14 septembre 2017-14 septembre 2021. Voilà maintenant quatre bonnes années que l’ancien ministre M.DJIBO LEYTI KA, est allé répondre à l’appel de son Seigneur ce, après d’éminents et loyaux services rendus à la nation sénégalaise. Avec sa disparition, c’est un véritable baobab de la haute administration sénégalaise qui s’était effondré, une véritable icône qui a eu à marquer le paysage politique et administratif de notre pays.
L’homme restera toujours pour moi, un modèle de patriotisme, de générosité, de citoyenneté et d’attachement aux valeurs républicaines, qui a marqué d’une pierre blanche, son passage dans les différents départements régaliens dont il avait la charge. Le ministre d’état M.DJIBO KA avait une très haute idée de la culture étatique qui représentait pour lui un véritable sacerdoce.
Pour dépeindre cet illustre patriote dont la vie se confondait avec le respect des institutions de la république, je citerai quelques anecdotes dont j’ai été témoin en ayant eu le privilège de le côtoyer et de servir sous son magistère lorsqu’il avait en charge le stratégique département de l’Intérieur. Le ministre d’Etat M.Djibo L. Ka était un homme pragmatique, rigoureux, organisé ,moderne et surtout courageux.
Il a été l’initiateur des « JOURNÉES PORTES OUVERTES « du ministère de l’intérieur qui avaient permis au public de découvrir et de se familiariser avec les différentes structures de ce département notamment la police nationale. C’est avec lui,que les fonctionnaires de police du Sénégal ont commencé à prendre part aux missions de maintien de la paix de l’ONU. Nous en savons quelque chose, puisque nous avions eu le privilège de gérer les dossiers relatifs à ces questions. Le ministre d’Etat M.Djibo Ka nous a beaucoup soutenu dans la gestion et l’administration de l’AS Police. Il n’hésitait pas à me recevoir pour apporter sa contribution lorsqu’il était sollicité.
En 1993,alors que l’équipe de volley-ball de l’AS Police championne du Sénégal devait représenter notre pays à la coupe d’Afrique des clubs champions en Tunisie, lorsque je suis allé le rencontrer dans son bureau, il a appelé ,séance tenante, devant moi, l’Ambassadeur d’une puissance étrangère pour solliciter son appui. Non seulement sa requête à été favorablement accueillie, mais, il a demandé à son Directeur de Cabinet de m’accompagner auprès de cette autorité pour récupérer l’important matériel sportif que cette dernière a bien voulu mettre à notre disposition pour nous permettre d’équiper convenablement notre club pour les besoins de cette compétition internationale.
D’ailleurs, chaque fois que notre équipe remportait des trophées au plan national, il tenait à ce que nos sportifs soient honorés en sa présence, soit dans la cour du ministère de l’intérieur, soit à l’école nationale de police au cours d’une cérémonie de sortie de promotion.Le 16 février 1994,alors que des policiers étaient sauvagement assassinés et blessés sur le boulevard du Général de Gaulle, il a fait montre d’un courage, d’un sang-froid et d’une sérénité exemplaires.
Il m’avait confié en ma qualité de chef de la division de l’administration des personnels,en collaboration avec le service social, la gestion administrative de ce dossier dramatique. Le ministre d’état M.Djibo Ka, m’a donné l’opportunité de me perfectionner en m’offrant une bourse étrangère.
A mon retour, compte tenu de mes excellents résultats, il m’a félicité très chaleureusement verbalement et par écrit. Par ailleurs, il m’avait confié la rédaction du projet de réinsertion des policiers radiés, dans la police municipale. Mais, ce qui m’a le plus marqué chez ce grand monsieur, c’est sa disponibilité et son sérieux dans le traitement des dossiers.
Un jour, une chose bizarre m’est arrivée. Bien que quittant Rufisque tous les jours, j’arrivais au bureau au ministère de l’intérieur au plus tard à 7 h du matin. Ce jour là, on dirait qu’une force invisible rôdait.
- Commissaire Divisionnaire de Police de Classe Exceptionnelle à la retraite.