. Ndiaye, rappelant que le taux de défaut reste élevé au Sénégal (30%).