Ce dimanche 17 octobre, le président turc Recep Tayyip Erdoğan entame une tournée en Afrique qui doit le mener au Togo, au Nigeria et en Angola. La visite sera consacrée par des accords commerciaux et sécuritaires, mais elle intervient aussi dans un contexte de tensions impliquant d’autres puissances, notamment la France.
Cela va être la 15ème fois que Erdoğan foule le sol africain en tant que chef de l’exécutif turc. Des périples courts, mais réguliers, qui ont débuté en 2004 lorsqu’il était encore Premier ministre, et qui l’ont vu visiter, entre autres l’Ethiopie, la Tunisie, l’Afrique du Sud, la Libye, la Somalie, le Niger, le Sénégal et le Ghana. 28 pays pour être exact, et bientôt 30. Ces démarches relationnelles sont loin d’être unilatérales, puisqu’on note, par exemple, que les 5 dernières visites présidentielles reçues par la Turquie sont africaines (Angola, Guinée, Soudan, Éthiopie, RDC).
Erdoğan a également reçu il y a deux semaines, Moussa Faki, président de la Commission de l’UA. Les échanges ont porté sur des questions de développement infrastructurel, économique et humain, de médiation, de culture, de commerce, et aussi sur le volet humanitaire.
Dans les faits, le volume commercial bilatéral entre les deux parties s’est pratiquement multiplié par 4 en 18 ans, passant, selon le ministère turc du Commerce, de 5,3 milliards USD en 2003 à plus de 20 milliards USD présentement. Les investissements turcs se sont également développés en Afrique ces dernières années, passant de 100 millions $ en 2003 à 6,5 milliards $ en 2017 (infrastructures, écoles, hôpitaux…). Dans le même temps, le nombre d’ambassades turques en Afrique est passé de 12 à 41.
L’arrivée demain dimanche de Recep Tayyip Erdoğan précède le 3ème Sommet de Coopération Turquie-Afrique qui se tiendra du 21 au 22 octobre à Istanbul et qui va rassembler les 54 pays du continent à travers des représentants officiels ou du secteur privé.
La multiplication des ambassades africaines en Anatolie et des vols entre les deux destinations facilitera grandement les choses. En attendant, il est question d’atteindre un volume commercial d’un demi-milliard de dollars entre la Turquie et l’Angola (présentement 116 millions USD), de lutte antiterroriste conjointe et d’accords sur les hydrocarbures et l’énergie avec le Nigeria, puis d’accords économiques et de défense avec le Togo.
Tout ceci se déroule dans un contexte tendu entre la France et la Turquie et particulièrement entre MM. Macron et Erdoğan qui, en Afrique, s’inscrit clairement, à l’instar de la Russie, en rival de l’Hexagone.