L’hôtel King Fahd Palace de Dakar a abrité ce mercredi 1er juin 2022 un atelier de partage sur la Plateforme d’Expertise en Formation Professionnelle (PEFOP) pour une durée de deux jours (1er et 2 juin),et dont le thème porte sur le: 《Bilan et Perspectives de l’Appui à la Formation Professionnelle en Afrique 》.
Co-présidé par Koffi SEGNIAGBETO, Chef de Bureau de l’Institut International de Planification de l’Éducation de l’Organisation Des Nations Unies Pour l’Éducation, la Science et la Culture(IIEP-UNESCO Dakar) et de Alexandre Berthon-DUMURGIER de l’Agence Française de Développement (AFD), cette importantissime rencontre dont l’objectif est de mutualiser les ressources entre pays africains, de développer les partenariats public-privé, mais également de mettre en place la validation des acquis de l’expérience et la formation de cadres supérieurs au pilotage et à la gestion de l’Enseignement et de la Formation Technique et Professionnelle (EFTP)…. a enregistré la présence des Experts, des Directeurs, des Points Focaux de plusieurs pays, notamment, le Sénégal pays hôte, les voisins Mauritaniens, Maliens, Guinéens, ainsi que les autres pays partageant l’espace UEMOA (Union Économique et Monétaire Ouest Africaine), en l’occurrence le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire…..
Une personne sur deux a moins de 25 ans en Afrique ou la croissance démographique est la plus rapide au monde. Donc l’employabilité est un enjeu majeur pour l’avenir du continent.C’est en partant de ce postulat que l’histoire de la PEFOP a démarré en 2015, sous l’impulsion de l’AFD.
Et comme le rappelle Monsieur Koffi SEGNIAGBETO, Chef du Bureau de l’IIEP-UNESCO Dakar :
《Disons que le PEFOP est une initiative qui était la très bienvenue à L’UNESCO, parcequ’au départ, l’IIEP-UNESCO, comme on l’a rappelé, est une plate-forme mise en place à Dakar, suite au grand Forum Mondial, qui s’est tenu ici à Dakar en décembre 2015. Pour en tant qu’équipe technique mise à la disposition des pays pour rendre leur politique d’éducation et de formation crédible et pertinente》, il poursuit:
《Alors l’arrivée de la PEFOP était une contribution importante de la communauté internationale et plus particulièrement de l’AFD, pour rendre opérationnel les réformes de formation professionnelle pour l’emploi des jeunes qui depuis déjà le milieu des années 2000 était une préoccupation pour des pays africains qui avaient l’émergence comme leitmotiv.Comme point focale dont la plateforme venait à point nommé pour aider les pays à mieux insérer leurs jeunes sur le marché du travai》
Et de s’interroger:
《 Et si je prends l’exemple du Sénégal, parceque la question revient à plusieurs reprises. L’IIEP-UNESCO à travers la PEFOP a aidé ce pays par exemple dans le domaine de la culture ou des jeunes formés en sonorisation, ou en musique et plein d’autres secteurs relatifs aux métiers de la culture, ont été formés grâce à « SÉNÉGAL TALENT CAMPUS », aidé par la PEFOP.
Donc la PEFOP est venue à point nommé pour aider des pays comme le Sénégal, on a vu l’exemple de la Mauritanie, il ya aussi celui du Niger et du Mali》.
Un sentiment que partage Monsieur Michel FAYE de l’UNESCO, ancien Directeur de la Formation Professionnelle du Sénégal, qui
appréhende avec beaucoup de bonheur les acquisitions de l’initiative PEFOP au Sénégal durant les 7 années:
《C’est avec beaucoup de plaisir pour le Sénégal qui a été un des pays ciblé par la plateforme d’expertise en formation professionnelle qu’on appelle PEFOP, qui n’a pas été un projet comme tous les autres projets.
La PEFOP a été une nouvelle initiative qui visait à faire faire au pays, tout ce qu’on appelait le dialogue des politiques, de manière à pouvoir développer ce qu’on appelle l’enseignement et la formation technique et professionnelle》.
《Pour le Sénégal, il s’est agit de poursuivre la réforme qui était engagée sur la base de demande à formuler à la plateforme d’expertise.
Cette expertise est née, comme l’a dit et l’a rappelé le Représentant de la l’IIEP-UNESCO Dakar tout à l’heure, du Groupe d’Expertise en formation professionnelle que la plateforme a voulu pérenniser et capitaliser. Et donc le Sénégal pour bénéficier de cette expertise a d’abord demandé et obtenu de la PEFOP, un diagnostic de son dispositif de formation professionnelle》.
