Le Déluge a-t-il été universel au point de recouvrir toute la surface du globe ? La question semble déplacée, tant est ancrée dans la pensée populaire l’idée qu’effectivement le Déluge a submergé la terre entière, détruisant toute trace de vie, exception faite des hommes et des animaux embarqués dans l’Arche de Noé. Pourtant, les données scientifiques ne confirment pas la version d’une inondation planétaire. Mais le Déluge biblique est tellement important dans l’histoire de l’humanité que son empreinte est restée profondément gravée dans la mémoire des gens. Pourtant l’histoire est truffée de déluges catastrophiques qui se sont produits dans le monde entier, et qui ont été assimilées au Déluge Universel. En Amérique centrale circulent des versions d’époques différentes sur des inondations désastreuses qui se seraient produites pour détruire l’humanité et dont seuls quelques naufragés ont pu y échapper.
En Grèce, Deucalion fils de Prométhée était avec sa femme Pyrrhales seuls justes, ils furent sauvés du Déluge qui détruisit l’humanité del’âge de bronze, en s’embarquant sur une arche. Une fois saufs, ils lancèrent derrière eux des pierres pour repeupler la terre. Les pierres de Deucalion devinrent des hommes, celles qui étaient jetées par Pyrrha se transformèrent en femmes.
La mythologie assyro-babylonienne possède aussi son déluge, l’Abubu provoqué par les dieux pour anéantir les hommes. Mais Ea le dieu des eaux, prévint Uta-Napishtim qui réussit à s’enfuir à bord d’une embarcation.
Au Mexique, c’est Cox Cox qui se sauva avec sa femme, à bord d’une barque, pour échapper au déluge, alors que Xisuthrus dans le monde hellénique ordonna de construire un navire de cinq stades de long afin d’y embarquer parents et amis. De nombreux récits traitent de déluges et d’inondations catastrophiques qui se sont produits un peu partout dans le monde ancien, qu’il est impossible de reprendre en raison de leur diversité. Ces déluges locauxfont-ils partie du Déluge Universel mentionné par la Bible et qui recouvrit les plus hautes montagnes de la terre sous sept mètres d’eau ? Auquel cas l’universalité du Déluge biblique ne saurait souffrir d’aucune contestation. Ou bien s’agit-il seulement d’événements isolés, sans aucun lien entre eux et sans relation avec le Grand Déluge
Les points communs aux divers récits sont nombreux. Les catastrophes se présentent toujours sous forme d’inondations gigantesques qui s’abattent sur les contrées, noyant les hommes et les biens. Une autre analogie est à souligner, à chaque Déluge des hommes sont emportés par les eaux etd’autres arrivent à survivre en fuyantàbord d’embarcations diverses. Le troisième trait touche à la cause des événements qui sont décrits comme une punition du genre humain pour ses méfaits et ses exactions.
Toutes ces inondations plaident apparemment pour l’hypothèse d’un Déluge Universel. Mais les contradictions existantes inclinent à penser que ces catastrophes sont isolées, et n’ont rien de commun entre elles. L’argument le plus convaincant est certainement le décalage dans le temps des multiples inondations qui se sont produites dans des régions très éloignées les unes des autres. En outre, la périodicité des récits s’échelonne sur plusieurs siècles, alors que la Bible n’attribue que quelques mois au Déluge. Par ailleurs, l’auteur du châtiment est incarné par la Puissance divine dans les Livres Révélés, mais il est imputé aux divinités locales dans les légendes mythologiques.
Pour ce qui est du comportement des populations, si la fuite dans une embarcation peut être vue comme une conduite naturelle lorsque tout est submergé, les moyens utilisés ne laissent pas d’étonner. Alors que Cox Cox, le Noé mexicain, s’enfuit seul avec sa femme dans une barque, le roi Xisuthrus par contre ordonna de construire un bateau de 850 mètres de long en vue d’embarquer parents et amis. Un tel navire est deux fois plus grand que les paquebots géants en circulation actuellement ! Les effets des inondations sont un autre sujet de controverse. D’un récit à l’autre, les êtres humains ont été soit totalement décimés, soit seulement éprouvés dans leurs biens. Le fait est qu’il s’agissait de débordements circonscrits géographiquement, qui n’ont pas de portée planétaire. Du reste, les éléments tels que le vent, l’eau, le feu, le tonnerre, la pluie et autres phénomènes, étaient régis par une pléiade de puissances surnaturelles qui exerçaient leur pouvoir le plus souvent d’une façon catastrophique.
La version biblique du Déluge constitue apparemment la première source de ce désastre révélée par les livres sacrés. Voici comment il est présenté dans la Genèse. Les contradictions qui peuvent exister avec les thèses scientifiques seront traitées plus loin.
