Au moins deux personnes ont été tuées mardi dans des manifestations sporadiques à N’Djamena et dans le sud du Tchad contre la junte militaire qui a pris le pouvoir après la mort du président Idriss Déby.
Dans la capitale, quelques dizaines de personnes ont répondu aux appels de plusieurs partis de l’opposition et d’organisations de la société civile contre la prise de pouvoir par un Conseil Militaire de Transition (CMT) dirigé par le fils de feu le Maréchal Déby, Mahamat Idriss Déby.
Les opposants se sont rassemblés par petits groupes en début de matinée, brûlant parfois quelques pneus sur leur passage. « On est fatigué de la monarchie du Tchad. On veut juste que la France nous libère de ce problème » , a expliqué devant la caméra, une Tchadienne, Sarah.
Derrière elle, des jeunes sont arrivés en courant et criant « police, police ». A l’approche d’un pick-up des forces de sécurité, la vingtaine de manifestants sont partis en courant.
Au moins 2 victimes
Les forces de l’ordre ont dispersé à coups de gaz lacrymogènes ces rassemblements sporadiques qui ont fait au moins une victime dans la capitale : » les manifestants ont attaqué un bus dans le quartier de Dembé, certains passagers ont fui mais une dame est restée et a été tuée par les manifestants », a assuré le procureur de la République, Youssouf Tom.
A environ 400 km au sud de N’Djamena, un jeune étudiant est également décédé au cours d’une manifestation à Moundou. »Un élève a jeté une pierre dans une voiture de la police et la police a tiré avec une balle réelle et l’élève est mort sur le coup », a affirmé par téléphone Ahmat Malloum, haut fonctionnaire responsable des médias d’Etat dans la deuxième ville du pays.