Une femme sur trois continue d’être victime de violence physique ou sexuelle de la part d’un partenaire intime ou de violence sexuelle de la part de quelqu’un d’autre que son partenaire au cours de sa vie et cette violence débute très tôt, a déploré mardi l’Organisation mondiale de la santé (OMS) citant les données alarmantes publiées dans un nouveau rapport conjoint.
Selon l’OMS et ses partenaires, cette violence commence tôt : une jeune femme sur quatre, âgée de 15 à 24 ans, ayant eu une relation de couple aura déjà été victime de violence de la part d’un partenaire intime lorsqu’elle atteint l’âge de 25 ans. La violence exercée par un partenaire intime est de loin la forme la plus répandue de violence à l’égard des femmes dans le monde (touchant environ 641 millions de personnes).
Toutefois, 6% des femmes dans le monde déclarent avoir été agressées sexuellement par quelqu’un d’autre que leur mari ou leur partenaire. Compte tenu des niveaux élevés de stigmatisation et de sous-déclaration des abus sexuels, le chiffre réel est sans doute beaucoup plus élevé.
Le rapport présente les données de la plus grande étude jamais réalisée sur la prévalence de la violence à l’égard des femmes, une étude conduite par l’OMS pour un groupe de travail spécial des Nations Unies, qui s’appuie sur les données de 2000 à 2018 et met à jour les estimations précédentes publiées en 2013.
Bien que les chiffres révèlent des taux déjà alarmants de violence à l’égard des femmes et des filles, ils ne reflètent pas l’impact toujours actuel de la pandémie de Covid-19.
L’OMS et ses partenaires alertent sur l’exposition accrue des femmes à la violence du fait de la pandémie de Covid-19, en raison de mesures telles que les confinements et des perturbations des services de soutien essentiels.
Bien que de nombreux pays aient constaté une augmentation des signalements de violence exercée par le partenaire intime aux lignes d’assistance téléphonique, à la police, aux agents de santé, aux enseignants et aux autres prestataires de services pendant les confinements, le plein impact de la pandémie sur la prévalence ne sera établi qu’au fur et à mesure de la reprise des enquêtes, note le rapport.