Selon la Bible, Noé avait pour ancêtres, successivement : Lemek, Mathusalem, Hénok, Yéred, Malaleel, Quenan, Enos, Seth et Adam. Il serait né 1056 ans après la création d’Adam et aurait vécu 950 ans. Neuf générations seulement séparent Adam de Noé. Abraham quant à lui ferait partie de la vingtième génération et serait né 1948 ans après Adam et 892 ans après Noé. Il aurait vécu 175 ans. Différentes sources prétendent qu’Abraham vivait 1850 ans avant Jésus ; ce chiffre sera retenu pour étayer la démonstration du récit. Comme la période écoulée depuis le Christ est de 2010 ans (année 2010 comme référence, il ressort qu’Adam aurait été créé il y a 5809 ans, selon le calcul suivant :
Adam à Abraham ……………………………………….. 1948 ans
Abraham à Jésus ………………………………………… 1850 ans
Jésus à ce jour ……………………………………………. 2010 ans
Le Déluge s’est déroulé lorsque Noé avait l’âge de 600 ans, soit 1656 ans après lacréation d’Adam et 2142 ans avant Jésus. Selon ces données, le Déluge universel se serait produit il y a 4152 ans. Mais une précision à ce niveau n’est pas révélatrice, en raison des données contradictoires des différents auteurs, mais surtout de l’absence totale de sources historiques. En outre le texte yahviste se démarque du texte sacerdotal par une antériorité de plusieurs siècles. Ensuite, le décompte des générations varie selon l’origine des informations. Dans les Evangiles par exemple, Matthieu donne quarante générations entre Abraham et Jésus, alors que Luc dresse une liste de 76 générations. Trente six générations ont été soit passées sous silence, soit surajoutées, selon la source de référence. De même, l’application du calendrier grégorien reposant sur l’année solaire et sa concordance avec le calendrier lunaire, en usage chez les Israélites ont été une source d’erreurs notable. L’imprécision arrive à devenir tellement flagrante, que dans l’histoire de Moïse, personne n’arrive à situer les événements dans leur contexte.
Les docteurs juifs, fixent la sortie d’Egypte des Hébreux, 1514 ans avant J.C., les chronologistes chrétiens donnent le chiffre de 1645 ans (Le Calendrier. Paul Couderc), alors que d’autres sources situent l’Exode à moins 1250 (Larousse 1980), soit 4 siècles de décalage. Ces dates qui divergent donnent un aperçu quant à l’authenticité des récits bibliques, qui ne reposent sur aucune historicité établie. Comme le but de cet ouvrage n’est pas d’établir une chronologie historique des faits, qui est inexistante dans les faits, les dates de référence mentionnées ne constituent que des points de repère. Ainsi compris, voici le résumé du texte biblique évoquant le Déluge Universel, et dont l’introduction est consacrée à l’histoire de Noé.
A l’âge de 182 ans, Lemek eut un fils qu’il appela Noé. Dieu avait maudit le sol et la naissance fut un bon augure. Quand il atteint l’âge de 500 ans, Noé eut trois fils : Sem, Cham et Japhet. Les hommes commençaient à se multiplier sur terre. Des filles naquirent; elles étaient jolies et les habitants du ciel les choisirent pour épouses. Dieu regrettait déjà d’avoir accordé une si longue vie aux humains et décida dorénavant de fixer leur terme à 120 ans au plus. Il y avait des géants sur terre, et il en resta par la suite. C’étaient des héros de l’Antiquité, aux noms célèbres, nés de l’union des habitants du ciel avec les filles des hommes.
Lorsque le Seigneur vit que les hommes étaient de plus en plus malfaisants et que leurs penchants les portaient au mal, Il en fut attristé et regretta de les avoir créés et décida de les supprimer ainsi que les animaux et les oiseaux. Noé bénéficiait de la bienveillance de Dieu, qui lui confia Ses desseins. Il lui ordonna de construire une arche, un grand bateau en bois de cyprès en lui donnant des indications précises. Le bateau devait avoir 150 mètres de long, 25 mètres de large et 15 mètres de haut. Le Seigneur lui révéla encore qu’Il allait provoquer une grande inondation pour anéantir toute forme de vie sur terre, excepté Noé lui-même, sa femme, ses fils et belles-filles, ainsi qu’un couple de chaque espèce animale. Cependant, pour les animaux purs et les oiseaux, Dieu ordonna d’embarquer sept couples de chaque espèce.
Quand l’arche fut terminée, Dieu prescrivit à Noé de faire monter à bord les passagers conformément à Ses décrets. Et le dix-septième jour du 2ème mois, alors que Noé avait 600 ans, les eaux souterraines jaillirentetles vannes du ciel s’ouvrirent en grand. Il plut durant quarante jours et quarante nuits. Le niveau de l’eau monta, l’arche se mit à flotter, puis partit à la dérive. L’eau monta toujours jusqu’à plus de sept mètres au-dessus des sommets des plus hautes montagnes. Tout ce qui possédait un souffle de vie sur terre mourut. Seuls survécurent ceux qui étaient dans l’arche. L’eau inonda la terre durant cent cinquante jours. Après ce temps, Dieu pensa à l’arche et à ses occupants. Il fit souffler un vent sur la terre et le niveau commenta à baisser. Les sources souterraines et les vannes du ciel se fermèrent. Cent cinquante jours agrès le Déluge, le niveau continuait de descendre.
