Ce racisme primaire, en appel au phénomène de l’immigration comme prétexte, ne peut plus être considéré comme un épiphénomène (Par Cheikhe Hadibou Soumaré)
Je l’avais dit dans un de mes écrits « Le monde d’aujourd’hui s’il ne veut pas être le réceptacle du choc des cultures, le choc des civilisations, le choc des ambitions inconsidérées qui frisent l’égoïsme n’aura d’autres choix que le respect des différences, la prospérité pour le plus grand nombre, la dépollution de l’espace politique… Attention à la désillusion et au déclin des vendeurs d’illusions ».
Si maintenant, à l’ère des vendeurs d’illusions, un représentant « d’une partie du peuple français », pour ne pas dire du peuple français, peuple que je respecte dans toutes ses composantes, peut par pure démagogie politicienne, parler avec une telle légèreté, dans l’enceinte siège des représentants du peuple Français, je ne peux que dire, que « la ligne rouge a été franchie ».
Qu’on ne vienne pas invoquer la surprise, tout le monde voyait venir depuis des décennies, cette haine montante envers les immigrés, même si certains d’entre eux, une minorité, n’est pas exempt de reproche… et je le disais encore « dans quelle école enseigne-t-on que l’exception fait la Règle ».
Sans aucune surprise, par fierté, les Africains réagissent depuis hier, ceux qui ont ou non connu le Colon, pour défendre leur honneur blessé, parfois avec une violence verbale à la mesure de tels propos.
Cet homme, à l’intelligence limitée par l’obsession de la haine, animé du seul désir d’exister dans son pays, mérite plus que du mépris.
Ce racisme primaire, en appel au phénomène de l’immigration comme prétexte, ne peut plus être considéré comme un épiphénomène.
On oublie très souvent que le problème de l’immigration, avec ses conséquences parfois néfastes, n’est pas l’apanage de la seule France. Il est également France-Africain au coût de 1 pour 100. Mais la coloration prise par l’immigration, accolée à des comportements de hors la loi comme motif de rejet, est devenue si récurrente qu’il y a lieu de s’inquiéter de la fracture perceptible de jour en jour, entre la France et l’Afrique. Certains génies de la corrélation en sont même arrivés à corréler noir-immigration-hors la loi.
Qu’un hors la loi soit traité conformément à la loi soit, qu’un hors la loi soit coloré noir et ensuite présenté comme tout ce qui est noir est hors la loi est inacceptable et ne relève pas de la responsabilité.
La France par la pratique et la posture de certains de ses fils, même minoritaires soient-ils, ne verra peut-être jamais, un Premier Ministre issu de l’immigration si déjà un Ministre pose problème.
Cette approche véhiculée et entretenue par une partie de la technostructure politique Française conduira, irrémédiablement, à la fracture définitive entre les peuples Africains et Français si cette trajectoire n’est pas corrigée, à l’image de cet astéroïde pour ne pas toucher la terre.
Il devient urgent en Europe et tout particulièrement en France, de changer de paradigme de gouvernance de l’immigration.
Les élites Africaines seront forcément du côté des peuples qui les ont élus, pour défendre entre autres, leur honneur et leur dignité.
Car trop c’est trop… Y A EN MARRE., pour emprunter un slogan bien de chez nous le Sénégal, PAYS DE LA TERANGA. L’Afrique en a marre d’être le dindon de ces farceurs incultes.
Comment un homme « sauvage » du 21eme siècle à l’image de Fou, censé avoir été bercé par les lumières, peut avoir un tel jugement à l’égard de l’homme civilisé Africain que je suis.
Comment l’esclave d’hier, le colonisé d’hier, le « sauvage » d’hier peut-il être dans la position du civilisé, du civilisateur, si ce n’était par la magie de la mondialisation de la démagogie.
Les Africains, malgré tout ce qu’ils ont subi des siècles durant, ont fait leur part de l’universel en cohabitant sur leur sol, dans la plus grande élégance d’homme tout court, avec des Français qui eux méritent d’être des Français citoyens d’un monde ; des citoyens ouverts « aux apports fécondants des cultures ». Ceux-là sont une partie de nous, conformément à notre culture et ont tout notre respect.
