La féministe et écrivaine égyptienne Nawal el Saadawi est décédée ce dimanche à 89 ans. Cette médecin et psychiatre est considérée comme l’égérie de la seconde vague du féminisme égyptien et arabe. Ses prises de position en faveur des droits des femmes lui ont valu des problèmes avec les pouvoirs politique et religieux ainsi que la prison et l’exil.
Avec son caractère bien forgé et son verbe fougueux Nawal el Saadawi n’a pas hésité à défier les plus puissants. Du président Anouar el Sadate au cheikh d’al-Azhar. Mais son combat le plus dur, cette psychiatre et médecin l’a mené contre une société conservatrice et patriarcale.
Son premier livre, La femme et le sexe publié en 1969 et considéré comme le manifeste de la nouvelle vague féministe égyptienne et arabe lui a valu d’être virée du ministère de la Santé. Ses prises de position intransigeantes contre l’excision des femmes, le voile, la soumission forcée et l’inégalité dans l’héritage lui a valu d’être désignée comme « ennemie de l’islam » au point où sa vie a été menacée la forçant à l’exil.
De retour des États-Unis en 1996 elle a repris sa lutte contre les pouvoirs politique et islamique. Lors de la révolution de 2011, Nawal el Saadawi était sur la place Tahrir. Même si des progrès ont été accomplis, le combat pour la libération de la femme n’est toujours pas terminé et d’autres devront prendre la succession de Nawal el Saadawi.