La junte guinéenne a annoncé lundi le transfert de l’ancien président Alpha Condé, renversé le 5 septembre par les militaires et détenu au secret depuis, chez son épouse dans la banlieue de Conakry.
Condé, 83 ans, à la tête du pays pendant près de 11 ans, réside désormais au domicile de son épouse Hadja Djénè Kaba Condé à Dixinn, a dit la junte dans un communiqué lu à la télévision nationale.
La junte n’a pas précisé pas si le séjour de Condé chez sa femme était assorti de restrictions de la part des militaires.
Le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), la junte qui a pris la direction du pays après le putsch, « continuera à assurer à l’ancien chef de l’Etat un traitement digne de son rang, et ceci sans aucune pression nationale et internationale », dit le communiqué.
La libération de Condé fait partie des exigences de la Communauté des Etats ouest-africains (Cédéao), avec la tenue d’élections dans un délai de six mois. La Cédéao a suspendu la Guinée de ses instances et sanctionné individuellement les membres de la junte.
Le chef de la junte, le colonel Mamady Doumbouya, qui s’est fait investir président de transition le 1er octobre, s’est engagé à rendre le pouvoir à des civils après des élections, mais a refusé jusqu’alors tout délai imparti à la transition.
Dans un entretien diffusé par la télévision nationale mi-novembre, il a assuré que l’intégrité physique et morale de Condé était protégée. Il n’a pas exclu que Condé soit jugé.