Avec 34 % du total des exportations mondiales, l’Afrique subsaharienne est la première destination des vêtements usagés à l’échelle planétaire. Le secteur génère plusieurs millions d’emplois sur le continent, tout au long de sa chaîne de valeur.
Les importations africaines de vêtements de seconde main ont enregistré une augmentation de 28,84 % en 2021 pour s’établir à 1,84 milliard de dollars, selon un rapport publié le mardi 28 juin par la plateforme B2B spécialisée dans le textile-habillement Fibre2Fashion.
Intitulé « les vêtements de seconde main en Afrique : Opportunités et défis » (Second-hand clothing in Africa : Opportunities and challenges), le rapport précise que les principaux exportateurs de vêtements usagés vers le continent sont, dans l’ordre, la Chine, l’Union européenne (UE), le Royaume-Uni, les Etats-Unis et la Corée du Sud.
Les exportations chinoises de vêtements d’occasion vers l’Afrique ont augmenté de plus de 131 % en 2021, à 624 millions de dollars. Ce qui fait de l’empire du Milieu le plus grand exportateur de ce type de vêtements vers le continent.
L’UE arrive en deuxième position, avec des exportations évaluées à 572 millions de dollars durant l’année écoulée.
Le rapport indique d’autre part, que l’Afrique subsaharienne est la première destination mondiale des vêtements de deuxième main, avec des importations totales qui dépassent 1,73 milliard de dollars en 2021 (34 % du total des exportations mondiales).
En Afrique du Nord, les importations des vêtements usagés sont estimées à 107 millions de dollars.
Au cours de l’année écoulée, le Kenya était le premier importateur africain de vêtements de seconde main, avec 183 500 tonnes.
Outre l’accès à des vêtements de marque à des prix abordables, Fibre2Fashion a par ailleurs indiqué que le secteur de la friperie génère plusieurs millions d’emplois sur le continent. D’autant plus qu’il se distingue par une longue chaîne de valeur qui permet de créer des emplois à plusieurs stades : transport, tri, nettoyage, remise en bon état, relookage, vente, location d’espaces de vente, recyclage, fabrication de nouveaux produits de plus grande valeur, etc. Au Kenya par exemple, le secteur très florissant emploie environ 2 millions de personnes.
Il représente également une source importante de revenus pour les Etats. Le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie ont augmenté leurs taxes d’importation à 35 % ou à 0,40 dollar par kg sur les vêtements de seconde main.
Au Kenya, les recettes fiscales perçues sur les importations des vêtements usagés ont atteint 73,4 millions de dollars en 2021, sans compter les droits de licences commerciales et les autres taxes versées par les divers intervenants dans le secteur.