Nouveau Président en exercice de l’Union africaine (Ua), le Chef de l’État, Macky Sall, est sur les traces de ses prédécesseurs Senghor et Diouf qui ont eu à diriger l’instance continentale.
C’est le Président Senghor et ses pairs qui ont mis sur pied, aux premières heures des indépendances, l’Organisation de l’unité africaine (Oua), ancêtre de l’Union africaine (Ua) dont la charte a été signée à Syrte, en Libye, en 2002. Premier Président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor a eu à présider l’Oua pendant quatre mois à la suite de l’assassinat, le 12 avril 1980, de William Tolbert, du Liberia, lors d’un coup d’État du Sergent-chef Samuel Doe. Il termina le reste du mandat du défunt Chef de l’État. Aussi n’avait-il pas dénoncé cet assassinat devant ses pairs lors d’un Sommet de l’Oua, mais il ne fut pas suivi. Le 25 mai 1963, à Addis-Abeba, à l’occasion de la conférence inaugurale de l’Oua, le poète-président disait à ses pairs : « Enfin vécu ce rêve longtemps rêvé : celui d’une conférence qui réunirait, fraternellement, tous les Chefs des États indépendants d’Afrique. C’est un grand pas, nous n’avons pas le droit d’échouer ». Après avoir dressé les obstacles qui se dressent devant l’Unité africaine, le Président Senghor avait conclu : « Il va falloir les circonscrire, puis les écarter, au moins les réduire, pour progresser. Nous le ferons en donnant à nos institutions des structures rationnelles et réalistes ».
Son successeur, Abdou Diouf, élu en 1985 Président de l’Oua, eut un mandat plein de succès ; ce qui lui a valu une résolution en hommage lors de la 27e session de la Conférence au Sommet des Chefs d’État à Addis-Abeba en juillet 1986. Le Président Abdou Diouf eut une position claire contre l’Apartheid. Dès son élection à la tête de l’Oua d’alors, en juillet 1985, sur proposition du Président de la Zambie, Kenneth Kaunda, l’ancien Chef de l’État sénégalais déclarait, au cours du bilan de sa première année, que le combat pour l’éradication de l’odieux système de l’Apartheid était son seul credo. « L’Afrique a compris qu’il devait occuper les avant-postes de ce combat si nous voulons que la communauté internationale applique des sanctions globales obligatoires contre les tenants du régime raciste de l’Afrique du Sud », disait Abdou Diouf. Il expliquait que « ces sanctions devraient être principalement le fait des pays dont les relations économiques et commerciales avec Pretoria assuraient le maintien du régime raciste de l’Afrique du Sud ».