Après la plainte de la masseuse de «Sweet Beauté», Adji Sarr, contre Ousmane Sonko, L’Obs a fait une petite incursion dans ce salon de massage. Reportage…
Impossible de la rater… La bâtisse qui sert d’abri au fameux salon de massage où le leader du Pastef, Ousmane Sonko, serait un client assidu, est visible parmi plusieurs maisons. Sa peinture rouge vif, attire du premier coup d’œil. L’enseigne accrochée au-dessus de la porte noir en fer forgé, indique clairement que nous sommes au «Sweet Beauté». Nichée dans le paisible quartier de Sacré-cœur 3, une grande enseigne qui fait office d’hôtel, se dresse juste derrière ses murs, précisément à la rue 12.
Un calme plat y règne par ce début d’après-midi. On entendrait même une mouche voler, malgré toute l’agitation qu’il y a eue autour du salon de massage. Seuls quelques vigiles sont assis devant les immeubles dont ils assurent la sécurité. Le nez sur son smartphone, D. Diallo ne rate pas une miette de ce qui se passe sur les réseaux sociaux. C’est via ce canal qu’il a d’ailleurs été mis au parfum de ce qu’il convient d’appeler l’affaire Ousmane Sonko et de la masseuse Adji Sarr. Engoncé dans un pull noir, le jeune gardien est surpris des accusations de viol et menaces de mort que le leader de Pastef/Les Patriotes et candidat malheureux à la Présidentielle de 2019 aurait commis à l’endroit de la jeune-femme. «Cela fait 6 mois que je suis gardien de maison dans ce quartier. J’ai toujours cru que cette maison était un salon de beauté pour femmes. Chaque jour, je vois des filles venir se faire maquiller. Mais je n’ai jamais su qu’il y avait aussi un service de massages dans ce salon. Même si je vois souvent des hommes y entrer et sortir avec beaucoup de discrétion. Chaque jour, des hommes garent leur véhicule devant l’entrée ou à l’angle pour y pénétrer», confie t-il. Le leader des patriotes, Ousmane Sonko, est accusé par la masseuse Adji Sarr de viol et menaces de mort. Une affaire qui anime les débats, depuis vendredi.
Selon la plaignante, Sonko venait régulièrement au salon «Sweet Beauté» en qualité de client pour des séances de massages. Toutefois, la demoiselle de 20 ans a révélé que son client exigeait toujours des faveurs sexuelles. Devant son refus d’assouvir ses pulsions, il l’y aurait contrainte sous la menace. «Il m’a étranglée et contrainte à avoir des rapports sexuels et même menacée de mort», enfonce-t-elle.
«Il n’y a pas de viol et il ne peut y avoir de viol»
Au salon «Sweet Beauté», la porte est entièrement fermée. L’horloge affiche 18h, seul un véhicule 4×4 noir est stationné devant. Nous nous présentons sur le parvis et sonnons. «Que puis-je faire pour vous ?», demande une employée. Devant notre sollicitation pour voir la maîtresse des lieux, elle se montre méfiante. La jeune femme recule d’un pas avant d’affirmer : «Notre patronne est là, mais elle est en train d’être auditionnée par des enquêteurs. Je ne pense pas qu’elle puisse vous recevoir aujourd’hui.» Ceci dit, elle referme soigneusement la porte. Au fur et à mesure que les minutes passent, le temps se fait plus frais. Finalement, notre patience a fini par payer. La patronne nous reçoit dans l’enceinte du «Sweet Beauté». Celle-ci déclare sans mettre de gants, que l’innocence d’Ousmane Sonko ne souffre d’aucun doute. Pour elle, il n’y a pas de viol et il ne peut y avoir de viol. «Après chaque voyage, Ousmane Sonko vient faire un massage tonifiant relaxant (Massage de dos et il ne se déshabille que pour montrer son dos). C’est le seul massage que l’on fait d’ailleurs. Ici, c’est une maison familiale», botte-t-elle en touche. Le jour des faits, elle précise : «Mon mari et mon ami étaient là, de même qu’une amie, mon employée, la bonne et ma petite fille. Il ne peut pas y avoir ces genres de choses ici. Je connais Sonko et je sais qu’il n’est pas ce genre d’homme. C’est un tissu de mensonges. Moi, je n’ai porté plainte contre personne. Adji Sarr était mon employée. Elle travaillait ici. Elle a d’abord travaillé pour moi dans un premier temps, ensuite je l’avais licenciée. Elle est restée près de six mois, avant de reprendre le boulot. C’était juste avant décembre.» C’est dit…