Un ennemi intelligent est préférable à un disciple- partisan idiot. Ainsi s’adressait un guide religieux de notre pays à ses disciples pour les mettre en garde contre l’excès de zèle qui peut souvent avoir un effet boomerang préjudiciable. Dans ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire Sonko-Adji Sarr, d’aucuns s’attendaient à ce que le leader du Grand Parti Malick Gackou prenne position pour le camp des supposés comploteurs ou bien se garde de se prononcer sur une affaire dont la nature complexe et les fortes implications ne font pas l’ombre d’un doute. La réalité est tout autre. A haute et intelligible voix, le Président du Grand Parti a rendu public son intime conviction qui est celle d’un complot politique ourdi contre le leader de Pastèf.
Comme si cette posture ne suffisait pas, le président du Gp a demandé aux députés de son parti de ne pas voter la levée de l’immunité parlementaire de Ousmane Sonko. L’acte de courage politique qu’il a posé a relevé d’une évidence notoire.
Toutefois la question essentielle qui importe plus que toute autre considération est ailleurs : Quel est son enjeu principal et la perception qu’en ont les sénégalais ? Il n’est nullement besoin de chercher longtemps pour affirmer sans ambages qu’il est salutaire à bien des égards et gagnerait à faire des émules pour la simple raison que voici. C’est un secret de polichinelle de dire que s’il se réclame de l’opposition, le leader du grand parti n’en a pas moins des accointances avec des membres influents du régime du Président Sall avec il avait cheminé dans le gouvernement de 2012 à 2013. Pour rappel il fut le premier ministre à démissionner du gouvernement post alternance en 2013.De même ce n’est pas un hasard si on lui attribue la paternité des retrouvailles pour le moins surprenantes entre le Président Sall et Idrissa Seck dont il était l’allié principal lors de la dernière présidentielle. C’est en ce sens que sa posture adossée aux vertus de l’honnêteté intellectuelle, de la bonne foi, du courage politique, de l’engagement citoyen sera écrite en lettres d’or dans l’histoire politique du Sénégal.
« Ce qui m’effraie, ce n’est pas l’oppression des méchants mais l’indifférence des bons » dixit Martin Luther King. Lui emboitant le pas dans « Cahier d’un retour au pays natal » Aimé Césaire supplie son cœur et son âme de se garder d’adopter l’attitude stérile du spectateur dans certaines situations dramatiques. Dans cette affaire, L’on n’attendait pas moins du leader du Grand parti, entré dans l’histoire par la grande porte, qu’il se mette du côté du plus faible tant est si bien que dans le cas d’espèce, l’on n’est pas loin d’un antagonisme exacerbé entre le pouvoir en place et un opposant. Il ne pouvait en être autrement pour qui connait Malick Gackou.
Modèle achevé du leader politique allergique au débat de caniveau et de bas étage, modéré et modeste dans son langage et son franc- parler, médiateur et conciliateur hors pair, partisan de la stabilité sociale.
La personnalité charismatique d’un tel leader devrait aussi être mise à contribution pour qu’il joue le rôle de régulateur social, surtout dans ce contexte de crise sanitaire aigue marquée par la pandémie de la covid- 19, de récession socio- économique et de tension politique prévisible. Fortement imbu de prédispositions et de valeurs conciliantes pour des forces opposées, il révèle des capacités certaines de colmater les brèches, pour des protagonistes les plus irréductibles. Sous ce rapport précis, on aurait tort de le confiner dans une simple prise de position sur une affaire privée aux relents politiques. Le pouvoir, le peuple devrait-on dire a l’impératif catégorique d’exploiter les prédispositions de ce leader viscéralement attaché à son pays et aux intérêts supérieurs de son pays, afin que sa position mitoyenne et équilibrée dans toute chose, puisse concourir à annihiler les positions radicales, les tensions socio- politiques latentes, devant être lourdes de conséquences.
Nous sommes bien loin du contexte dans lequel ses partisans de Jiddah Thiaroye Kao le dissuadaient de travailler aux côtés du Président Sall. La base affective du leader politique bien implantée à Jiddah Thiaroye Kao depuis des décennies par des actions citoyennes de haute portée sociale est une petite goutte dans la mer sur laquelle le bateau Sénégal tangue. De partout nous parviennent les échos d’ici et d’ailleurs, du peuple et de sa diaspora, pour son repositionnement au-devant de la scène. Parce que nous le savons être au-dessus de la mêlée et des contingences. Parce que Malick Gackou a toujours démontré qu’il est un chevalier et un combattant inlassable, au service des causes nobles et justes, de l’intérêt supérieur du Sénégal et de son peuple.
Mouhamed El Amin Thioune
Journaliste-Communicant