Le dix-septième four du 7ème mois, l’arche s’échoua sur le massif de l’Ararat. Les eaux baissèrent encore jusqu’au 10ème mois. Le premier jour de ce mois, les sommets des montagnes apparurent. Quarante jours après, Noé laissa partir un corbeau, puis une colombe, mais l’eau couvrait encore la terre. Une semaine plus tard, la colombe fut relâchée. Elle revint le soir tenant dans son bec une jeune feuille d’olivier. Noé sut que la terre avait émergé.
Le premier jour où il eut six cent un ans, Noé constata que la terre était sèche. Le vingtième jour du second mois, elle était tout à fait sèche. Noé sortit de l’arche ainsi que tous ceux qui y étaient embarqués et construisit un autel qu’il consacra au Seigneur. Il lui offrit en sacrifice entièrement consumé, une bête de chaque espèce considérée comme pure parmi les grands animaux et les oiseaux. Le Seigneur respira l’odeur apaisante du sacrifice et déclara qu’Il renonçait désormais à maudire le sol à cause de l’homme. Il renonçait aussi à détruire toute forme de vie, comme Il l’avait fait la première fois.
Ici s’achève la version biblique du Déluge Universel, selon la Genèse (5 à 8) qui est fortement influencée par les récits mythologiques où les géants voisinent avec les héros de l’Antiquité et où les êtres célestes s’adonnent à la séduction des filles des hommes. Evidemment, les méthodes de datation relatives à l’âge d’Adam, ainsi que la généalogie de Noé ne sont nullement établies. Par ailleurs, les manifestations de regret et de tristesse exprimées par le Seigneur, sont malvenues, comme si le comportement dévoyé des hommes pouvait porter atteinte à Sa Gloire. De même, il est absolument stupéfiant de voir que l’odeur bienfaisante des sacrifices exerce sur Lui, un tel attrait.
Il va sans dire que les dimensions du bateau utilisé pour le sauvetage (150 mètres de long, réalisé par huit personnes : Noé, sa femme, ses trois fils et leurs épouses), ont de quoi laisser perplexe. A côté, le voilier de Christophe Colomb, le « Santa Maria » avec ses 23 mètres de long et le « Beagle » de Darwin, avec ses 27 mètres qui boucla le tour du monde en 5 ans, font figure de coques de noix. Nonobstant les autres anomalies, telles que l’impossibilité de regrouper plusieurs millions d’espèces animales, la colombe qui découvre une feuille d’olivier dans une terre noyée depuis près d’une année, etc., d’autres contradictions majeures existent : la première est que la date supposée d’un Déluge Universel, intervenu 22 siècles avant Jésus est évidemment fausse. Des civilisations brillantes, vivant avant la date du cataclysme, ont continué à exister, bien après les grandes inondations du « Déluge universel. » Les civilisations sumérienne, chaldéenne, babylonienne, égyptienne, assyrienne, pour ne citer que les populations locales, n’ont jamais été décimées par les inondations. Pareillement pour les populations situées plus à l’est, comme celles de l’Indus (Inde-Pakistan), du Yang Tsé Kiang, en Chine, du Japon, etc. De nombreux centres urbains vivaient dans la quiétude et la prospérité. Ces preuves sont suffisantes pour réfuter l’authenticité d’un Déluge Universel qui aurait noyée la terre entière.
A l’appui de leurs démonstrations, les partisans d’un cataclysme mondial, évoquent la présence de coquillages, un peu partout à l’intérieur des terres, y compris sur les montagnes. Ces coquillages auraient été déposés par la mer qui recouvrait le globe, et laissés comme les marques irréfutables du châtiment divin. Voltaire connu pour son incrédulité réfutait ces arguments. Pour lui la présence de ces coques ne plaide nullement pour un déluge universel, il ne s’agissait que des reliefs de repas absorbés par les pèlerins en route vers la terre sainte. Quand bien même la terre entière était parsemée ne semblait pas le troubler outre mesure. Les voyages creusent l’appétit, c’est connu. Celui qui était salué comme le prince de l’esprit, semblait l’avoir perdu en la circonstance, ainsi qu’il l’avait déjà fait, lors de ses attaques mesquines contre le Prophète de l’Islam.
