À quelques jours de la réunion des délégués du Parti communiste à Pékin, le président chinois a qualifié ce succès de « miracle ».
La misère n’est pas plus belle dans la province méridionale du Guangxi que dans celle du Dongbei, au nord-est de la Chine. Et pour les dirigeants chinois, l’objectif d’éradiquer la pauvreté absolue a donc été atteint l’année dernière dans l’ensemble du pays. Pourquoi l’année dernière ? Parce que cet accomplissement devait arriver avant le centième anniversaire du parti cet été, en juillet.
Selon la Banque mondiale, plus de 800 millions de Chinois sont sortie de la misère depuis l’ouverture de l’économie à la fin des années 70. Une « victoire complète » saluée lors d’une cérémonie en grandes pompes au Grand Palais du peuple par Xi Jinping qui en avait fait l’une de ses priorités, avec la lutte contre la corruption : « Aujourd’hui, nous pouvons annoncer que grâce aux efforts communs du peuple et du parti […], notre pays a remporté une victoire globale dans la lutte contre la pauvreté. […] Près de 100 millions de ruraux, 128 000 villages de 832 comtés sont sortis de l’extrême pauvreté. […] Il s’agit d’un miracle humain dont l’Histoire se souviendra. »
Un « miracle » qu’« aucun autre pays » n’a pu accomplir en « si peu de temps » a précisé le numéro un chinois, manière de démontrer la supposée supériorité d’un modèle exportable au reste de l’humanité.
Les termes étant importants, il s’agit dans le discours chinois de la fin de « l’extrême pauvreté » dont le seuil est fixé en Chine à 4 000 yuans par an (un peu plus de 500 euros par an), soit un niveau inférieur aux préconisations de la Banque mondiale qui considère comme pauvres, les habitants des pays intermédiaires vivant avec moins de 5,50 euros par jour. Ce chemin restant à faire permet à la diplomatie de la deuxième économie du monde de continuer à revendiquer un rôle de leader des pays en développement.