Le Président Macky Sall, qui présidait hier la célébration de la Journée nationale de l’élevage (Jne) à Tambacounda, considère que, compte tenu des efforts consentis dans le sous-secteur de l’élevage, le Sénégal va arrêter d’importer du lait d’ici 3 à 5 ans.
Dans le cadre de l’intensification de la production laitière, 1200 génisses vont être importées en janvier 2023. Et en 2024, le Sénégal compte en importer 2500, a annoncé hier le président de la République à l’occasion de la célébration de la 8e édition de la Journée nationale de l’élevage à Tambacounda. Ainsi, espère Macky Sall, le Sénégal va arrêter d’importer du lait d’ici 3 à 5 ans. En effet, rappelle le chef de l’Etat, beaucoup d’efforts sont en train d’être consentis pour l’amélioration génétique visant à renforcer la production de lait et de viande. De 30%, la subvention allouée aux importateurs de génisses au Sénégal a été ainsi portée à 50%. Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’un programme de modernisation spécifique des filières animales, pour réduire significativement les importations de lait au Sénégal, mais également de viande. C’est toujours dans cette perspective de consolidation que Macky Sall place le premier Recensement national de l’élevage du Sénégal qu’il compte lancer dont le but est d’avoir une maîtrise des données sur l’élevage.
De 2012 à 2023, souligne-t-il, le budget du ministère de l’Elevage et des productions animales a triplé, en passant de 9,56 milliards de francs Cfa à 28,4 milliards de francs Cfa, avec les réformes du cadre réglementaire et fiscal. A cela, s’ajoutent le recentrage des objectifs du Fonstab dont il dit augmenter «le budget de 3 milliards à 5 milliards de francs Cfa ; ce qui a permis de financer en 2022, 550 projets sur 723 projets transmis aux partenaires financiers, la mise en œuvre de la 2ème phase du Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel (Praps2-Sn) d’un montant de 30,18 milliards de francs Cfa, le déploiement de financements adaptés à toutes les filières du secteur à travers les guichets et programmes de la Der/fj ; interventions qui s’élèvent globalement à 9,2 milliards de francs Cfa (sur la période 2018-2022) pour près de 18 000 promoteurs et bénéficiaires, l’amélioration des conditions de travail des agents du secteur de l’élevage avec l’acquisition de 35 véhicules pick-up et 140 motos, ainsi que la revalorisation du traitement salarial et des rémunérations des agents», entre autres.
Le thème de la 8e édition de la Jne porte sur la «Modernisation et intensification des systèmes d’élevage pour une compétitivité des chaînes de valeur animale et la souveraineté alimentaire». Face aux nombreux défis climatiques, sanitaires, économiques et sécuritaires, explique Macky Sall, «ce thème interroge notre capacité à agir positivement sur toute la chaîne de valeur, de l’approvisionnement à la commercialisation, en passant par la production, le développement des ressources humaines et la mise en place d’infrastructures de qualité». Le Président se félicite ainsi de la pertinence des orientations des travaux préparatoires à cette journée qui mettent l’accent sur, entre autres, l’adoption du Code pastoral. C’est conscient de cet impératif, et à la suite d’un long processus d’élaboration participatif et inclusif, qu’il a fait adopter, mercredi, en Conseil des ministres, le Projet de loi portant Code pastoral qui, «au terme de son approbation, viendra renforcer les instruments de notre politique en matière d’élevage.
Tout comme le Programme national de développement intégré de l’élevage au Sénégal (Pndies), financé à hauteur de 50 milliards de francs Cfa, participera à la modernisation du secteur».