Les risques d’une année blanche planent encore sur l’école sénégalaise. Les syndicalistes, qui reprochent au gouvernement d’avoir violé le protocole d’accords signé le 26 février dernier, ont déterré la hache de guerre. Alors que le ministre des Finances soutient que seule l’indemnité de logement est exempte d’impôts.
L’accalmie dans le système éducatif n’aura été que de courte durée. Les syndicats de l’enseignement, qui avaient suspendu leur plan d’actions suite à un protocole d’accords signé avec le gouvernement en fin février, ont repris la lutte. Les syndicalistes reprochent au gouvernement d’avoir violé le protocole d’accords. Selon ces derniers, les sommes qui étaient annoncées, consignées dans le protocole d’accords, n’ont pas été respectées.
Le Saemss et le Cusems ont tenu une conférence de presse mercredi pour rappeler les termes de l’accord signé avec l’Etat. Selon Abdoulaye Ndoye, Sg du Cusems, «la Direction générale du Budget avait, sur instruction du ministre des Finances et du budget, Abdoulaye Daouda Diallo, produit un tableau consignant les minima et les maxima qui après imposition devaient s’ajouter sur le salaire de chaque agent dès la première échéance mai 2022 et lors de la deuxième échéance janvier 2023». Poursuivant ses explications, M. Ndoye souligne : «Je prends deux exemples : un professeur d’enseignement secondaire, augmentation minimum du salaire 2022,146 mille F Cfa, professeur d’enseignement, moyen augmentation minimum 129 mille 639, augmentation maximum pour le professeur d’enseignement secondaire, 217 mille F Cfa, pour le professeur d’enseignement moyen 181 mille. Je rappelle que ces sommes c’est après imposition.» Ne voulant pas qu’on reproche aux enseignants de refuser la fiscalisation, le syndicaliste soutient «que ce protocole d’accords n’a rien à voir avec l’impôt, un enseignant on lui coupe l’impôt à la source». Et le Secrétaire général du Cusems de préciser : «Il s’agit d’engagements pris solennellement devant le Peuple, devant la Nation, et le gouvernement ne les a pas honorés. C’est pourquoi les acteurs qui étaient présents doivent se prononcer et dire la vérité au Peuple sénégalais.» Abdoulaye Ndoye accuse ainsi le gouvernement d’avoir violé, «sans aucun scrupule, les termes de l’accord du 26 février 2022».
Décidés à en découdre avec le gouvernement, le Saemss et le Cusems ainsi que les autres syndicats du G5 vont observer des débrayages et grèves pour le reste de la semaine. Le mouvement d’humeur va se poursuivre lundi et mardi. Dans cette même dynamique, le Saemss et le Cusems ont décidé de boycotter les évaluations, les examens, les cellules pédagogiques et les conseils de classes en plus de la rétention d’informations administratives. Cette crise, qui refait surface à quelques jours de la fin de l’année scolaire, va encore plonger les élèves et leurs parents dans le désarroi.