Vrai ou faux, le phénomène du transfert d’électeurs est très redouté par une bonne frange de l’opposition. Il s’agit en somme, pour un camp politique donné, de déplacer une masse d’électeurs d’une zone à une autre pour maximiser ses chances d’y gagner. Et que sans cette opération, il serait difficile d’y faire un bon score parce que le lieu visé serait le bastion de l’adversaire.
On en parle de temps en temps pour le redouter mais il est difficile, pour ceux qui en font cas, d’en donner des preuves concrètes même si par ailleurs cela ne veut pas dire non plus que cela n’existe.
En dehors de la preuve, il y a l’aspect lié au caractère largement formel du droit. Si la personne peut justifier d’un titre de résidence et s’est inscrite au niveau du fichier de la localité, il sera difficile voire impossible de lui refuser ses droits y compris celui de voter. Le certificat de résidence permis l’inscription et cette dernière formalité, le vote. Du coup, les membres du bureau de vote indiqué ne peuvent que permettre à la personne d’accomplir son devoir citoyen.
Si elle existe, c’est une manœuvre à laquelle il est difficile d’opposer une quelconque solution à moins d’opter pour la prévention.
En effet, ce que les autorités peuvent faire, c’est d’opter pour la sensibilisation de ceux qui délivrent les documents de base en l’occurrence les chefs de village et chefs de quartiers. Car, une fois les certificats de résidence délivrés par l’autorité dûment mandatée, la procédure va suivre son cours et aboutir au vote du citoyen concerné.
A ce propos d’ailleurs, on entend toutes sortes de rumeurs et de supputations. Certains parlent d’arriver de personnes par exemple à Nord Foire qui ne parlent pas le Wolof, d’autres de personnes bizarres habillées d’une certaine façon, etc. Il y en a qui avancent que des ressortissants d’autres pays détiendraient des cartes d’identités sénégalaises dans le seul but de venir voter le jour J. En fait, de simples suppurations.
En clair, il faut que les politiques évitent de se faire remarquer par une opposition inutile au vote d’un citoyen qui est bénéficiaire des attributs juridiques adéquats. Ce serait peine perdue.
Bien sûr, s’il y a réellement transfert, il faudrait aussi que ce phénomène, un vrai fossoyeur de la démocratie, cesse et que les auteurs arrêtent de s’y adonner.
Car, notre démocratie qualifiée pourtant de majeure, souffre de dysfonctionnements de ce genre. Car, on ne peut pas supposer que la crainte a été nourrie pour rien.
Or, il est temps que les règles du jeu soient respectées parce que transparentes et honnêtes. Mais pour le moment, malgré les efforts, on en est vraiment loin.
Assane Samb