En janvier 2019, l’acquittement de Laurent Gbagbo par les juges de la CPI était déjà considéré comme une victoire pour ses partisans qui espéraient son retour pour la présidentielle de 2020. Cependant, le procureur général de l’institution avait décidé de faire appel de la décision.
Laurent Gbagbo (photo) est bel et bien acquitté par la Cour pénale internationale (CPI). La chambre d’appel de l’institution vient en effet de confirmer la décision prononcée par les juges en 2019.
L’ancien président ivoirien faisait face à quatre chefs d’accusation de crimes contre l’humanité : meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains commis lors de la crise post-électorale de 2010-2011. Son bras droit, l’ancien chef des Jeunes patriotes, Charles Blé Goudé, a été lui aussi acquitté.
La procureure de la CPI, Fatou Bensouda, qui avait estimé que l’ancien chef d’Etat avait machiné un plan pour conserver le pouvoir par tous les moyens lors de cette crise, avait fait appel de la décision. Reprochant aux juges d’avoir trop sévèrement évalué les preuves déposées lors des trois années qu’a duré le procès des deux hommes, elle réclamait l’annulation de l’acquittement et la relance du procès. Cependant, les juges ont estimé qu’il n’y avait pas de preuves suffisantes pour condamner les deux leaders qui bénéficient encore d’une forte popularité dans leur pays.
Notons qu’avec cette décision en appel, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ne pourront plus être poursuivis pour les chefs d’accusation pour lesquels ils viennent d’être acquittés. Cependant, une autre décision de la justice ivoirienne condamnant l’ancien président à 20 ans de prison pour le « braquage » de la BCEAO durant cette crise qui a fait 3000 morts, reste en vigueur en Côte d’Ivoire.
Désormais, la question du retour au pays des deux leaders devrait être plus que jamais au centre des débats, alors que leur ancien ennemi Alassane Ouattara, vient de rempiler pour un nouveau mandat à la tête du pays.
Moutiou Adjibi Nourou