Les pays africains ont désormais l’opportunité de se payer en monnaie locale, grâce à un mécanisme de paiement qui vient d’être mis en place au niveau régional. Un premier pas qui nécessitera de la discipline dans la mise en œuvre.
La Banque africaine d’import-export (Afreximbank) et le Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine ont annoncé, ce 28 septembre, le lancement opérationnel du Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS). Cette infrastructure de marché financier a pour but de permettre aux pays membres de la région, d’effectuer des paiements transfrontaliers instantanés en devises locales.
« Le PAPSS servira de plateforme continentale pour le traitement, la compensation et le règlement des paiements commerciaux intra-africains, en s’appuyant sur un système multilatéral de règlement net. Sa mise en œuvre complète devrait permettre au continent d’économiser plus de 5 milliards de dollars US en coûts de transaction de paiement chaque année », apprend-on du communiqué officiel qui donne l’information.
L’infrastructure a déjà été testée dans la Zone monétaire d’Afrique de l’Ouest (ZMAO), la même où est développé un projet de monnaie unique sous le label Eco. Pour accélérer l’expansion et assurer la finalité du règlement, Afreximbank a approuvé 500 millions $ pour soutenir la compensation et le règlement dans les pays de la Zone monétaire de l’Afrique de l’Ouest (ZMAO). On estime que 3 milliards de dollars supplémentaires seront mis à disposition pour soutenir la mise en œuvre du système à l’échelle du continent.
Des banques centrales africaines ont déjà marqué leur accord pour l’utilisation du mécanisme, mais la direction du PAPSS reconnaît qu’il faut encore engager des discussions pour obtenir le maximum d’adhésions. La part des transactions commerciales entre pays africains demeure marginale, selon des indicateurs du Centre pour le commerce international. En 2020, les importations entre pays africains ont atteint 58,6 milliards $, en baisse pour la deuxième année consécutive, et représentant moins de 12% du total des importations des pays de la région.
La multiplicité des devises dans la région est l’une des causes à cette faiblesse des échanges entre ses pays membres. « Avec la mise en œuvre du PAPSS, l’Afrique peut espérer commencer à récolter les fruits de l’Accord de libre-échange continental africain. Afreximbank est fière d’avoir contribué à la réalisation d’un rêve vieux de plusieurs décennies qui semblait irréalisable, il y a seulement quelques années », a expliqué Benedict Oramah, président d’Afreximbank.