Le temps d’un week-end, l’église catholique de Vélingara a renoué avec les ambiances carnavalesques et festives, moment pendant lequel le religieux a partagé la cour du Collège Jean-Paul 2 avec la bonne humeur, l’ambiance. La diversité socio-culturelle de la Casamance s’est exprimée, vendredi, samedi et dimanche, dans le Fouladou à travers les danses peules, mancagnes, diolas, balantes et baïnouks pour accueillir les pèlerins, mais aussi pour égayer leurs soirées dans une ville que certains parmi les 1500 pèlerins présents venaient de découvrir.
Après la messe du dimanche dirigée par l’Evêque de Kolda, Monseigneur Jean Pierre Bassène, place aux discours. Le speech qui a, entre autres, attiré l’oreille du grand public fut celui d’une jeune fille qui a interpellé autorités religieuses et administratives. Elle a résumé son invite à une inclusion de l’enfant dans les prises de décision les concernant dans le respect de leurs droits, de tous leurs droits, mais dans les investissements à consentir pour la Nation en ces mots : «Toute décision que vous prenez concernant l’enfant sans l’enfant est contre l’enfant.» Elle a invité les décideurs politiques à faire de l’inclusion leur crédo : dans les politiques publiques mais aussi dans l’éducation. Elle s’est plainte que près des ¾ des 9 millions d’enfants du Sénégal ne vont pas à l’école, ceux qui vont à l’école reçoivent leurs premières leçons dans une langue qui n’est pas la leur. Puis de marteler ! «Les Droits de l’enfant ne sont pas conditionnels, ils sont universels et ne sont pas négociables.» Elle a appelé à la valorisation des droits de l’enfant par leur vulgarisation.
Le Gouverneur de la région de Kolda, Saër Ndaw, qui a suivi la messe et les discours, s’est adressé aux jeunes, d’abord, puis aux enfants, en se référant au thème de la journée qui est : «Marie se leva et partit à la hâte.» Il a déclaré : «Les jeunes doivent méditer ce thème et se lever pour aller vers la découverte de leur avenir. Leur avenir c’est dans le travail. Leur avenir c’est être accompagnés par les nouvelles technologies, mais attention à celles-ci ! Hâter le pas ne veut pas dire se précipiter. Il faut faire attention avec les nouvelles technologies qui prennent trop de temps aux jeunes. J’appelle les jeunes à faire preuve d’intelligence dans l’utilisation des réseaux sociaux pour un lendemain meilleur. Il faut que les jeunes soient plus dynamiques, naviguent dans le temps de l’action. Ils peuvent bien faire avec les réseaux sociaux et se rendre utiles pour eux-mêmes et pour leur communauté. Que les jeunes refusent d’être assis tout le temps, ils doivent se lever et aller travailler. Avoir de l’ambition, l’ambition c’est refuser d’être bon quand on peut être meilleur. A travers les réseaux sociaux, on peut être libre comme on peut se priver de liberté. Donc contrôler ce que l’on fait dans les réseaux sociaux.» Pour ce qui concerne les enfants, M. Ndaw a noté : «Tous les droits des enfants ne peuvent être pris en charge que par les adultes. Une prise en charge qui se fait dans l’inclusion et non dans l’exclusion. Tous les actes que nous posons en faveur des enfants prennent en considération leur inclusion. C’est la base de l’équité sociale. Si nous voulons satisfaire l’intérêt général, nous devons faire dans l’équité sociale, c’est-à-dire gérer l’inclusion dans la prise en charge des droits des enfants.»
Dans son homélie empreinte de solennité, Monseigneur Jean-Pierre Bassène, Evêque de Kolda, a aussi titillé le thème relatif à l’usage immodéré, et parfois contraire à la morale, des réseaux sociaux par les jeunes. Et de citer nommément, Twiter, Facebook, Instagram, Tik-tok. Il les a invités à les utiliser de manière intelligente. Ces sites, selon l’Evêque, peuvent être mis au service de l’Eglise. «Transmettre l’Evangile à travers les réseaux sociaux, évangéliser les uns les autres, les uns par les autres, redoubler d’ingéniosité dans les réseaux sociaux pour la cause de l’Evangile.»
Le Curé de la Paroisse Saint-Joseph de Vélingara, hôte de la journée, a, quant à lui, nommé les maux dont souffrent les jeunes générations de catholiques ; maux dont ils doivent se tirer en acceptant de s’attacher à l’enseignement des Evangiles, en se mettant au service de Dieu. Ces maux ont pour noms, selon l’Abbé Théodore Coly, «l’exploitation par le travail, les comportements à risques (drogue, alcool), la maltraitance, la négligence, les abus sexuels, la traite d’enfants, la délinquance juvénile».
Le doyenné de Témento, situé dans le département de Goudomp, région de Sédhiou, a été choisi pour accueillir la rencontre du genre de l’année 2023.