Il s’y ajoute :《l’analyse de l’ensemble des freins qu’il ya pour le développement de l’EFTP au Sénégal.
Et c’était ça, la base de toute sollicitation d’appui de la PEFOP pour continuer, si on a besoin d’une expertise pour lever tel fonds, si on a besoin d’appui technique pour lever tel frein, si on a besoin d’un atelier de conception avec un expert mobilisé qui va faciliter la dynamique de concertation pour arriver à lever un frein》.
Avant de marteler :
《Voilà, il y avait tout un paquet d’activité qui avait été identifié à l’époque sur le diagnostic des freins de L’EFTP, qui était pour le ministère en charge de la formation professionnelle, le cadre par lequel, il sollicitait la plateforme pour un peu avancer.
Et ceci, nous le faisions en rapport avec les différentes interventions des Partenaires Techniques et Financiers qui étaient présents, parceque l’auto-diagnostic qu’on avait fait sur la formation professionnelle, il faut le dire que c’était la première fois qu’on arrivait entre nous avec l’appui de l’équipe technique de la PEFOP à pouvoir aujourd’hui faire ressortir l’ensemble des contraintes et difficultés qu’on retrouvaient à la formation professionnelle et à formuler des recommandations et à faire ressortir des plans d’actions》.
C’était un projet, une idée assez pertinente et qui finalement s’est relevée très positive par rapport à l’impact qu’elle a eu sur les pays, selon les mots du Chef de Bureau de l’IIEP-UNESCO Dakar, qui clôt sur les Prospectives de la PEFOP:
《L’idée de la PEFOP va être pérennisée au sein de l’IIEP-UNESCO Dakar à travers notre nouvelle stratégie que nous développons pour le continent africain en ce moment.
C’est ici le lieu de rappeler à toutes les bonnes volontés, à tous les partenaires et les partenaires gouvernementaux et internationaux, pour aider et pérenniser cette idée de façon à ce que cet appui à la formation professionnelle et à l’insertion des jeunes, soit là et disponible pour les pays et pour l’émergence du continent》.
L’éducation est un secteur qui pèse lourd dans les budgets. On en dénombre 23% des dépenses récurrentes du budget des États, ce qui en fait le 1er poste de dépense des gouvernements en Afrique. Près de 100 millions d’enfants ne sont pas scolarisés en Afrique, le plus haut niveau jamais atteint sur le continent.
Selon Alexandre Berthon-DUMURGIER, de l’Agence Française de Développement (AFD), 35 pays africains ont été impliqués dans les activités PEFOP entre 2015 et 2022, et qui a également coorganisé plus d’une dizaine d’événements internationaux et d’ateliers régionaux visant à rassembler et fédérer une communauté d’acteurs africains des systèmes d’Enseignement et de Formation Technique et Professionnelle .
Il faut rappeler par ailleurs que durant les deux jours d’ateliers, les participants auront à prendre par à divers séances de travail, de panels, par exemple sur la Présentation des Résultats de l’évaluation PEFOP, sur la Pluralité d’appuis techniques aux pays et acteurs de L’EFTP en Afrique….. mais également des travaux de groupe, des témoignages de certains bénéficiaires et l’exemple de certains pays, comme le cas du Burkina Faso et de la Mauritanie pour ne citer que ceux-là.
《La collaboration avec la PEFOP en Mauritanie a permis de développer des activités innovatrices ….. En particulier des cadres régionaux de partenariats, qui regroupent tous les acteurs de la formation, les employeurs, les entreprises, les syndicats. Ces partenariats permettent notamment de développer des projets de formation qui découlent de l’identification des besoins réels en formation, au niveau régional 》, dixit Ahmédou MANÉ, Chef du Département Ingénierie Pédagogique de l’Institut National de la Promotion, de la Formation Technique et Professionnelle de Mauritanie.
Malgré tous ces efforts consentis, en Afrique l’éducation est liée aussi aux questions de genre, de pauvreté et de géographie.
En effet, 9 filles pour 10 garçons achèvent le 1er cycle du secondaire…. Mais seulement 5 filles sur 10 dans le cas du Tchad.
Un enfant issu d’un foyer riche a 3 fois plus de chances d’achever le cycle primaire que son camarade issu d’un foyer pauvre.
Un enfant vivant en milieu urbain a 4 fois plus de chances de terminer le 2e cycle du secondaire qu’un enfant vivant en zone rurale.