Les géologues démontrèrent plus tard que la présence de coquillages ne plaide nullement en faveur d’un Déluge planétaire. Ces « restes de repas » constituaient il y a des millions d’années, des fonds marins qui se sont soulevés, tout en gardant les fossiles des coquillages qu’ils contenaient. Les coques dures et calcaires ont mieux résisté à l’action du temps que les squelettes osseux et cartilagineux des poissons et des créatures marines. La découverte de restes de poissons, bien que plus rare n’est cependant pas exceptionnelle. Elle ne conforte nullement la thèse du Déluge Universel. A ce jour encore, les forces titanesques qui animent la terre, soulèvent des régions entières, avec une vitesse de l’ordre de quelques millimètres par an. Ce sont de tels mécanismes qui donnent naissance aux reliefs et aux montagnes. Mais la remise en cause primordiale du Déluge Universel, provient du fait que la terre ne recèle pas assez d’eau pour noyer les montagnes sous une couche de sept mètres d’eau. Selon l’Ancien Testament, effectivement, « le niveau des flots monta jusqu’à ce que les plus hautes montagnes soient entièrement recouvertes et que l’eau atteignit finalement plus de sept mètres au-dessus des sommets les plus élevés. »
Ce qui suppose que le mont Everest, qui culmine à 8 882 mètres dans l’Himalaya, a été noyé conséquemment et que la cote de l’eau aurait atteint 8 889 mètres (8 882 + 7) par rapport au niveau de la mer. Or l’évaluation du capital hydrique de la planète laisse planer de sérieux doutes sur le bien-fondé de cette version. Le volume total des eaux, comprenant les océans, les mers intérieures et toutes les eaux de surface (fleuves, lacs, rivières, etc.), de même que l’humidité contenue dans le sol, représente un volume d’environ 1 304 millions de kilomètres cubes. Cependant les eaux ainsi répertoriées n’entrent pas en ligne de compte dans le déclenchement du cataclysme, du moment qu’elles constituent les réserves de la planète et qu’un déluge universel, ne peut être provoqué que par un apport d’eau supplémentaire, version confirmée par la Bible qui précise que « les eaux souterraines jaillirent et les vannes du ciel s’ouvrirent en grand. »
Mais aucune étude ne confirme la position biblique. Le volume des eaux contenues dans le sous-sol, jusqu’à une profondeur de 4 000 mètres, estimé à 8 600 000 kilomètres cubes, ne provoquerait une montée de la surface des océans que d’une vingtaine de mètres (en pondérant ce chiffre par les effets du recouvrement des basses terres). Même pas de quoi recouvrir la plus petite colline. Quant aux « vannes du ciel », expression utilisée pour symboliser toute l’eau contenue dans l’atmosphère, sous forme d’humidité, de nuages de pluie, de neige, de glace etc., son déversement n’augmentera le niveau de la planète que de…trois centimètres. En cela quelles que soient la durée des précipitations ; qu’il pleuve un jour ou une année. Cette apparente contradiction s’explique du fait, qu’il y a en permanence, dans l’atmosphère, quelque 13 000 kilomètres cubes (13 000 milliards de mètres cubes) d’eau sous forme de nuages et d’humidité, qui est soumise à un cycle perpétuel d’évaporation et de précipitions qui se renouvelle tous les dix jours environ. La quantité d’eau en suspension restant inchangée. Lorsque toute la masse d’eau contenue dans l’atmosphère tombe sur le sol, il n’y aura plus d’eau dans le ciel. A moins de renouveler le stock par l’évaporation, ce qui réduirait d’autant les disponibilités du sol.
En conséquence, l’accumulation des eaux souterraines et des eaux de pluie, mentionnée par la Bible, est loin de créer les conditions favorables au déclenchement d’un Déluge Universel. Le niveau des eaux ne pouvant, dans le meilleur des cas, monter à plus de vingt mètres de sa cote d’origine. Pour donner plus de poids à leur version, les auteurs de la Bible ont omis un argument de choix afin d’accréditer leur thèse : celui de la fonte des glaciers et des calottes polaires, dont les réserves sont estimées à 30 millions de kilomètres cubes, assez pour élever le niveau des océans de 60 à 80 mètres, selon les estimations, et en fonction du relief terrestre. Encore fallait-il que les rédacteurs de l’Ancien Testament connaissent l’existencede l’Antarctique et du Groenland, dont la fonte aurait été catastrophique pour les habitants des basses contrées. Ce qui n’est apparemment pas le cas.
Il reste cependant, en additionnant toutes les réserves d’eau de la planète, y compris celles qui ont été ignorées par la Bible, que le niveau de l’océan mondial n’aurait pu augmenter que d’une centaine de mètres au maximum. A peine de quoi recouvrir les deux tiers de la pyramide de Chéops, qui, soit dit en passant, avait été érigée 5 siècles avant la date présumée du Déluge et qui n’a été ni inondée ni emportée par les eaux. Par conséquent, toutes les eaux de la planète ne pourront jamais atteindre la cote 8 889, tirée de l’Ancien Testament. Pour ce faire, il aurait fallu trouver et déverser plus de 4 milliards de kilomètres cubes d’eau sur toute la surface du globe. Ou, trois fois les réserves de la planète, en comptant les océans, les calottes polaires, les eaux de surface, le sous-sol et l’atmosphère. Un volume équivalent à la surface du Liban et dont la hauteur irait de la terre à la lune ! Telles sont les conditions pour créer le Déluge Universel et submerger ses plus hautes montagnes.
