Depuis le début de la campagne, les responsables de YAW passent leur temps à faire le tour du pays avec à leur tête Ousmane Sonko, ci-devant candidat à la mairie de Ziguinchor. Normal, me direz-vous ; ils sont dans la logique d’apporter leur soutien à leurs candidats au niveau local en exploitant le point fort de chacun (s’il existe, bien entendu) et en les mutualisant pour marquer les esprits et mieux faire passer leurs messages.
Cependant la réalité n’est pas aussi simple qu’on pourrait le penser ! Parce qu’au sein de cette cohorte de leaders nationaux et de responsables locaux réunis, les agendas ne se recoupent pas forcément et d’une voiture à l’autre de la caravane, chacun s’adonne à des comptes d’apothicaire qui finiront bien par livrer leurs secrets un jour. Et, ma foi, ces derniers en surprendront plus d’un ! L’agenda de l’un s’arrête là où commence celui de l’autre et vice-versa.
Tenez, à y regarder de plus près, nous sommes en face de deux voire trois campagnes en une, ce qui pourrait expliquer non seulement l’enchevêtrement des thèmes développés par YAW tout le long de sa randonnée, mais aussi leur décalage parfois par rapport aux préoccupations et attentes des populations concernées. Le tout est bien dissimulé dans une grande fresque mobile, un spectacle affligeant, indécent même, que l’on offre à des foules qui retournent toujours à leurs pénates en ayant le sentiment d’avoir été flouées, instrumentalisées, violées dans leur conscience pour être ensuite abandonnées à leur sort. Passons outre le manque de notoire de considération ainsi affiché vis à vis de ces populations-là ; le plus révoltant dans tout cela, c’est l’escroquerie politique qui en constitue la base.
L’exemple le plus frappant se trouve être comme par hasard Guédiawaye. Aliou Sall, Lat Diop et compagnie ont manifestement des longueurs d’avance sur des poids plumes qui éprouvent toutes les peines du monde à être écoutés en raison à la fois de leur manque de personnalité, de la pauvreté de leur offre politique et du caractère suranné d’une réthorique au ras des pâquerettes. Au vu de cette piteuse campagne annonciatrice de débâcle mémorable, dans un endroit aussi stratégique et symbolique que l’est Guédiawaye, et face à Aliou Sall et ses camarades de Coalition qui n’ont de cesse d’appuyer sur la pédale en termes de propositions concrètes, d’explications et de sensibilisation, la Compagnie Frivole YAW est vite revenue en sapeur-pompier de service pour limiter les dégâts. Avec bien sûr la stratégie qui est devenue sa marque de fabrique :
sortir lâchement l’adversaire de son « match », convoquer les populations dans les eaux nauséabondes des caniveaux de scandales cousus de fil blanc, sans oublier au passage, de se tresser des lauriers intellectuels et professionnels bien lustrés pour la circonstance. Indécence, méchanceté, escroquerie politique ; rien n’est vraiment de trop pour jeter l’opprobre sur ceux qui ne demandent qu’à se mettre au service des populations. Seulement, peut-on s’attendre à mieux de la part d’un Sonko qui depuis son entrée en politique, enjambe les codes éthiques, politiques et moraux, sans vergogne ni état d’âme, sans foi ni loi. Pourquoi autant d’audace de la part de ce triste sire qui est sous contrôle judiciaire ? « Cabri mort ne craint pas de couteau » dit-on de l’autre côté de la frontière. Rien de plus vrai justement. Ce politicien qui se nourrit du malheur des autres, s’il ne le provoque pas tout simplement, présente la particularité de vivre sous une épée de Damoclès au plan personnel et au plan politique.
Avec son opportunisme sans borne, il ne cracherait pas sur tout ce qui pourrait demain être source de troubles dans lesquels il saisirait l’occasion inespérée de noyer le poisson… à la braise. Toutes ses divagations intellectuelles et politiques ne sont qu’au service de ses vils desseins. Au-delà de sa propre personne, rien n’a de valeur à ses yeux. Les Ziguinchorois sont bien placés pour le savoir, eux qui passent leur temps à scruter l’horizon afin d’apercevoir celui qui promet de mettre fin à leurs souffrances. Pourtant, d’ici, on le voit déjà venir. Demain ce monsieur sera le premier à convoquer toute la presse nationale et internationale pour appeler à un « mortal combat » contre un détournement des suffrages et un « vol jamais vu au Sénégal ». Voilà Sonko, tel qu’en lui-même.
Pape Fall,
Responsable Apr Golf Sud..