En s’offrant la deuxième place du Ballon d’or, il est devenu le 2ème joueur du continent africain a monté sur le podium. Sadio Mané vient d’inscrire à jamais son nom dans le panthéon de l’histoire mondiale mais aussi du Sénégal. A l’image de Amadou Dia Ba pour l’athlétisme, Mame Maty Mbengue, Loin des pistes, pelouses ou sautoirs, une curée de dirigeants émérites ont réussi à faire tomber le plafond de verre. De Lamine Diack, premier africain à dirigeant la plus haute instance de l’athlétisme, à Amadou Gallo Fall, promoteur de la Basketball africa League, en passant par Abdoulaye Sèye « Moreau » ancien président de la FIBA monde, à Mamadou Diagna Ndiaye, le monsieur JO du Sénégal, chacun dans son domaine respectif, aura réussi à poser des actes dans l’univers du sport et aujourd’hui gravés dans la postérité.
Sadio Mané
Le Ballon d’Or du cœur
Avec sa distinction au Ballon d’Or, Sadio Mané est rentré dans le cercle restreint des Sénégalais qui ont inscrit leurs noms dans le panthéon de l’histoire du sport mondial. L’enfant Bambali s’est inscrit dans la même lignée des sportifs qui ont inscrit leur nom dans les tablettes de l’histoire mondiale en hissant les couleurs du Sénégal dans les plus hautes sphères du sport. Depuis le sacre de George Weah, Ballon d’or en 1995, Sadio Mané a signé la performance qu’aucun autre joueur africain n’était parvenu : monter sur le podium de cette prestigieuse récompense. Une distinction qui couronne la série de performance réalisée avec l’Equipe nationale du Sénégal en l’offrant la Coupe d’Afrique des nations, meilleur joueur de cette même CAN 2021, avec en prime le titre de meilleur joueur de la compétition. Quand on ajoute à ce palmarès le trophée de la Coupe de la ligue anglaise et de la FA Cup et de finaliste de la Ligue des champions avec son club de Liverpool, Sadio Mané était rentré un peu en plus dans la légende. Avec au bout de cette exceptionnelle saison 2021-2022, le deuxième Ballon d’Or. Dans ce tableau, seul El hadji Diouf, son aîné en sélection, avait jusqu’ici réussi à remporter à deux reprises le trophée de meilleur joueur africain (2001 et 2002). En dehors des pelouses, l’attaquant des Lions a également marqué son empreinte dans le terrain social et récompensé par le «Prix Socrates», initié cette année, pour son investissement dans des projets sociétaux et caritatifs. En somme, pour le développement de son village natal de Bambali où il a financé, la réalisation et la construction d’un hôpital, d’une école, d’une station-service, d’un bureau de poste, d’antenne 4G, d’un terrain de football.
Amadou Dia Bâ
L’unique médaillé olympique
Un seul sénégalais a remporté une médaille dans l’histoire des Jeux olympiques : Amadou Dia Bâ, vice-champion du 400 m haies masculin à Séoul en 1988. 32 ans plus tard, son temps figure toujours dans le top 10 des plus rapides de l’épreuve. Déjà finaliste en 1984 aux Jeux olympiques de Los Angeles avec une cinquième place, les quatre années qui se sont écoulées entre les Jeux olympiques de 1984 et ceux de 1988, avaient permis à l’athlète sénégalais du 20ème siècle de s’étalonner avec les grosses pointures dans chaque épreuve : Ed Moses, Andre Phillips et les Allemands, Harald Schmid et Edgar Itt. Le 25 septembre 1988 sera marqué d’une pierre blanche de l’olympisme sénégalais et tout simplement dans les années. Dans un stade olympique de Séoul, Amadou Dia Ba accède à la deuxième marche du podium. Il est battu sur la ligne d’arrivée du 400 m haies par l’Américain André Phillips. 34 ans plus tard, son temps figure encore dans le top 10 des plus rapide de l’épreuve. Au vu de cette performance monde, Amadou Dia Ba est sans doute le plus grand athlète de tous les temps.
