*Originaire de Fodéboré
(région Labé Guinée Conakry), ce fils d’un chef de Canton respecté a connu un parcours parsemé d’embûches.
- Victime d’un chavirement de pirogue en route vers la Guinée-Bisau, il en sortit indemne.
*Choisi comme Bilal de la Grande Mosquée de Médina Baye pendant plus de 60 ans, sa descendance assure cette charge jusqu’à ce jour.
Cheikh Al Islam Cheikh Ibrahima Niass dit Baye fut le plus africain de nos grands maîtres Soufis.Tant son appel a été entendu au-delà de nos frontières. Thierno Amadou Diallo était de ceux-là qui ont très tôt rallié à sa cause extra muros.
Né en 1905 à Fodéboré, localité situé dans l’ancien Cercle de Labé (Guinée Conakry), Thierno Amadou Diallo fut un grand Soufi. Le fils du grand notable et Chef de Canton Thierno Aboubacar Diallo et de la très dévouée Sokhna Mariama Sahada a vécu une vie digne d’être vécue.
Éducation
Thierno Amadou Diallo a vécu dans une ambiance baignée de foi. Son père, grand chef de Canton respecté et respectable était également un grand Cadi. Il tenait un « Daara » qui étrenna les premiers pas du jeune Amadou Diallo. Pour dire ,ce fut lui qui assurait, le premier, toute son éducation islamique.
Le chavirement d’une embarcation auquel il était à bord vers Bisau (Guinée)
Après avoir fréquenté l’école de son père, Thierno Amadou Diallo a acquis l’âge d’entrer dans la vie active. Son père Thierno Aboubacar Diallo qui tenait à sa réussite comme à la prunelle de ses yeux, vendait une bonne partie de son troupeau pour le mettre le pied à l’étrier. Le jeune Amadou qui a pris l’argent acheta une bonne quantité de « pémé »(perles très convoitées à l’époque par les femmes): » Mame Thierno Aboubacar Diallo tenait à la réussite de son fils. Il le lança dans le commerce. La vente des « pémés » était un bon filon. Ce produit valait plus que de l’or. Mais, en route vers la Ville de Bisau (Guinée) qui se trouvait être un centre florissant, la pirogue qui le transportait à bord avec beaucoup d’autres personnes fut victime de naufrage. Mame Thierno Amadou Diallo fut sorti indemne de ce drame. Il se réveilla le matin dans un village proche et fit un rêve. Il voyait dans un grand arbre appelé » « Dahwa » Cheikh Al Islam Cheikh Ibrahima Niass dit Baye lui dire: » On peut partir en aventure hors de son pays mais, le réussir est entre les mains de Dieu. Ne vous laissez pas obsédé par n’importe quelle situation », s’est expliqué son petit-fils et homonyme Thierno Amadou Diallo dit Baba Diallo. Ce fut le début d’une révélation qui le remarqua à jamais.
Son voyage à Bamako
Après avoir vécu cette mésaventure ( le chavirement de son embarcation et la perte de ses biens (marchandises), Thierno Amadou Diallo s’était montré très digne. Conforté, il était par la présence en son esprit de Cheikh Al Islam. Il alla à Bamako pour se faire fortune. Comme qui dirait « Jamais las (fatigué) de lâcher à l’ombre la lumière de l’espérance ». Devant la très célèbre salle cinéma de chez les Mandinké, Thierno Amadou Diallo y tint son commerce. Quelques temps après, il se rendit à Fouta Toro ( Sénégal) en compagnie d’autres personnes de son âge pour aller à la recherche du savoir. Arrivé, il fut accueilli par un grand maître coranique du nom de Thierno Cheikhou. Il y resta un bon bout de temps avant de migrer vers le Saloum. Par le biais de Cheikh Mohamed Zeinab, un proche parent et grand frère à Cheikh Al Islam, il fut sa connaissance. De première vue, Baye Niasse ressentait,déjà, la sainteté de son hôte.
Il assura le muezzinat pendant plus de 60
Thierno Amadou Diallo s’était distingué par de très hautes qualités humaines. Il était un ascète. Il avait un amour profond pour le Saint Coran. Avare en paroles et discret, il gagna la confiance de Cheikh Al Islam et son entourage. On le confia alors le muezzinat. Il appela à la prière. Il jouait le rôle de Bilal à la grande mosquée de Médina Baye pendant plus de 60 ans. Une pratique devenue tradition puis que jusqu’à ce jour, c’est sa descendance directe qui assura ce rôle: » Cheikh Al Islam Cheikh Ibrahima Niass dit Baye était un intellectuel organique. Il était très démocratique. Il tenait beaucoup à la distribution des rôles. Mon père était le muezzin. Après son rappel à Dieu en 1994, ses fils et petit-fils continuent de jouer ce rôle. Il ya Korko Diallo, Thierno Amadou Diallo et Baba Diallo qui sont là pour perpétuer cette oeuvre », a révélé son fils Cheikh Ibrahima Diallo, par ailleurs, Président du Parti Justice et Développement ( PJD).
Gendre de Baye Niass
Le Bilal Thierno Amadou Diallo a donné la main de sa fille Seynabou Diallo à Cheikh Al Islam. De cette union est née Mohamed Siradji Ibrahima Niass, fils cadet de Baye Niass. Aujourd’hui, les Niass et les Diallo sont étroitement liés par la foi.
Rappelons que la voix du Bilal s’était tue en 1994 (rappel à Dieu de Thierno Amadou Diallo).
Ibrahima NGOM Damel