La Commissaire de l’Union européenne en charge du Partenariat international, Jutta Urpilainen, a bon espoir que l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas) va relever le pari de la dépollution de la baie de Hann. Elle a fait cette déclaration, le 9 février 2022, après une visite effectuée à Hann Village.
La Commissaire de l’Union européenne en charge du Partenariat international, Jutta Urpilainen, a effectué, hier mercredi, une visite à la baie de Hann. Elle a commencé au ponton enjambant le canal 6, une des sources de la pollution, en compagnie du Directeur général de l’Onas, Ababacar Mbaye. Après une présentation du projet et un tour au marché longeant la plage, la Commissaire a relevé la pertinence et l’urgence de conduire ce projet à son terme. « Des progrès ont été accomplis. La mise en œuvre est une nécessité, car la baie est très polluée. Mais, j’ai bon espoir surtout avec l’implication des jeunes ; il arrivera à son terme. Nous devons prendre soin de la mer. Nous devons aussi se préoccuper de la gestion des eaux usées », a déclaré Mme Urpilainen.
Auparavant, la marche vers la baie a été entrecoupée par des questions posées par la Commissaire de l’Union européenne chargée du Partenariat international et des réponses apportées par les autorités de l’Onas. « Ce canal était réservé à l’évacuation des eaux pluviales. Mais actuellement, elle draine des eaux usées à cause des branchements qui ne sont pas réguliers. Cependant, cette problématique sera résolue avec le projet », explique le Dg de l’Onas. Une fois à la plage, Moussa Guèye, un des responsables du projet, a fourni d’autres informations sur les ouvrages qui seront construits et vont permettre de restaurer la baie. « Nous avons une forte concentration des industries dans la zone portuaire qui participent à la pollution. Nous avons prévu de soutenir ces industriels à disposer de quatre unités de prétraitement. Il est prévu aussi de construire des stations. Les eaux seront drainées vers Mbao avant d’être rejetées après traitement », a expliqué M. Guèye. Il a également précisé que le projet a un versant d’assainissement des quartiers traversés avec un objectif d’impacter environ 500 000 personnes.
Ses explications ont suscité une question de la part de la Commissaire. « Quand est-ce que vous pouvez boucler le projet ? » En réponse à cette interrogation, le Directeur général de l’Onas n’a pas écarté la probabilité d’achever la construction des ouvrages dans les délais. « Les travaux seront exécutés simultanément. Cela nous permettra de gagner du temps. Nous avons un bon taux d’exécution pour le premier lot déjà attribué », a rassuré Ababacar Mbaye.
L’adhésion des communautés et des riverains encourage les autorités à accélérer la restauration de cet écosystème dégradé, d’autant plus que son état actuel a des effets néfastes sur l’économie. « D’importants volumes d’eau résiduaires industriels et des déchets solides étaient rejetés dans cette baie dont le confinement et le phénomène de remontée d’eau constituaient des facteurs qui accentuaient l’accumulation de cette pollution », a déclaré Matar Diaw, adjoint au maire de Hann Bel-Air. Selon lui, les populations paient un tribut à cause de cette pollution avec des pertes de revenus du fait de l’abandon des zones de loisirs, de la pêche sur les côtes et des maladies infectieuses.