Amy Mbacké Thiam
L’intouchable athlète
Dans cette même discipline de l’athlétisme, Amy Mbacké Thiam a marqué une empreinte indélébile dans l’athlétisme sénégalais qu’elle a hissé au sommet mondial. Son palmarès rempli avec un total de 15 médailles, 2 aux championnats du monde d’athlétisme, une aux Jeux de la Francophonie, 4 aux Jeux Africains et 8 aux championnats d’Afrique d’athlétisme est aussi une référence. Jusqu’ici, l’ancienne pensionnaire du club de Dial Diop et ensuite du CIAD est intouchable au niveau palmarès. Ce, pour avoir été la seule athlète à accrocher au cou une médaille mondiale. Demi-finaliste aux championnats du monde à Séville en 1999 sur le 400m, Amy Mbacké se pare d’or sur la distance de 400 mètres aux Jeux de la Francophonie à Ottawa, toujours au Canada. Deux ans plus tard, c’est la consécration décrochée plus tard avec le titre de championne du monde à Edmonton en 2001. Un couronne mondiale titre qu’elle cèdera à la mexicaine Ana Guevara lors des Mondiaux de Paris en 2003. Elle se contente de la médaille de bronze, son 2ème et dernier podium mondial. Au niveau continental, son palmarès a été élogieux. Après la médaille d’or avec l’équipe féminine du relais 4x400m aux championnats d’Afrique d’athlétisme de Brazzaville en 2004, elle décrochera son premier titre en individuel aux championnats d’Afrique 2006 en Ile Maurice. En plus de 6 autres médailles aux championnats d’Afrique d’athlétisme (2 en argent et 4 en bronze) en individuel et en relais, elle y a ajouté ses 4 médailles (3 en argent et une en bronze) glanées aux Jeux Africains. Elle attendra 14 années avant de disputer ses premiers et uniques Jeux olympiques à Londres en 2012. Sa longévité au plus haut niveau est aussi remarquable qu’inspirante.
MAME MATY MBENGUE
Une Lionne du basket dans la légende mondiale
Si elle n’a réussi dans sa riche carrière de basketteuse, à décrocher un titre mondial avec l’équipe, ’ancienne internationale sénégalaise de Basket-Ball Mame Maty Mbengue comptera parmi les illustres personnalités sportives du Panthéon sportif mondial après sa sélectionnée dans la classe 2022 du Hall All Fame de la FIBA qui regroupe neuf personnes. Une distinction qui consacre le parcours exceptionnel et sa contribution au développement du basketball mondial. L’ancienne intérieure des Lionnes du Sénégal, fait partie du 5 majeur de la FIBA Hall of Fame 2022, dévoilé par l’instance mondiale du basket. Cinq fois médaillée d’or à l’Afrobasket (1984, 1990, 1993, 1997, 2001), deux fois médaillée d’or aux Jeux Africains (1995, 1999), 4 fois MVP de l’Afrobasket, médaillée d’or aux Jeux de la Francophonie en 1997, Mame Maty Mbengue est ainsi la première femme africaine à entrer dans le Hall of Fame. La quintuple championne d’Afrique qui, sera distinguée le 30 novembre prochain en Suisse, devient même la première femme africaine à accéder à ce rang et la troisième personnalité sénégalaise à entrer dans l’histoire du basket-ball mondial après Abdoulaye Sèye Moreau et Mathieu Faye.
LAMINE DIACK
L’empreinte mondiale dans le premier sport olympique
Avec sa disparition cette année, à l’âge de 85, l’ancien patron de l’athlétisme mondial, Lamine Diack reste un des symboles vivants du sport sénégalais et mondial. Il a été le premier président non-européen à gérer l’institution du premier sport olympique (IAAF) et surtout fondateur de la Confédération africaine d’athlétisme. Brillant athlète sur la longueur où il détenait le record d’AOF qui s’est illustré avant les indépendances à la discipline du saut en longueur.
