Des étudiants en Licence professionnelle de Management des territoires (Mater) de la Faculté des lettres et sciences humaines (Flsh) de l’Ucad ont mené un diagnostic, sans complaisance, des maux qui gangrènent la ville de Cayar. Il s’agit, entre autres, d’un déficit d’infrastructures sanitaires, d’un problème de maîtrise du foncier, d’une mauvaise pratique de pêche etc.
Un déficit d’infrastructures sanitaires, un manque de maîtrise de l’information foncière, beaucoup de problèmes environnementaux comme la surpêche ou encore la pêche illicite, tels sont les principaux résultats du diagnostic territorial de la commune de Cayar, effectué par la 3e promotion de la Licence professionnelle en Management des territoires (Mater). La cérémonie de restitution de ce rapport de stage a eu lieu, samedi dernier, à l’hôtel communal de cette ville en présence du doyen de la Faculté des lettres et sciences humaines (Flsh), des encadreurs, des étudiants et du maire de la commune. Sur le plan sanitaire, il ressort du rapport qu’avec deux postes de santé pour 27.620 habitants, la commune ne répond pas aux normes recommandées par l’Organisation mondiale de la santé (Oms), c’est-à-dire un poste de santé pour 10.000 habitants. « Nous avons proposé la construction de deux autres postes de santé au minimum pour être en règle », a soutenu Pierre Sambou, porte-parole des étudiants.
Ces étudiants en Géographie constatent aussi que dans le budget de la commune, il n’y a aucune contribution de la fiscalité sur le foncier bâti et non bâti. Ils ont proposé l’utilisation du Système d’information foncière (Sif) « qui permet non seulement de maîtriser le foncier, mais aussi de bien le gérer et d’orienter les populations vers la normalisation ». L’étude montre également que les anciens quartiers de Cayar ne sont pas lotis. Les étudiants recommandent une restructuration pour retracer et donner vie à ces quartiers. Pour ce qui est de la pêche, les 35 étudiants ont décelé plusieurs de problèmes. Il s’agit des difficultés de conservation des produits halieutiques, de la surpêche, de la capture massive de juvéniles, empêchant le renouvellement rapide de la ressource. « Nous avons recommandé le respect des normes de pêche, l’usage de l’information météorologique avant d’aller en mer », a fait savoir M. Sambou.
Pour le doyen de la Faculté des Lettres et Sciences humaines (Flsh), en tant qu’université, l’Ucad, particulièrement sa faculté, a une mission de formation et de recherche, mais aussi une mission de service à la communauté. « C’est-à-dire que nous devons aider les différents segments de la société à adresser les bonnes questions afin d’apporter les réponses qu’il faut. Depuis quelques années, nous sommes dans un processus de diversification de nos filières. Il s’agit de créer de nouvelles filières qui répondent à l’employabilité. C’est en ce sens que nous avons mis en place la Licence professionnelle Mater dans le but de former des ressources humaines de qualité capables d’apporter leur expertise et leur compétence à la nouvelle politique nationale de décentralisation initiée depuis quelques années par l’État », a dit Alioune Badara Kandji. Selon le doyen de la Flsh, il n’est pas tout à fait exact de dire qu’il y a inadéquation entre la formation délivrée à la faculté des lettres et les besoins du marché de l’emploi. « Nous avons contribué, depuis des années, à la formation des élites de ce pays. Nos produits sont dans tous les secteurs : dans l’administration, la diplomatie, l’enseignement, les affaires etc., », a souligné le doyen de la Flsh.
Pour sa part, le maire de la commune de Cayar, Alioune Ndoye, a promis de traduire en projets les recommandations faites par les étudiants avant d’aller à la recherche de partenaires afin d’accompagner la collectivité territoriale à trouver des solutions aux problèmes soulevés. « Ce document nous permet d’avoir un outil de base de planification pour attaquer les problèmes et trouver des solutions », a estimé l’édile de Cayar. L’étude a porté sur un échantillon de 280 ménages sur plus de 2000 recensés à Cayar.