Bien entendu, il est toujours loisible de prétendre que Dieu est en mesure de créer des miracles, de produire de l’eau à partir du néant et de provoquer un déluge épouvantable, mais ce point de vue ne correspond ni à la version du Coran ni à celui de la raison. Face à ces contradictions apparemment incontournables, certains partisans du Déluge universel suggérèrent une solution ingénieuse. Il suffirait, disent-ils, de répandre toute l’eau contenue dans les mers et les océans sur les continents pour obtenir une couche qui noierait le mont Everest sous deux kilomètres d’épaisseur. Ainsi, le récit de la Bible ne serait pas incompatible avec la réalité. Evidemment, une telle éventualité n’est pas à écarter, mais le jour seulement où ces ingénieux concepteurs réussiront à entasser l’eau sur les montagnes, à la façon dont on empile les livres sur une étagère, alors qu’à proximité, les gouffres marins béants seraient vidés de leur contenu. Cette hypothèse à l’avantage de satisfaire l’esprit des angoissés en leur donnant l’impression d’avoir trouvé une réponse à l’énigme.
Les hydrogéologues assurent qu’un déluge universel, à l’image que celui qui est évoqué par la Bible, aurait dû laisser des traces visibles dans les sédiments. Or, rien de tel n’existe. Les travaux de Fairbridge font apparaître que les 5 000 dernières années n’ont pas été marquées par une variation significative du niveau des mers. De plus, au cours des 20 000 années écoulées, le niveau des océans était inférieur de 20 à 100 mètres par rapport à la cote actuelle. La période glacière que traversait la planète avait transformé en glaciers une surface évaluée à 80 millions de kilomètres carrés, entraînant un abaissement des océans en rapport allant à l’encontre du Déluge.
Légitimement, ces raisons s’opposent pour accorder au Déluge Universel biblique un crédit suffisant. Le Texte coranique ne flirte jamais aussi dangereusement avec l’invraisemblance. Les récits concernant Noé, sont traités avec mesure et aucune divergence par rapport aux données scientifiques ne peut être décelée. Il est rassurant pour le croyant de savoir que son inspiration est puisée aux sources de la vérité. Les écarts de l’Ancien Testament laissent place à un texte cohérent.
Le Déluge universel n’est jamais mentionné et les exhortations adressées au peuple de Noé sont présentées comme des avertissements aux diverses communautés qui se sont écartées des préceptes divins et qui sont rappelées à l’adoration de Dieu Unique. Pour cette raison, le récit coranique, contrairement à la Bible, est un agrégat de plusieurs extraits qui sont répartis à travers le corpus. Ce qui permet de restituer le texte originel. La majeure partie est puisée de la sourate 11, intitulée « Houd »qui constitue l’ossature du récit : (Sourate 11, verset 25 et suivants) :
« Nous (c’est Dieu qui parle) envoyâmes Noé à son peuple : « Je suis chargé de vous avertir solennellement, leur dit-il. N’adorez qu’Allah, sans quoi, je crains pour vous le châtiment du jour terrible. » Les chefs du peuple incrédule lui répondirent : « Nous ne te considérons que comme un homme comme nous et nous constatons que ceux qui t’ont suivi ne constituent que la lie du peuple. Nous ne voyons en vous aucun mérite particulier qui vous rende supérieurs à nous, et nous pensons que vous êtes des imposteurs. »
« Ô mon peuple, reprit Noé, voyez-vous si j’ai pour moi un Signe évident de Dieu et que j’ai reçu de Lui Sa Miséricorde, alors que vous êtes incapables de voir cela, devrions nous vous l’imposer tandis que vous y êtes rebelles ? Ô mon peuple, je ne vous demande aucune rétribution, ma récompense se trouve auprès de Dieu, et moi, je ne saurais repousser ceux qui croient, car ils rencontreront leur Seigneur, mais je constate que vous professez l’ignorance. Ô mon peuple, qui me portera secours contre Dieu, si je venais à repousser ceux qui croient ? Y avez-vous réfléchi ? Je ne prétends pas être un ange. Je ne saurais avancer que Dieu n’accordera aucun bienfait à ceux que vous méprisez. Dieu sait ce que recèlent leurs âmes. Si je prenais à mon compte cela, j’en serais coupable. »
« Ils répondirent : « Ô Noé, assez discuté, tes propos augmentent nos querelles. Envoie-nous donc le châtiment dont tu nous menaces si tu es véridique. » « Dieu vous l’enverra s’il le veut, et vous serez impuissants à l’en empêcher. Mais, les conseils que je vous donne ne vous seront d’aucune utilité, si Dieu décidait de vous égarer. Il est votre Dieu et c’est à Lui que vous retournerez. »
