Ce mardi à Dakar a été par marqué par le lancement du premier numéro du Rapport alternatif sur l’Afrique (RASA).
Les auteurs du RASA rappellent que ’’chaque année, plus d’une cinquantaine de rapports traitant de l’Afrique et des Africains sont produits et diffusés, le plus souvent par des non Africains ou des experts qui, très souvent, ne se préoccupent ni de refléter les réalités vécues par les Africains, ni de tracer des voies d’une plus grande souveraineté des pays et des sociétés africaines’’.
Au cours de la rencontre, ils soulignent que ‘’ces rapports, la plupart du temps, ont du mal à déchiffrer les véritables mutations et les transformations qui s’opèrent en Afrique ou à définir les priorités du continent dans une vision prospective propre’’.
Ainsi, dans le but de ‘’corriger ce manque d’un rapport produit pour l’Afrique et par l’Afrique, et pour sortir des obsolescences idéologiques et scientifiques, des institutions de recherche et Think tank africains de renom, des intellectuels, des acteurs de la société civile et des entrepreneurs africains ont senti le besoin urgent de réaliser, sur une base régulière, un rapport alternatif sur l’Afrique dénommé RASA’’.
Cette publication ’’se veut un instrument de reconquête de la souveraineté intellectuelle et politique du continent et de mesure des progrès et innovations des sociétés africaines, l’Afrique, pour l’Afrique et par l’Afrique’’.
Ce rapport numéro Un, dédié au Pr Samir Amin, a pour thème central ’’Les souverainetés des sociétés africaines face à la mondialisation’’. Il ’’interroge la situation et les évolutions du continent sous le prisme des souverainetés’’, explique les organisateurs, ajoutant qu’ils s’agissent ‘’de mesurer par un nouveau paradigme, les défis réels, les gains et les écarts des sociétés africaines ainsi que leurs résistances face à un système capitaliste et néolibéral largement impérialiste’’.
Pour les auteurs du rapport, ’’dans un contexte où l’anthropocène montre plus que jamais des signes de basculement dramatique (changements environnementaux globaux, disparitions d’espèces, destructions de milieux naturels, apparition de pandémies, etc.), l’Afrique doit se repenser sans cesse par rapport à son devenir interne et en articulation avec le monde’’.
Ils estiment que ‘’de ce point de vue, la pandémie à Coronavirus (Covid-19) qui a eu un impact sanitaire et économique substantiel, a constitué un révélateur de l’état réel du continent et un marqueur de toute analyse économique, sociale, culturelle ou politique en 2020’’.
Le RASA est une initiative partagée entre Enda Tiers Monde, Fondation Rosa Luxembourg, Conseil pour le Développement de la Recherche en Sciences Sociales (CODESRIA), Forum du Tiers Monde (FTM), TrustAfrica, International Institute for Democracy and Electoral Assistance (IDEA), Institut des Futurs Africains (IFA), Association des Femmes Africaines pour le Recherche et le Développement (AFARD). Parmi les initiateurs figurent également Legs Africa, Institut Panafricain pour le Développement / Afrique de l’Ouest et Sahel (IPD-AOS), West African Think Tank (WATHI), TRUSTAFRICA, Alliance pour la Refondation de la Gouvernance en Afrique (ARGA), Institut Africain pour la Gouvernance (IAG), Institut de Prospective Agricole et Rurale (IPAR) etc., SEATINI en Ouganda, CESAC basé en Guinée Bissau, avec des équipes au Maroc, en Afrique du Sud, au Ghana, et ailleurs.