Dans le monde, le coût de production des denrées agricoles est un déterminant majeur dans la formation des prix et donc de l’accessibilité des aliments. Avec la guerre entre la Russie et l’Ukraine, différents intrants agricoles ont vu leur prix s’envoler.
En 2022, les achats d’intrants agricoles dans le monde devraient atteindre un nouveau pic. Selon la dernière édition du rapport bisannuel de la FAO sur les « Perspectives de l’alimentation » publiée le 11 novembre dernier, la facture des importations d’engrais, d’énergie, de semences et de pesticides est prévue pour s’élever à 424,3 milliards $.
Ce niveau en hausse de 48 % d’une année sur l’autre représenterait plus du double du montant enregistré en 2020. D’après l’organisme onusien, cette flambée est d’abord liée à la hausse des cours du gaz naturel ainsi que des engrais azotés qui ont par exemple connu un bond de 300 % de leur prix sur le premier semestre 2022 par rapport à l’année 2021 dans le sillage de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
Ces deux éléments devraient respectivement voir leurs enveloppes d’achat progresser respectivement de 58 % et de 56 % en 2022 pour un total cumulé de 365,5 milliards $, soit environ 86 % du montant total prévu.
Globalement, selon la FAO, cette hausse des prix des intrants pourrait conduire dans plusieurs pays en développement à une baisse des applications de produits dans les champs. Une situation synonyme de réduction de la productivité et de l’offre alimentaire sur le plan intérieur qui devrait encore un peu plus dégrader l’état nutritionnel de populations déjà fragiles.
En Afrique subsaharienne par exemple, 27 milliards $ devraient être dépensés en 2022 dont 90 % seront consacrés aux achats d’énergie et d’engrais. Un montant global en hausse de 34 % d’une année sur l’autre.
Il faut noter que parallèlement à la hausse des importations d’intrants, la valeur mondiale des achats de produits alimentaires est prévue pour atteindre 1 940 milliards $ en 2022, soit 10 % de plus qu’en 2021 et un niveau historique.
L’Afrique subsaharienne devrait allouer 4,8 milliards $ de plus pour ses importations alimentaires qui devraient atteindre 59,6 milliards $ cette année malgré une baisse attendue des volumes.
Ceci en raison notamment de la dépréciation des monnaies de plusieurs importateurs vis-à-vis du dollar et de l’appréciation des cours des produits de base liée au conflit russo-ukrainien déclenché depuis le 24 février dernier.