« Nous révélâmes à Noé ceci : « Il n’y aura de croyants parmi ton peuple que ceux qui ont déjà cru. Ne t’afflige donc pas de leurs pratiques. Construis une embarcation sous Nos yeux. » Il entreprit de la construire et, chaque fois que les chefs passaient près de lui, ils le gaussaient et le tournaient en dérision. Il leur dit : « Vous nous raillez aujourd’hui, mais nous ne tarderons pas à vous railler à notre tour et alors, vous saurez sur qui fondera un châtiment cruel dans ce monde et un supplice affreux dans l’autre. Cette situation dura jusqu’au jour où Notre Décret arriva à exécution et où l’eau se mit à bouillonner. Nous dîmes à Noé : « Embarque à bord un couple de chaque (espèce), ainsi que les tiens, excepté celui dont le sort est déjà réglé. Embarque aussi tous les croyants. Ceux qui ont cru n’étaient pas nombreux. »(Coran 54.10 et 11)« Nous ouvrîmes les portes du ciel, l’eau tomba à torrents. Nous fîmes jaillir les sources de la terre et les eaux se confondirent en exécution du Décret de l’Omnipotent. »
« L’arche se mit à voguer au milieu de vagues énormes, semblables à des montagnes. Noé cria à son fils qui était resté sur le rivage : « Ô mon fils, monte avec nous, ne sois pas avec les infidèles. » « Je me réfugierai sur une montagne pour échapper aux eaux, » répondit-il. « Nul n’échappera aujourd’hui au Décret de Dieu, répliqua Noé, si ce n’est par l’effet de sa Clémence. » « Les flots houleux les séparèrent et le fils de Noé fut englouti par les vagues ». (Coran 54.15) « L’arche voguait sous Nos Yeux. Nous récompensions ainsi, celui qu’on avait désavoué. » (Coran 11.44).« Nous dîmes : « Ô terre absorbe tes eaux, ô ciel cesse de pleuvoir. Le Décret était accompli. L’arche s’immobilisa à El Djoudi. Nous dîmes : « Loin d’ici, le peuple incrédule. » (Coran 29.15)« Nous le sauvâmes ainsi que ceux qui étaient embarqués avec lui dans l’arche, que Nous érigeâmes en signe évident pour le monde. » (Coran 11.49) :« Ce sont là parmi les récits cachés que Nous portons à ta connaissance. Vous les ignoriez aussi bien toi-même que ton peuple avant ce jour. »
Ici prend fin le récit du Déluge selon le Coran. Sa particularité est de ne pas prêter le flanc aux influences mythologiques ou populaires. Aucune date n’est mentionnée. Il existe une expression arabe propre aux périodes ancestrales, qui évoque « le temps de Noé » pour signifier les temps immémoriaux. Il n’y a pas non plus d’indice permettant de connaître la durée du désastre. La taille de l’arche est un autre sujet de dissension. Aux vastes dimensions du bateau biblique, le Coran oppose une modeste embarcation faite d’un assemblage de planches et de fibres de palmier. Si le terme « safina » désigne un vaisseau, c’est surtout le mot « foulk » qui a été le plus usité. II a donné naissance en français à felouque, petit bâtiment, long et léger. On trouve aussi l’expression « djariya » ou « celle qui court » qui symbolise une petite embarcation rapide. Ces formules concourent à accréditer l’idée que les dimensions de l’arche décrite dans le Coran, n’étaient pas aussi considérables que celles rapportées par l’Ancien Testament.
En ce qui concerne les animaux embarqués à bord du foulk, aucun indice n’incite qu’il s’agit de toutes les espèces vivant sur terre. Le Coran ne parle qu’accessoirement « d’un couple de chaque (espèce) », sans autre précision. Ce qui laisse penser qu’il s’agit d’animaux domestiques, destinés à sauver ou à reconstituer le cheptel qui aurait été emporté par les eaux, puisque le Déluge avait un caractère local et temporaire.
En effet, les inondations subies par le peuple de Noé s’inscrivent dans une longue liste de calamités et de cataclysmes infligés aux peuples incrédules qui précédèrent Noé et à d’autres communautés qui lui succédèrent. Le Coran évoque les peuples de ‘Ad, de Thamoud, de Loth, de Saba, de Madian, de Noé, d’Abraham, de Pharaon, de Tobba, de Ras, de Laïka, de Hidjr, sans compter ceux qui ne sont pas mentionnés explicitement. Chaque peuple reçut un châtiment approprié. Certains furent anéantis par des séismes, d’autres par des raz de marée ou par des cyclones, tous connurent les effets dévastateurs d’une nature déchaînée.
A l’instar des autres peuples, la communauté de Noé fut affligée à son tour par des inondations catastrophiques, mais qui restèrent limitées.
