Le marché des huiles végétales a été l’un des plus agités ces deux derniers mois. Passée sous les projecteurs avec les restrictions de l’offre du côté de l’Indonésie, l’industrie est à nouveau en première ligne face à la crise entre la Russie et l’Ukraine.
La pression sur le marché mondial des huiles végétales n’est pas près de retomber. Avec le déclenchement de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les analystes craignent une perturbation de l’approvisionnement global en huile de tournesol.
Et pour cause. L’Ukraine représente le premier producteur mondial de l’oléagineux et premier exportateur mondial de l’huile. Plus largement, la région de la mer Noire compte pour près des trois quarts des expéditions de l’oléagineux et 60 % de l’offre globale.
Ces inquiétudes s’ajoutent à une situation délicate où les importateurs doivent déjà faire face à des stocks faibles d’huile de soja du côté de l’Amérique du Sud (Brésil et Argentine) ainsi que d’huile de palme du côté de l’Indonésie et de la Malaisie.
Pour les experts, les dommages subis récemment par les infrastructures d’exportation de l’Ukraine (ports de Marioupol et d’Odessa) durant cette guerre tombent très mal pour de nombreux importateurs.
En effet, l’huile de tournesol commençait à s’afficher comme l’huile la moins chère du marché avec la tonne de brut pour livraison en mars vers l’Inde (premier importateur mondial) valant il y a une semaine, environ 1 620 $ contre 1 700 $ pour l’huile de palme et d’huile de soja.
Par ailleurs, l’Ukraine anticipait des expéditions de 6,6 millions de tonnes de l’huile en 2021/2022 contre 5,3 millions de tonnes un an plus tôt. Dans un tel contexte, les incertitudes sur le commerce de l’oléagineux devraient encore aggraver les tensions sur les cours mondiaux des huiles végétales à l’heure où la demande est assez dynamique. L’indice FAO des huiles végétales a déjà atteint son plus haut niveau historique (185,9 points) en janvier dernier.
En Afrique, ces différentes évolutions devraient encore aggraver la facture globale des importations d’huile sur le marché mondial. D’après la FAO, le continent a notamment acheté sur la période 2015-2017, 8 milliards $ d’huiles et de graisses animales et végétales. Il s’agit de la seconde catégorie de produits alimentaires la plus importée derrière les céréales.
Pour rappel, l’huile de tournesol est le 4ème oléagineux le plus cultivé derrière l’huile de palme, l’huile de soja et l’huile de colza.