Alors que dans l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa), leur impact sur l’activité de financement va crescendo, l’Agence Ecofin passe en revue les structures de microfinance les plus importantes de l’Union. Un classement realisé sur la base de leur total bilan.
Important relais dans le financement des acteurs économiques, notamment les petits entrepreneurs et le monde rural, les institutions de microfinance continuent de faire progresser leur positionnement dans l’ l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa), totalisant plus de 2253 milliards FCFA (3,74 milliards de dollars) d’actifs fin 2020, soit une hausse de 11%. Une progression à deux chiffres qui semble conforter le trend haussier affiché depuis au moins 2018. Mais dans l’Union, les marchés, avec en tête le Sénégal et la Côte d’Ivoire, progressent à leur rythme. Il en est de même pour les entités elles-mêmes. L’Agence Ecofin s’est penchée sur les 10 structures de microfinance les plus importantes dans l’Umoa.
Avec un total bilan estimé à 255 milliards FCFA, Crédit mutuel du Sénégal (UCCMS) maintient sa position de leader en termes d’actifs dans le secteur de la microfinance dans l’Umoa, selon les données de la BCEAO compilées par l’Agence Ecofin. La structure créée en 1988 dont le réseau dépasse les 200 agences au Sénégal a vu ses actifs augmenter de près de 6 %, fin 2020. Elle est suivie de la Faîtière des caisses populaires du Burkina Faso (FCPB), ex-RCPB, qui totalise 253 milliards FCFA.
Créditée de la plus forte croissance (31,7%) dans l’Umoa en 2020, l’Union des coopératives d’épargne et de crédit de Côte d’Ivoire (UNACOOPEC-CI) ferme le trio de tête. Les actifs de la société qui dispose de plus de 130 points de services à travers le pays ont atteint les 141 milliards FCFA. Grâce à cette performance, l’UNACOOPEC ravit la 3e place du classement à la togolaise FUCEC qui quant à elle, a enregistré une faible progression de son bilan. Coiffée au pied du podium, la FUCEC avec son réseau de 35 coopec, leader incontestable sur le marché togolais, a vu ses actifs s’améliorer de moins de 5% à 137 milliards FCFA.
A la 5e et 6e places de ce classement des plus importantes structures de microfinance dans l’Umoa, on retrouve les filiales sénégalaise et ivoirienne du groupe parisien Baobab, opérant dans l’inclusion financière sur les marchés africains et chinois. En 2020, Baobab SN est la seule institution de microcrédit dans ce top 10 à accuser une baisse de ses actifs. Ce recul de 4% a fait descendre le total bilan sous la barre des 120 milliards FCFA. Sa confrère ivoirienne, Baobab CI a, quant à elle, rebondi. Ses actifs ont été portés à 108 milliards FCFA.
Leader sur le marché béninois, la Faîtière des caisses d’épargne et de crédit agricole et mutuel (FECECAM), frôle de peu la barre des 100 milliards FCFA d’actifs, après une croissance de 8,7% de son bilan. Avec ses près de 90 caisses, la structure qui fédère les CLCAM (Caisse de crédit agricole mutuel) au Bénin occupe la 7e place du top 10.
Elle est suivie de Cofina Côte d’Ivoire, première filiale du groupe ouest-africain qui se réclame de la mésofinance. Elle a porté ses actifs à 83 milliards FCFA, fin 2020, soit un accroissement de 12%. C’est la deuxième croissance la plus importante dans le secteur, après celle enregistrée par l’UNACOOPEC, la première entité ivoirienne de ce classement.
Classement des microfinances de l’UMOA selon la taille du bilan
En 2020, le top 10 du secteur de la microfinance dans l’Umoa est dominé par le Sénégalais Crédit Mutuel du Sénégal (UCCMS) avec un total bilan de 255 milliards FCFA. Elle est désormais au coude-à-coude avec le Burkinabé FCPB (Faîtière des Caisses Populaires du Burkina) – 253 milliards FCFA. Ce classement est dominé par 4 entités sénégalaises, 3 en provenance de Côte d’Ivoire, une au Burkina, au Togo et au Bénin.
Le Sénégal, plus important marché
UM-PAMECAS et UM-ACEP, deux systèmes financiers décentralisés (SFD) sénégalaises viennent compléter ce classement, confirmant la dominance du pays de la Téranga dans le secteur de la microfinance.
Selon la Banque centrale, au Sénégal, les actifs des institutions de microfinance ont atteint 643 milliards FCFA en 2020 contre 612 milliards FCFA en 2019, soit une progression annuelle de 5%. Le total bilan des SFD ivoiriens – plus forte hausse (+17%) – est de 100 milliards FCFA moins que celui du Sénégal. Troisième dans ce classement des actifs selon le marché (pays), le Burkina Faso. Le pays des Hommes intègres totalise 382 milliards FCFA suivi du Togo (260 milliards FCFA), malgré la petite taille de son économie.
Le Togo, premier ratio actifs/PIB
Par rapport à la taille de l’économie, le Togo est le pays où les actifs des SFD sont les plus importants, représentant environ 6% de la richesse nationale créée en 2020. Le pays est le 4e marché en termes d’actifs, malgré la petite taille de son économie classée avant dernier PIB de l’UMOA. Suivent le Sénégal et le Burkina Faso.