Pour ce qui est de l’échouage de l’arche, les deux positions sont très
éloignées l’une de l’autre, en dépit des apparences. La Bible fait échouer
le bateau sur le mont Ararat, le dix-septième jour du septième mois, mais
ce n’est qu’après 72 (ou 73) jours de décrue que les autres montagnes
apparurent. Cependant le sommet de l’Ararat (Agri dag en turc) culmine
à 5 165 mètres et plusieurs dizaines d’autres montagnes possèdent des
sommets plus élevés qui auraient dû surgir des flots bien avant ! Comment expliquer cette contradiction ? L’hypothèse la plus vraisemblable est qu’une fois de plus, les rédacteurs de la Bible ignorant la géographie, étaient convaincus que ce mont était le toit du monde.
Les connaissances limitées de l’époque peuvent être démontrées clairement. Le mont Ararat constitue effectivement le point culminant dans un rayon de 1 200 kilomètres autour de Jérusalem (prise comme référence, en raison de l’origine supposée des auteurs). Mais, à peine 200 kilomètres à l’est de cette limite imaginaire, le mont Elbrous dans le Caucase, dresse déjà ses 5 633 mètres. Sans compter la chaîne Himalayenne, qui porte à elle seule plus de cent sommets dépassant 7 000 mètres. C’est toute cette partie du monde qui était inconnue au moment de la rédaction de la Bible. Et ce, sans compter la Cordillère des Andes ou encore le Kilimandjaro ou le mont Kenya en Afrique.
Bien que situé à 3 717 mètres sous l’Everest, le mont Ararat n’aurait pu être recouvert par le Déluge sans l’apport d’un volume d’eau de plus de deux milliards de kilomètres cubes. Toutes ces raisons laissent penser que l’arche n’a jamais pu s’échouer au sommet de cette montagne, à partir d’un déluge de portée planétaire.
Cependant, les arguments les plus convaincants ne semblent pas être partagés par tout le monde. A voir le nombre d’expéditions menées par les scientifiques et les religieux qui s’évertuent à trouver la fameuse carcasse sur le mont Ararat. Comme si la raison ne se satisfaisant pas de la logique, s’adresse à l’illusion pour guider sa démarche. Des hommes sensés perdent toute notion de la réalité en voulant prouver le bien-fondé de l’invraisemblance.
Une des dernières expéditions, partie à l’assaut du mont Ararat, en 1985, était conduite par l’astronaute américain James Irwin, qui marcha sur la lune, lors de la mission d’Apollo 15, en 1971. Son but était évidemment de retrouver l’arche de Noé. Irwin avait déjà piloté trois expéditions qui se sont soldées par autant d’échecs depuis 1982. A la quatrième sortie, il avait pris la précaution de se faire accompagner par une vingtaine de personnes, dont un extra-lucide, qui affirme avoir eu une vision de Noé. Irwin est sûr d’accomplir un exploit. Il croit dur comme fer que son fameux rêve se réalisera, car là-haut, au sommet de la montagne, comme sur la lune, « il se sent plus près de Dieu. » Cette impression ne l’empêche pas cependant d’être loin de la réalité. Et, puisqu’il s’est engagé à n’arrêter ses recherches qu’avec la découverte de l’arche (au sommet du mont Ararat), alors n’importe qui pourrait anticiper qu’il ne risquerait pas de rentrer si tôt chez lui.
Un autre fondamentaliste américain, Marvin Steffins, affirme avoir découvert en Août 1984, les vestiges de l’arche sur les flancs du massif à 1 585 mètres d’altitude, dans une portion de terrain incurvée révélant la forme d’un navire. D’autres spécialistes sont absolument certains que l’arche ne peut se trouver que sur le mont Cudi., qui s’élève à 2 114 mètres, dans le sud-ouest de la Turquie, près de la frontière irakienne, ou ailleurs dans les montagnes. Ces sources contradictoires prouvent que personne n’est sûr de rien. Le seul élément tangible est que l’arche ne pourrait se trouver en montagne, si le Déluge avait une dimension locale. Et auquel cas, il est inutile de parcourir les montagnes pour découvrir un vestige inexistant.
