Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui demandent justice pour les personnes mortes lors des manifestations. Amnesty International a mis la main à la pâte pour aider les familles de ces victimes.
«On est en train de recenser les morts, parce qu’on veut aller au-delà de ce que les gens disent; on ne peut pas se fier à cela, pour ne pas faire d’erreur. C’est un travail fastidieux, parce qu’il y a des blessés et des morts et ils sont nombreux », a fait savoir Me Amadou Diallo, le président de la section sénégalaise d’Amnesty International dans « les Echos ».
Seulement, l’attitude des parents des victimes ne leur facilite pas la tâche : «On a malheureusement constaté que beaucoup de parents ont enterré très vite leurs morts sans autopsie et cela affaiblit le dossier», déplore la robe noire.
Une procédure judiciaire est, en fait, prévue pour assister les victimes, annonce-t-il : «Nous allons constituer un pool d’avocats pour assurer la défense des intérêts des victimes. Nous allons les assister sur le plan pénal mais aussi sur le plan civil. Le Président a promis de procéder à la réparation civile, mais cela seul ne suffit pas. Il faut que les personnes impliquées, en tout cas les forces de défense et de sécurité et toutes les personnes impliquées dans ce drame, soient recherchées et punies. On ne peut pas laisser ça», martèle le président d’Amnesty.
Me Amadou Diallo de constater que jusque-là, il y a eu énormément de morts et très peu de sanctions. Pour lui, il est temps que la justice prenne des sanctions sérieuses pour que plus jamais ce genre de chose ne se répète.