Devenu champion de France avec un saut de 7,63 mètres, il a réussi à battre son propre record en 1959 avec 7,72 mètres pour se hisser à la tête du championnat de France universitaire. Pendant des années, recordman du Sénégal dans la spécialité du saut en longueur et footballeur au Foyer France Sénégal (Ffs), Lamine Diack a réussi à marquer son empreinte dans l’administration du Sport.
Devenu ensuite l’entraineur du Foyer France Sénégal, puis directeur technique pour l’équipe nationale de football du Sénégal, de 1964 à 1968, il mène en même temps des activités politiques et de dirigeant sportif national puis international.
Il héritera du poste de secrétaire d’Etat aux Sports. Sa carrière prend une dimension mondiale quelques années après. En 1973, il devient le premier président de la Confédération africaine d’athlétisme.
En 1974, il est membre du Comité national olympique sénégalais (CNOS), dont il deviendra président de 1985 à 2002. C’est en 1999, à l’issue d’une séance extraordinaire après le décès de Primo Nebiolo, dont il était le vice-président, qu’il sera élu à la tête de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF). Le 24 août 2011, lors du 48e Congrès de l’IAAF, il est réélu à la tête de l’institution pour un mandat de quatre ans, avec 173 voix contre 27. Son rôle déterminant dans le développement, le maillage et la pratique de l’athlétisme se manifesteront partout à travers le monde et jusqu’à sa retraite.
ABDOULAYE SEYE «MOREAU»
Seul dirigeant sénégalais dans le «Hall of fame» de la FIBA
A côté des anciennes gloires et champions d’Afrique, Mathieu Faye et Mame Maty Mbengue, ancien président de la Fédération internationale de basket amateur (Fiba) Abdoulaye Sèye «Moreau» est le seul dirigeant sénégalais à trouver une place dans le «Hall of fame» de la FIBA.
Cette distinction mondiale qui consacre le parcours exceptionnel et sa contribution au développement du basketball mondial. Abdoulaye Sèye s’est illustré dans cette dernière discipline sportive. Brillant basketteur, dirigeant modèle, ce cadre du sport africain a, durant des décennies, réussi à faire l’unanimité autour de sa personne.
Après avoir été joueur entre 1955 et 1965, et continué en tant qu’arbitre international de la discipline (1965-1975), il dirigera la Fédération sénégalaise de basket-ball de 1974 à 1993. Après 16 ans de présidence de la FSBB, Abdoulaye Sèye avait assumé la charge de président de la Fédération internationale de basket-ball amateur (FIBA Afrique) pour la période 1993-1998 avant son élection comme président de la FIBA-monde, poste qu’il occupera de 1988 à 2002.
Il devint ainsi le premier africain à être porté à ce niveau de responsabilité pour le basket-ball mondial.
Dans la galerie des gloires sénégalaises, on retrouve d’autres icônes qui se sont illustrés au plan mondial. Amadou Dia Ba, figure sans doute aux premières loges.
Abdoulaye Sèye avait assumé la charge de président de la Fédération internationale de basket-ball amateur (FIBA Afrique) pour la période 1993-1998 avant son élection comme président de la FIBA-monde, poste qu’il occupera de 1988 à 2002.
Il devint ainsi le premier africain à être porté à ce niveau de responsabilité pour le basket-ball mondial.
MAMADOU DIAGNA NDIAYE
«Le M. JO du Sénégal»
Après le juriste Kéba Mbaye, le Président de l’IAAF Lamine Diack, l’ancien ministre des sports du Sénégal Youssou Ndiaye et Amadou Barry, Mamadou Diagna Ndiaye, deviendra le cinquième sénégalais à intégrer le prestigieux comité international Olympique (CIO).
C’est au compte de ce membre du Comité international olympique (CIO) depuis 2015 qu’il faut mettre la désignation du Sénégal comme premier pays africain à recevoir les JO de la jeunesse en 2026.
La commission exécutive du CIO a pris la décision de proposer le Sénégal comme hôte des 4es Jeux Olympiques de la Jeunesse d’été (JOJ) en 2026 devant le Botswana, le Nigeria et la Tunisie.
