Les leçons à tirer des résultats catastrophiques de Benno aux législatives
La page des élections législatives est loin d’être tournée. Après des semaines de campagne et le vote de ce dimanche 31 juillet, c’est le début des contentieux électoraux dus aux résultats. Benno Bokk Yakaar et l’intercoalition Yewwi-Wallu se disputent la victoire de ces joutes électorales. Les premières tendances laissent planer l’idée d’une cohabitation à l’Assemblée nationale entre ces deux « ennemis ». Face à ces résultats jugés catastrophiques, les leaders de la mouvance présidentielle doivent se poser des questions et tirer toutes les leçons de ces élections.
L’année 2022 est fructueuse pour Yewwi Askan Wi. Après avoir opérés des percées considérables lors des élections locales, Ousmane Sonko et ses camarades viennent faire parler d’eux aux législatives. Alliés à la grande coalition Wallu Sénégal, ils font souffrir Benno Bokk Yakaar. Mais si les sénégalais ont voté pour cette coalition de l’opposition ce n’est pas pour les beaux yeux du leader du Parti des Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF). Les électeurs n’ont pas voté pour Yewwi, ils ont voté contre Macky Sall.
Les résultats provisoires montrent clairement que les sénégalais ont vomi le locataire du Palais à deux ans de la fin de son mandat. Jamais, un président n’a été aussi humilié que Macky Sall. Humiliation ne peut être plus grande que d’envoyer des personnes comme Guy Marius Sagna à l’Assemblée. Et Macky est la cause de son propre mal. En maintenant le flou sur la question du troisième mandat, il a installé le doute dans la tête des sénégalais avec son « ni oui-ni non ». Alors les électeurs lui ont envoyé un message clair pour 2024. Ce vote pour Yewwi Askan Wi prouve que les sénégalais ne veulent plus de Macky comme président.
La politique de Macky Sall est aussi un facteur des résultats de Benno Bokk Yakaar aux législatives. Dans sa politique de réduire l’opposition à sa plus petite expression, le chef de l’Etat a recruté tous les transhumants de la République. Malheureusement, le « génie » politique de Macky a oublié de lui faire comprendre que les Sénégalais détestent les transhumants. La preuve avec Bamba Fall et Cheikh Ahmed Tidiane Ba, Benno n’a même pas pu atteindre son score lors des élections locales. Pire, les ministres catastrophes qu’ils couvent ont tous reçu une déculottée dans leurs localités.
Le monde rural sous l’emprise de Benno a de beaux restes
Mais ces résultats ne doivent pas pousser Yewwi et Wallu a sous-estimer Benno Bokk Yaakaar. La machine politique de Macky Sall est certes courbée, mais elle n’est pas encore morte. Déraciner ce baobab ne sera pas chose facile. La mouvance présidentielle garde des bases solides dans le monde rural. D’ailleurs, ils constituent les derniers bastions de Benno. S’ils tombent, ce sera fini pour Benno. Mais comment se fait-il que cette partie du pays reste sous l’emprise de Benno ?
La réponse est toute simple. Macky Sall a investi toute son énergie dans le monde rural. Le plan Sénégal Emergent (PSE) fonctionne à l’intérieur du pays et il suffit de faire quelques kilomètres pour s’en rendre compte. A travers le Programme d’Urgence de Modernisation des Axes et Territoires frontaliers (PUMA), le chef de l’Etat a réussi à connecter beaucoup de villages avec le monde moderne. Les bourses familiales, aussi peu soient-elles, changent le quotidien de certains villageois. Alors tous ces efforts de l’Etat expliqueraient que le monde rural soit fidèle au locataire du Palais.
En attendant d’avoir les résultats officiels des législatives, Benno Bokk Yakaar doit se préparer à avoir une Assemblée différente de la treizième législature. L’arrivée de l’intercoalition Yewwi-Wallu va complètement bouleverser le fonctionnement de l’hémicycle. Et même au sein de Yewwi, des changements risquent de s’opérer car un nouveau leader est né et ce n’est pas Ousmane Sonko…