Le 20 octobre 2011, Mouammar Kadhafi était tué avec plusieurs de ses compagnons dans des circonstances qui ne sont toujours pas clarifiées. Ses sympathisants ont dénoncé, dans un communiqué publié mardi 19 octobre, « les crimes de guerre commis par l’Otan ».
Le comité chargé de la commémoration de la mort du colonel appelle à organiser des rassemblements symboliques de cinq minutes dans toutes les villes en Libye. Que pèsent les sympathisants de Kadhafi dans l’équation politique libyenne aujourd’hui ?
Les sympathisants de l’ancien régime multiplient leurs apparitions publiques à l’approche de la date de l’élection présidentielle, prévue officiellement le 24 décembre, brandissant des drapeaux verts et des portraits de Mouammar Kadhafi et de son fils Saïf al-Islam, sorti de son silence.
Les kadhafistes s’activent également dans la vie politique. Le gouvernement de transition regroupe plusieurs anciens ministres en poste du temps du colonel Kadhafi et plusieurs anciens cadres de l’armée du « Guide de la Révolution » libyenne sont aujourd’hui derrière le maréchal Khalifa Haftar.
Les avis divergent cependant quant au vrai poids des kadhafistes. Le parlementaire Ziad Dgheim estime qu’ils sont divisés, même s’ils représenteraient, selon lui, plus de 50% de la population. « Ce chiffre est exagéré », estime pour sa part Abou al-Kassem Kzeit, membre du Haut Conseil d’État. Mais pour lui, si l’on permet à Saïf al-Islam de se présenter, il serait capable de rassembler au-delà de ses sympathisants.
Pour le chercheur Jalel Harchaoui, les kadhafistes ont, certes, de l’importance, mais ils existent d’une « manière éparpillée ». L’idée d’avoir « un bloc vert, solide et harmonieux n’existe pas », affirme-t-il.