Au Yémen, il y a 10 ans commençaient les premières manifestations contre le pouvoir en place, dans le sillage des printemps arabes en Tunisie et en Égypte. Un mouvement pacifique de la jeunesse qui a abouti certes au départ du président de l’époque, Ali Abdallah Saleh, mais qui faute de transition réussie, s’est transformée en une guerre civile.PUBLICITÉ
« Le peuple veut la chute du régime », le slogan désormais familier des printemps arabes résonne à son tour à Sanaa, la capitale du Yémen. Des milliers de jeunes manifestent ce 27 janvier 2011 pour réclamer le départ du président Ali Abdallah Saleh en place depuis des décennies et accusé de dérives autoritaires. Les revandications de la population sont aussi économiques et sociales, le Yémen est parmi les pays les plus pauvres au monde.
La jeunesse qui manifeste est ensuite rejointe par des partis d’oppositions et des tribus. Le 18 mars 2011, des partisans du président tirent sur un rassemblement pacifique à Sanaa, faisant 52 morts.
Le président Saleh s’accroche au pouvoir, il n’en partira qu’en novembre, poussé par la rue et par ses voisins du Golfe qui font pression.
Abd Rabbo Mansour Hadi prend alors les rênes du pouvoir mais il est rapidement contesté. En septembre 2014, des rebelles, les Houthis, s’emparent de la capitale Sanaa. Ainsi débute une guerre sanglante entre les Houthis et le gouvernement aidé à partir 2015 par une coalition menée par l’Arabie saoudite. Aujourd’hui le conflit dure toujours et le Yémen traverse, selon l’ONU, la pire crise humanitaire au monde.