Pour les élections municipales et départementales du 23 janvier prochain, cinq coalitions vont se frotter sur le terrain politique ziguinchorois. Chacune y va de ses forces et faiblesses.
Par Le Soleil
Ucs Mbollo : Baldé face à l’équation Sonko
Maire sortant et président de la coalition Union centriste du Sénégal (Ucs) Mbollo, Abdoulaye Baldé a forcément un bilan à présenter aux Ziguinchorois et à défendre à l’heure de la campagne électorale. L’ancien ministre de la Défense, qui a passé 12 ans à la tête de la mairie, dit avoir transformé sa ville. Pour ces joutes électorales, il allie démarche de prospection (porte-à-porte) et mini-meetings de quartier, en attendant le démarrage officiel de la campagne électorale. L’une des forces de l’Ucs Mbollo, c’est d’avoir un maire sortant comme tête de liste majoritaire et d’autres grands ténors qui animent la scène politique locale. Aux côtés du maire sortant, le Dr Moussa Diédhiou. Pharmacien, l’homme voulait à tout prix briguer les suffrages des Ziguinchorois. Outre le Dr Diédhiou, Baldé a dans ses rangs l’influente commerçante Aminata Tamba et la ministre-conseillère du Président de la République, Aminata Angélique Manga. Tête de liste proportionnelle, l’ancienne ministre est portée par plusieurs organisations féminines de la région de Ziguinchor, notamment le Réseau « Koussek ».
Yaw : Sonko pour confirmer ou tomber pour la première fois
Pour ces territoriales, le leader du parti Pastef va devoir batailler ferme pour vaincre les autres adversaires aussi redoutables. Certes, il a eu la chance, lors de la présidentielle de 2019, de gagner haut la main la région de Ziguinchor en engrangeant 57% des suffrages contre 39% pour le régime en place. Ousmane Sonko va chercher à consolider une base électorale conquise en Basse-Casamance. Selon Mamadou Alpha Diallo, journaliste correspondant de la Deutsche welle (Dw) à Ziguinchor, l’une des forces de la coalition Yeewi Askan Wi, c’est le fait qu’Ousmane Sonko soit lui-même candidat. « Aujourd’hui, Ziguinchor est incontestablement son fief politique. La dernière élection présidentielle l’a démontré. Même s’il était en coalition avec d’autres entités politiques, sa popularité a été déterminante dans cette victoire lors de l’élection présidentielle », analyse celui qui observe la scène politique ziguinchoroise depuis près de 20 ans. Pour ce qui concerne les limites de cette coalition, il a précisé qu’en Casamance, particulièrement à Ziguinchor, c’est la personne de Sonko qui draine des foules. Ces « lieutenants » locaux, a-t-il poursuivi, n’ont pas cette possibilité d’apporter une plus-value pour renforcer le capital sympathie de leur leader, note M. Diallo.
Benno Bokk Yaakaar, le défi de l’unité
La coalition Benno Bokk Yaakaar peut faire une percée lors des prochaines territoriales. Mais, à une seule condition : que tous les responsables acceptent de se ranger derrière le candidat Benoît Sambou. Chose qui semble impossible, au regard d’une division interne déjà actée. D’ailleurs, de nombreux responsables locaux de la coalition au pouvoir ont décidé de soutenir la candidature d’Abdoulaye Baldé. Et récemment, Benoît Sambou a fustigé l’attitude de ses camarades de parti qui distribueraient de l’argent dans la ville de Ziguinchor pour appeler les militants à voter contre lui. En revanche, estime Mamadou Alpha Diallo, la force de la coalition présidentielle, c’est que le candidat Benoît Sambou a été le fondateur de l’Alliance pour la République (Apr) à Ziguinchor. Donc, a-t-il rappelé, aux yeux de l’opinion locale, il est le porte-étendard du parti dans cette ville. « Soutenir Benoît Sambou, c’est soutenir le Président Macky Sall. Tous les inconditionnels du Chef de l’État pourraient voter en sa faveur », a-t-il dit, rappelant que M. Sambou est une bête politique. « Il est le plus futé en politique parmi les candidats en lice pour la mairie de Ziguinchor. Par conséquent, à chaque étape, il peut inventer une formule politique gagnante », a souligné Mamadou Alpha Diallo. Les faiblesses de la coalition présidentielle, a-t-il insisté, c’est que Benno est tout sauf unie à Ziguinchor.
Disoo ci xarnubi et Ipd, deux « bleus » dans l’arène
Une élection n’est jamais gagnée d’avance. Les leaders de la coalition Disoo ci xarnubi, Babacar Dial (électrotechnicien) et de l’Initiative pour une politique de développement (Ipd), Dr Idrissa Bodiang (manager de la santé), ont bien compris cette assertion. Même s’ils ne sont pas trop connus des Ziguinchorois, ces deux novices veulent en découdre avec Abdoulaye Baldé, Ousmane Sonko et Benoît Sambou pour s’offrir une place de choix dans l’arène politique locale. Pour cela, ils travaillent comme tous les autres à atteindre leurs objectifs : se faire élire pour changer Ziguinchor.