AMADOU GALLO FALL
Le grand boss de la BAL
Porté par la Ligue nord-américaine de basket (NBA) à la tête du championnat professionnel d’Afrique, qui a vu le jour en 2020, Amadou Gallo Fall a rejoint le cercle des dirigeant qui pèse dans le giron du sport mondial et particulièrement le basketball. Une discipline qu’il a aidé à avoir un ancrage dans le continent africain.
Vice-président de la NBA et directeur général pour l’Afrique de 2010 à 2020, il va quitter ses fonctions pour diriger depuis janvier 2020 la Basketball Africa League (BAL) pour le compte de la NBA. Une compétition qui regroupe depuis la saison 2021, les 12 meilleurs clubs africains.
Diplômé de l’University of the District of Columbia en 1993, il a travaillé pour Dallas Mavericks de 2001 à 2009 en occupant respectivement les postes de Director of Scouting (2001/2005) et de Vice President of International Affairs et Director os Player Personnel (2005/2009).
Sous la direction d’Amadou Gallo Fall, la NBA a élargi ses efforts de développement du niveau débutant à l’élite sur l’ensemble du continent, ainsi que pour la Jr. NBA, le Basketball Without Borders (BWB) Afrique, programme mondial de la NBA et de la FIBA pour le développement du basket-ball et de la sensibilisation communautaire, a été organisé 16 fois en Afrique.
Amadou Fall est également le fondateur de SEED (Sports pour l’Education et le Développement Economique). Il est récompensé à plusieurs reprises pour sa contribution à la croissance du basket-ball et au développement de la jeunesse sur le continent africain. Il a notamment reçu le Prix African Leaders 4 Change en 2017 et le Prix Leadership sport business en 2018.
FATOUMATA SAMOURA
Femme la plus puissante du sport mondial
Nommée secrétaire générale de la Fédération internationale de football (Fifa) lors du 66e congrès de la Fifa du 20 juin 2016 à Mexico, la Sénégalaise Fatma Samoura a été désignée « femme la plus puissante du sport mondial » par le magazine Forbes. Elle a réussi à imposer sa marque, en tant que première africaine à ce niveau de responsabilité. Avant d’être propulsé au sommet du football mondial, la diplomate sénégalaise a débuté sa carrière au Nations Unis à Rome en tant que responsable de la logistique du Programme alimentaire mondial en 1995, avant d’être la représentante nationale, coordonnatrice adjointe pour les opérations humanitaires dans 7 pays. La nomination de Fatoumata Samoura, qui n’avait aucune expérience des organisations sportives, au sommet du football mondial, a été vue comme un vent nouveau à la FIFA. «Ma nomination en 2016 a été un signal fort que la Fifa, une organisation dominée par les hommes, s’ouvre à la diversité. Nous avons désormais une représentativité des femmes à tous les niveaux de l’administration de la Fifa», reconnaissait-elle. Le patron de la Fifa Gianni Infantino a témoigné qu’elle est «dotée d’une grande personnalité. Elle a l’habitude de gérer de grandes organisations et des budgets importants».
PAPE DIOUF, SITAPHA SAVANÉ…
Ces dirigeants qui ont ouvert la voie
Dans cette cuvée, d’autres dirigeants à bousculer l’ordre établi et accéder à des postes non dévolus aux nationaux ou non-européens, des sportifs sénégalais ont réussi à faire tomber le plafond de verre. Dans le lot, on peut citer l’arrivée de Pape Diouf qui a sans doute ouvert la voie aussi bien aux sportifs sénégalais qu’africains. Journaliste sportif, agent de joueurs, celui qui revendique sa double culture sénégalaise et française comme une richesse, est devenu le premier noir à prendre la tête d’un club français, l’Olympique de Marseille.
Joueur professionnel qui évolue en Espagne depuis les années 2000, Sitapha Savané peut entrer dans cette catégorie de sportifs sénégalais à tracer leur sillons au plus haut niveau. Présenté comme une légende et leader historique du Club de Las Palmas, l’international sénégalais a été porté, depuis le 25 août dernier, comme dirigeant du club espagnol. Ce, après la démission d’Enrique Moreno et une carrière de joueur professionnel entamée depuis 2000.