L’arène politique est en ébullition. Les prochaines élections du 23 janvier 2022 sont sur toutes les lèvres. Pour avoir le maximum de représentants dans les communes et départements, beaucoup de partis ont fait des alliances. C’est en ce sens qu’Ousmane Sonko a rejoint la coalition Yewwi Askan Wi aux côtés de leaders comme Khalifa Sall. Mais le leader du parti des Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (Pastef) pourrait devenir la cible à abattre d’ici-là présidentielle de 2024. Son ambition démesurée pour le fauteuil présidentiel risque de faire de lui, l’adversaire de ses amis d’aujourd’hui.
Les dernières sorties de Khalifa Sall en disent long sur ses projets futurs. Si cela ne tenait qu’à l’ancien maire de Dakar, il serait le cinquième président de la République du Sénégal. D’ailleurs, dans une interview accordée à France 24 et RFI, il a annoncé sa candidature pour la présidentielle de 2024. Et la veille, c’était Macky Sall qui était invité par nos confrères français. Lors des débats, le chef de l’Etat a effleuré l’épineuse question de l’amnistie des deux « K » (Karim Wade et Khalifa Sall) en déclarant ne pas être contre un geste envers l’opposition.
Karim Wade et Khalifa Sall, s’ils étaient graciés, seraient candidats à la présidentielle de 2024. Et de facto, ils ruineraient tous les plans de Sonko qui n’a d’yeux que pour le fauteuil de Macky. Si les deux « K » se lançaient dans la course, le leader de Pastef devra faire face à plusieurs adversaires qui pèsent lourd sur l’échiquier politique. Malheureusement pour lui, il pourrait se retrouver bien seul comme ce fut le cas en 2019, année où il finissait troisième derrière Macky et Idrissa Seck.
Avec le contexte actuel, Macky Sall pourrait renforcer Khalifa Sall et Karim Wade pour en faire des armes de destruction contre Ousmane Sonko. Le locataire du Palais est tenu en tenaille. D’un côté la constitution est un barrage qui le bloque pour son troisième mandat. Et sous un autre angle, les sénégalais veulent en finir avec les sempiternels 3ème mandats. Pour cela, ils n’hésiteraient pas à mettre le leader de Pastef à la tête du pays. Sonko président, serait un véritable danger pour l’entourage du président qui risque d’avoir maille avec la justice.
Pour bloquer son éternel rival et protéger ses arrières et celles de ces proches, Macky Sall va user de tous les moyens pour esseuler Sonko. Une fois fait, le chef de l’Etat ou un de ses poulains n’aura plus qu’à lui asséner le coup de grâce, une seconde défaite. Cela, les Patriotes en sont bien conscients. D’ailleurs beaucoup d’entre eux n’ont pas aimé la dernière sortie de Khalifa Sall qui sonne comme une rupture entre ces amis de circonstances.
Même s’il est caractérisé comme étant l’un des opposants les plus farouches qui font face à Macky Sall, Ousmane Sonko aura besoin de plus que cela pour devenir le prochain président. Le viol dans lequel il est cité et les évènements du mois de mars lui ont fait perdre des points dans l’estime des sénégalais. Des failles que ces futurs adversaires pourraient exploiter pour le battre lors de l’élection présidentielle.
En politique tous les coups sont permis. Et cette règle, le pouvoir l’applique pour mettre Ousmane Sonko sur la touche. Si Khalifa Sall et Karim Wade sont lancés dans la course, ils deviendraient des adversaires plus coriaces que Macky Sall. Alors le patriote en chef a intérêt à surveiller ses arrières.
Aliou Niakaar Ngom pour Xibaaru