Cette polémique nauséabonde, fruit du désir d’exister de FOU…NASSE, pris dans la NASSE est celle de trop que l’Afrique ne peut plus accepter.
C’est pourquoi, comme pas mal d’Africains, je ne me tairais pas face à de telles saletés linguistiques que même des excuses ne penseraient, tant la blessure portée à notre honneur, à notre dignité d’Africain est si profonde.
Haïr est un droit, aimer est aussi un droit mais, ces droits ne sont pas des biens appartenant à un peuple du seul fait de la couleur de sa peau.
Ceci démontre une fois de plus, qu’on peut être blanc et avoir un cervelet de… COQ qui chante dès qu’apparaissent les premières lumières de l’aube et se terre dès les prémisses du couchant : ces genres FOU… NASSE sont sur le couchant.
S’agissant de l’immigration, voilà un dossier qui devait être traité avec responsabilité. Ce ne sont ni les immigrés encore moins leurs dirigeants qui ont créé la mondialisation avec ses conséquences d’émergence de deux mondes : celui des populations les plus vulnérables dont font partie les abonnés au smig à 1000 euros dans vos pays et un monde de l’opulence.
En face des supposés milliards d’euros tirés de l’assistance publique, il y a les billions d’euros tirés de l’économie Africaine, il faut savoir raison garder.
Personne ne veut d’un citoyen du monde qui transgresse les lois d’un pays. Concernant par exemple la drogue, la différence est qu’en Afrique, ceux qui ont introduit la dure dans nos stations balnéaires dans les années d’après les indépendances, étaient jugés conformément à la loi applicable à tout délinquant, abstraction faite de la couleur de la peau : il faut savoir raison garder.
Quand vous créez le monstre de la mondialisation croyant en profiter et que vous émergez parmi les derniers, ne vous en prenez pas à l’immigré, vous n’avez à vous en prendre qu’à vous-même : il faut savoir raison garder.
Enfin, nos actes d’aujourd’hui tracent les lignes de ce que sera notre posture de demain, c’est pourquoi quand l’envahisseur d’hier par la colonisation devient l’envahi d’aujourd’hui par l’immigration… À QUI LA FAUTE si chacun était resté chez soi ? Il faut savoir raison garder.
Les Nobels nous édifieront peut-être un jour, sur la problématique démagogique du monde d’aujourd’hui et ses conséquences éventuelles sur l’avenir de cette jeunesse sans repère, à cause de politiciens véreux.
En attendant sachons raison garder.
Abandonnons le populisme irresponsable, devenons des personnes responsables, l’Afrique d’hier n’est pas celle d’aujourd’hui.
Ce qui était accepté hier… Insulter sans réponse pour la supposée peur du blanc n’est plus. C’est pourquoi, recevant en direct, à l’aide des technologies de l’information, en pleine figure les insultes des ignorants, nos jeunes Africains de l’universel deviennent de plus en plus caustiques et parfois haineux.
Sachons raison garder avant qu’il ne soit trop tard.
L’Afrique continuera de défendre sa culture et ses valeurs, même si elles sont absentes de ces valeurs dites de… L’universel, exclusion considérée comme du mépris par bon nombre d’Africains qu’ils le disent tout haut ou non.
Assumez avec regret peut être, ces propos non équivoques, même si certains veulent, par la perche interprétative, sauver le soldat Fou pris dans la NASSE.
Ne soyez pas dans l’indignité d’invoquer aussi LA FOURCHE DE LA LANGUE, ou une quelconque autre interprétation des propos bien audibles, dans une ASSEMBLÉE QUI DIT REPRÉSENTER LE PEUPLE FRANÇAIS DANS TOUTE SA DIVERSITÉ … à moins que la diversité Française, pour certains, n’est que Blanche.
QUAND le FOND remonte, il ÉCLIPSE la FORME DU CIVILISÉ quand on est en plein dans un racisme non assumé.
J’espère que tous les Élus du peuple Africain, sauront défendre l’honneur de leurs Mandants Africains qui sont profondément blessés.
Cheikhe Hadjibou SOUMARÉ
Ancien Premier Ministre du Sénégal.