La version coranique de l’échouage de l’embarcation est très succincte. Elle se résume en une sourate : « Nous dîmes : « Ô terre, absorbe tes eaux, ô ciel, cesse de pleuvoir. » Le Décret était accompli. L’arche s’immobilisa à Et Djoudi ». (Coran. 11-44). Les orientalistes sont nombreux pour évoquer le mont Djoudi, alors que le Coran ne fait aucune allusion à la présence d’un relief, bien que celui-ci ne puisse être éliminé. Selon Blachère, « le Djoudi est un massif montagneux, dont le point culminant atteint 4 000 mètres. Il se trouve à environ 40 kilomètres au nord-est de Diar Bekir, à cheval entre la Syrie et l’Iraq. Les Arabes connaissaient aussi un massif de ce nom en Arabie Saoudite. Ainsi, pour donner quelque crédibilité au récit coranique et le faire concorder avec celui de la Bible qui fait s’échouer l’arche de Noé sur le mont Ararat, les auteurs du Coran auraient fait échouer leur arche sur le mont Djoudi. »
Savary abonde pratiquement dans le même sens, lorsqu’il affirme que « Le mont Djoudi est dans la Mésopotamie. Les auteurs arabes prétendent que l’arche s’y arrêta. Mais ce sentiment a été détruit par l’autorité du Pentateuque qui l’a fait s’arrêter sur le mont Ararat, en Arménie. » En somme c’est pour se doter d’une certaine respectabilité que le Coran a fait échouer, lui aussi, à l’image de la Bible, l’arche sur une montagne. Seulement le Coran n’a jamais cherché à imiter la Bible dans ce qu’elle a de déformé et a dénié à la théorie de l’échouage sur le sommet d’une montagne, la prétention de se prévaloir d’une quelconque preuve. Naturellement à force de tout réfuter, les intéressés en sont arrivés à se réfuter eux-mêmes. Témoin la prise de position de Kasimirski, autre « spécialiste » de l’interprétation du Livre Sacré. Dans les gloses qui suivent sa traduction du Coran, parue aux éditions Flammarion, il soutient fermement que l’arche de Noé s’est bien échouée sur la montagne Djoudi, à l’image du naufrage de la Bible. Cependant, dans une autre version, éditée par Fasquelle cette fois-ci, il affirme avec la même autorité, qu’El Djoudi où s’échoua l’arche de Noé, ne peut pas être du tout considérée comme une montagne. To be or not to be? S’était justement demandé Shakespeare ! Voilà la question.
Prétendre que le Coran est une reproduction de la Bible est une aberration. Les points de désaccords sont tels, qu’en dehors du thème général du Déluge et de la mission prophétique de Noé, les péripéties du récit diffèrent profondément. Le Coran s’écarte de la Bible et réfute nombre d’assertions qui sont tenues pour des certitudes, alors qu’elles n’expriment que les connaissances désuètes des populations d’alors.
Il est frappant de constater que chaque fois que le Livre Sacré des Musulmans prend ses distances à l’égard d’un problème particulier, celui-ci s’avère être aussi en contradiction avec les données scientifiques. Par ailleurs, chaque fois que les chercheurs ont été en mesure d’expliciter valablement des phénomènes, présentant quelque rapport avec le Déluge, c’est pour venir conforter 1e texte coranique, tout en rejetant les points de vue exprimés par la Bible, les jugeant insoutenables. Un tel contraste permettra de mieux comprendre la signification d’un passage destiné à conclure l’histoire de Noé, et qui a donné lieu à des commentaires fantaisistes. (C’est Dieu qui parle) : « Ce sont là, parmi les récits cachés (du Déluge) que Nous portons à ta connaissance. Vous les ignoriez aussi bien toi-même, que ton peuple, avant ce Jour. » (Coran 11.49).
A la lecture de ce verset, les orientalistes n’ont pas manqué de se récrier. Le récit du Déluge, affirment-ils, n’était pas inconnu du Prophète et des Arabes de la région, contrairement à ce que prétend le Coran. Il existait plusieurs tribus juives, ainsi que des Chrétiens, qui lisaient couramment l’Ancien et le Nouveau Testament et l’histoire de Noé n’a pu échapper à leur connaissance. La preuve du peu de crédit qu’on doit attribuer à un livre qui ignore une réalité admise par tout le monde.
La légèreté du jugement relativement a un sujet ne manque pas d’étonner. Bien sûr que le récit de la Genèse circulait parmi les fidèles. Il était lu dans les offices religieux. Il était colporté au sein des tribus arabes que les intéressés voulaient convertir à l’une des deux religions monothéistes. Il y avait d’ailleurs plusieurs versions du récit biblique qui différaient entre elles.
Par exemple, la période du Déluge qui était de 150 jours pour la version sacerdotale et de 40 jours seulement pour la version yahviste. II existait encore d’autres divergences importantes. Qui croire dans ce cas ? Mais, le Coran a tenu à préciser que le véritable récit du Déluge, la chronique originelle de l’histoire de Noé, étaient inconnus des gens de l’époque, car ils avaient été altérés et déformés. Et cela ressort à la première lecture de la Bible.
Le verset communiqué au Prophète de l’Islam, avait pour but de dissiper les incohérences et de rétablir la vérité dans son droit. C’est le sens qu’il convient de donner « aux récits cachés que Nous portons à ta connaissance. » Ce sont des récits qui ont été exhumés des ténèbres de l’oubli où ils étaient tombés, pour être portés au niveau de la conscience et de la compréhension humaines. Afin qu’ils constituent un signe révélateur de l’authenticité du Message coranique.