Vers 11 heures, un groupe de six jeunes assis au pas du portail est interpellé par les éléments de la Garde nationale et nomade du Tchad (GNNT). Quelques dames sortant du siège du Syndicat des enseignants du Tchad (SET) les supplient en vain de les libérer.
Deux des captifs essayent de s’échapper. Ils sont très vite rattrapés, jetés violemment à terre, rossés de coups de pieds et crosses, emportés menottés dans des Toyotas. Dès lors, le contrôle devient strict. On n’a plus le droit d’aller vers le siège des Transformateurs. Ceux qui en reviennent sont soumis à un interrogatoire assez violent. Les passant, surtout jeunes, ne doivent pas detourner le regard. Les motards « suspects » sont sommés de rebrousser chemin. Les plus obstinés essuient quelques coups de fouets.
Les riverains quant à eux, sont terrés chez eux par crainte de représailles. Les propriétaires de petits commerces des alentours ont simplement fermé. Policiers, militaires occupent momentanément leurs places. Les très rares vendeuses de cigarettes et de whisky frelaté ont ouvert au grand bonheur de quelques gendarmes qui les dissimulent dans les poches de leur treillis.
Au fur et à mesure que le temps passe, des Toyotas parties en moisson reviennent livrer leur contenu. Quelques jeunes, les mains liées, torses nus, sont descendus en attendant l’embarquement pour un probable camp de détention.